La Nation Bénin...
Le
directeur général de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments
(Abssa) est suspendu de ses fonctions pour faute grave depuis fin semaine
dernière. Une décision du ministre en charge de l’Agriculture qui, sans aucun
doute, sera suivie d’autres sanctions au sein de l’agence.
L’ananas
béninois a été mis en difficulté ces derniers jours en France lors de contrôles
de routine de certaines surfaces. Une situation qui révèle une faille au niveau
du système local de contrôle. L’Agence béninoise de sécurité sanitaire des
aliments (Abssa) a donc failli à sa mission et les conséquences n'ont pas tardé
à suivre. Rentré précipitamment d’une mission en Chine suite à la situation sus
évoquée, l’ingénieur du développement rural, Sètondji Epiphane Hossou qui
assurait jusque-là les fonctions de directeur général de l’Abssa n’a pas
retrouvé son poste. Par Décision N°201/Maep/Dc/Sgm/Dpaf/Sgrhte/Sa du 28 juin,
Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a
suspendu l’intéressé pour « faute grave ». Décision d’autant plus attendue que
les reproches faits au fruit béninois en France relèvent d’une faille sur le
système de contrôle. En effet, les responsables de l’Abssa, apprend notre
rédaction, ont manqué d’effectuer les contrôles avant l'embarquement des
fruits. Le matériel dédié au contrôle serait en panne depuis de nombreux mois
et les diligences pour le remettre aux normes n’auraient pas été accomplies.
Pis, et c’est ce qui rend la situation complexe pour le premier responsable de
l’Abssa, des documents de certification existent pour certaines exportations
alors même que les contrôles n’auraient jamais été effectués. Autant de choses
qui justifient la décision du ministre Dossouhoui d’écarter de la gestion de
l’Abssa son actuel patron et de pourvoir à son remplacement par un intérimaire.
La note de service N°134/Maep/Dc/Sgm/Dpaf/Sgrhte/Sa du 28 juin promeut ainsi
Conrad Kanmadozo, lui aussi ingénieur du développement rural au poste de
directeur intérimaire de l’Abssa.
La
suspension de l’ancien directeur général de l’Abssa n’est que le début d’une
purge que connaitra sans doute l’agence. Si le premier responsable pâtit déjà
des dysfonctionnements notés, il va sans dire que d’autres responsables au
niveau de la structure seront appelés à expliquer leur part de responsabilité
ou tout au moins leur silence dans ce qui est présenté par beaucoup aujourd’hui
comme « un coup dur » pour l’ananas béninois. Les responsables des laboratoires
de l’Abssa et d’autres acteurs clés du contrôle devraient eux aussi, dans les
jours à venir, se voir interpellés pour faire entendre leur part de vérité.
Toutes choses indispensables pour faire la lumière sur les défaillances notées
au sein de l’Abssa.
Alors
que l’ananas pain de sucre, fierté locale, a regagné les marchés étrangers au
bout d’un long, difficile et rigoureux process, les résidus de pesticide notés
sur certaines embarcations au-delà du seuil toléré viennent un peu comme pour
saper les efforts déployés. Pourtant, ces dernières années, la cote du pain de
sucre, variété dont le Bénin revendique l’exclusivité, a pris de l’ascendance.
Au-delà du marché européen, l’Asie s’est positionnée aussi comme un grand
consommateur avec d’importantes quantités déjà exportées sur la Chine■