La Nation Bénin...
Au
Bénin, un laboratoire de production de vitro-plants sera créé et une ferme
élite pour la production d’ananas installée. C’est l’une des dernières
décisions du gouvernement déterminé à continuer à booster la filière ananas et
améliorer la production agricole.
Le
gouvernement vient de prendre une importante décision pour booster davantage la
production nationale de l’ananas et anticiper sur les risques identifiés. Il
s’agit de la mise en place d’un laboratoire de production de vitro-plants et
l’installation d’une ferme élite pour la production d’ananas. En fait, un «
vitro-plant » est la culture de plants de plusieurs variétés in vitro ; ce qui
garantit un plant sain car obéissant à un protocole strict et certifié. La
technique de « vitro-plant » permet d'obtenir des productions plus robustes,
homogènes et rentables.
En
réalité, il s’agit de deux projets. Le premier porte sur la production de
rejets sains par la technique de vitro-plants et la mise en place d’une ferme
élite pour la production et l’exportation de l’ananas. Le laboratoire de
vitro-plants servira à couvrir les besoins en rejets d’ananas à raison de douze
millions de plantules par an et à la relance de la filière manioc avec la
production annuelle d’un million de plantules puis cinq cent mille plantules
pour la banane. La ferme élite permettra de sécuriser sur une superficie
agricole utile de mille hectares la production de l’ananas, tout en servant de
champ de référence pour les vitro-plants produits par le laboratoire en vue de la multiplication des rejets. A
terme, 75 000 tonnes d’ananas frais pourraient ainsi
être produites par an.
Cette décision du gouvernement intervient à un moment où la production d’ananas au Bénin connait une hausse fulgurante. Selon les statistiques, de 2016 à 2023, la production d’ananas a plus que doublé, passant de 244 000 tonnes environ à 520 000 tonnes. Bien évidemment, cela a induit une augmentation des exportations qui sont passées entre 2017 à 2023, de 1 022 tonnes d’ananas frais à 1 603 tonnes et de 316 000 litres de jus exportés en 2019 à 3 016 000 en 2023.
De
plus, l’ananas « made in Benin » a acquis une notoriété internationale au point
où l'«Ananas pain de sucre du plateau
d’Allada-Bénin » a obtenu la première Indication géographique protégée (Igp) le
28 octobre 2020.
Il
était alors nécessaire de prévenir les risques qui pourraient freiner cette
embellie de la filière. Certains de ces risques sont liés à l’accès difficile
aux intrants et l’amenuisement des terres dû à l’urbanisation rapide et à
l’industrialisation récente dans le bassin traditionnel de production de
l’ananas à Allada. C’est ce qui justifie cette initiative du gouvernement.
Actions successives
Cette option du gouvernement vient confirmer sa détermination à développer l’agriculture et à créer les conditions optimales pour cette fin. En juillet dernier, il a déjà été décidé de l’aménagement de 8 000 hectares, en plus des 12 000 premiers hectares dont les études préliminaires sont déjà réalisées Ces études visent à créer les conditions de l’aménagement hydro-agricole avec la maîtrise totale de l’eau; ce qui règle déjà en amont un problème crucial qui est celui de l’eau.
Les
travaux se dérouleront dans sept communes du Nord au Sud sur des périmètres
déjà identifiés. Dans la vallée du fleuve Niger, notamment à Malanville et
Karimama, un aménagement hydro-agricole d’une superficie de 4 000 hectares sera
réalisé sur deux sites et permettra une maîtrise totale de l’eau. 500 autres
hectares seront aménagés dans la vallée du fleuve Pendjari dans la commune de
Matéri. A Couffonou dans la commune de Kpomassè et Tévèdji à Ouinhi, 500 et 1
000 hectares seront respectivement aménagés. 500 hectares à Sèmè-Kpodji et 1
5000 hectares à Dogba dans la commune de Bonou seront également aménagés.
Les
travaux envisagés concernent aussi la construction dans 11 départements, le
Littoral étant exclu du lot, de 60 nouvelles retenues d’eau à but agropastoral
et la réhabilitation de 20 anciennes pour les rendre fonctionnelles afin de
contribuer à l’atteinte des objectifs visés. Ce qui va forcément impacter le
développement socioéconomique de ces localités.
Il
faut dire qu’en sa séance du 07 juillet 2021, le Conseil des ministres avait
autorisé la signature de contrats avec différents cabinets ou groupements de
cabinets internationaux sélectionnés pour la réalisation d’une mission de
maîtrise d’œuvre partielle dans le cadre de l’aménagement de 12 000 hectares de
sites hydro-agricoles.
La
suite logique de ces acquis, une récente étude de faisabilité technique et de
valorisation de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé a rendu disponibles les
documents de base pour la réalisation d'aménagements de 12 000 hectares.
Des
travaux antérieurement réalisés à ce sujet ont permis de disposer des plans
directeurs d’aménagement hydro-agricole des vallées du Niger, du Mono et de
l’Ouémé.
Pour cette campagne agricole lancée fin avril dernier, le gouvernement a autorisé la mise en place d’une subvention de l’Etat en soutien aux prix de cession des engrais, d’un montant total de 24 400 000 000 F Cfa.
Sur cette base, les engrais sont cédés à des prix concurrentiels. L’engrais Npk toutes catégories est ainsi à 340 F Cfa le kg, soit 17 000 F Cfa le sac de 50 kg au lieu de 24 000 F Cfa. L’engrais urée est à 300 F Cfa/kg, soit 15 000 F Cfa le sac de 50 kg au lieu de 19 500 F Cfa. Pour l’engrais Ssp, le prix sera de 280 F Cfa/kg, soit 14 000 F Cfa le sac de 50 kg alors que l’engrais Kcl est à 280 F Cfa/kg, soit 14 000 F Cfa le sac de 50 kg.