La Nation Bénin...
A moins de 24 heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour la présidentielle du 28 février prochain, les électeurs ne sont toujours pas encore en possession de leurs cartes d’électeur. Une situation qui interpelle à plus d’un titre la Cour constitutionnelle, juge souverain de l’élection présidentielle au Bénin. Celle-ci se prépare à prendre ses responsabilités pour fixer l’opinion.
Les sept membres de la Cour constitutionnelle, selon des sources concordantes, tiennent ce jeudi 11 février une plénière décisive. Un seul point est au menu : solutionner les difficultés relatives à l’organisation de l’élection présidentielle du dimanche 28 février prochain. Lesquelles difficultés concernent surtout l’indisponibilité des cartes d’électeur pour la tenue de ce scrutin. Une situation qui met au banc des accusés le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi). L’organe en charge de la confection de ces cartes d’électeur ne respecte plus son propre calendrier annoncé le 4 février dernier lors d’une conférence de presse. Au cours de cette sortie médiatique, Augustin Ahouanvoèbla, président du Cos-Lépi promettait que toutes les cartes d’électeur devraient être imprimées à la date du 10 février, donc mercredi. Ce qui veut dire qu’à la date du 11 février, la distribution des cartes d’électeur qui a déjà démarré au niveau uniquement du département du Borgou/Alibori, devrait être étendue au reste du territoire national.
Ainsi, à la date du mercredi 24 février, soit cinq jours avant le jour du scrutin, le dernier électeur devrait être en possession de son sésame. A la date de ce jeudi 11 février, toutes ces promesses du président du Cos-Lépi sont restées sans concrétisation.
Inquiétudes
Pour preuve, l’impression des cartes d’électeur prévue pour s’achever définitivement le mercredi 10 février n’a pas été concrétisée. Des milliers de cartes d’électeur restent encore à établir dont celles des électeurs de l’Ouémé-Plateau et du Mono-Couffo, à en croire nos sources. Tel que le processus évolue avec l’opérateur technologique en charge de cette impression il n’est pas sûr d’achèver l’établissement de ce matériel sensible jusqu’au 20 février prochain, à en croire les mêmes sources. Pendant ce temps, les inquiétudes des électeurs grandissent. Et les suspicions se renforcent du fait de l’indisponibilité desdites cartes à moins de 24 heures du démarrage officiel de la campagne électorale. Les candidats Patrice Talon et Abdoulaye Bio Tchané ne diront pas le contraire. Ils ont conjointement saisi mercredi 10 février à cet effet la Cour constitutionnelle. Avant cette requête, ils avaient déjà, ensemble avec d’autres candidats réunis au sein d’une coalition, formé un recours à l'adresse de la haute juridiction pour dénoncer l’indisponibilité des cartes d’électeur et la distribution par zone des cartes d’électeurs décidée par le Cos-Lépi. Et demander par voie de conséquence le report de l’élection présidentielle.
Une bonne moisson de grains que la Cour constitutionnelle doit moudre. L’institution en charge du contentieux de l’élection présidentielle doit pouvoir démêler l’écheveau et relancer le processus électoral. Puisque le prochain président de la République doit prêter serment le 6 avril prochain. La Cour constitutionnelle semble être bien consciente des difficultés. Sa séance plénière de ce jeudi 11 février s’annonce décisive pour la suite du processus électoral. La haute juridiction aura à remettre les pendules à l’heure. Elle se prononcera non seulement sur le problème de l’indisponibilité des cartes d’électeur mais aussi sur un éventuel report ou non du scrutin présidentiel. C’est dire donc que l’avenir de l’élection présidentielle du 28 février prochain dépendra de la décision de la Cour constitutionnelle attendue pour ce jour?