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Interdiction d’exportation de l’ananas béninois: Des dysfonctionnements relevés à l’Abssa (Des têtes tombent)

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Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

Le directeur général de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) est suspendu de ses fonctions pour faute grave depuis fin semaine dernière. Une décision du ministre en charge de l’Agriculture qui, sans aucun doute, sera suivie d’autres sanctions au sein de l’agence.

 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 01 juil. 2024 à 07h29 Durée 3 min.
#filière ananas #Abssa

L’ananas béninois a été mis en difficulté ces derniers jours en France lors de contrôles de routine de certaines surfaces. Une situation qui révèle une faille au niveau du système local de contrôle. L’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) a donc failli à sa mission et les conséquences n'ont pas tardé à suivre. Rentré précipitamment d’une mission en Chine suite à la situation sus évoquée, l’ingénieur du développement rural, Sètondji Epiphane Hossou qui assurait jusque-là les fonctions de directeur général de l’Abssa n’a pas retrouvé son poste. Par Décision N°201/Maep/Dc/Sgm/Dpaf/Sgrhte/Sa du 28 juin, Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a suspendu l’intéressé pour « faute grave ». Décision d’autant plus attendue que les reproches faits au fruit béninois en France relèvent d’une faille sur le système de contrôle. En effet, les responsables de l’Abssa, apprend notre rédaction, ont manqué d’effectuer les contrôles avant l'embarquement des fruits. Le matériel dédié au contrôle serait en panne depuis de nombreux mois et les diligences pour le remettre aux normes n’auraient pas été accomplies. Pis, et c’est ce qui rend la situation complexe pour le premier responsable de l’Abssa, des documents de certification existent pour certaines exportations alors même que les contrôles n’auraient jamais été effectués. Autant de choses qui justifient la décision du ministre Dossouhoui d’écarter de la gestion de l’Abssa son actuel patron et de pourvoir à son remplacement par un intérimaire. La note de service N°134/Maep/Dc/Sgm/Dpaf/Sgrhte/Sa du 28 juin promeut ainsi Conrad Kanmadozo, lui aussi ingénieur du développement rural au poste de directeur intérimaire de l’Abssa.

La suspension de l’ancien directeur général de l’Abssa n’est que le début d’une purge que connaitra sans doute l’agence. Si le premier responsable pâtit déjà des dysfonctionnements notés, il va sans dire que d’autres responsables au niveau de la structure seront appelés à expliquer leur part de responsabilité ou tout au moins leur silence dans ce qui est présenté par beaucoup aujourd’hui comme « un coup dur » pour l’ananas béninois. Les responsables des laboratoires de l’Abssa et d’autres acteurs clés du contrôle devraient eux aussi, dans les jours à venir, se voir interpellés pour faire entendre leur part de vérité. Toutes choses indispensables pour faire la lumière sur les défaillances notées au sein de l’Abssa.

Alors que l’ananas pain de sucre, fierté locale, a regagné les marchés étrangers au bout d’un long, difficile et rigoureux process, les résidus de pesticide notés sur certaines embarcations au-delà du seuil toléré viennent un peu comme pour saper les efforts déployés. Pourtant, ces dernières années, la cote du pain de sucre, variété dont le Bénin revendique l’exclusivité, a pris de l’ascendance. Au-delà du marché européen, l’Asie s’est positionnée aussi comme un grand consommateur avec d’importantes quantités déjà exportées sur la Chine■