La Nation Bénin...
La communauté internationale célèbre ce jeudi 15 septembre, la Journée internationale de la démocratie. En prélude à ces festivités, les députés de la 7e législature et le Parlement des jeunes ont effectué, mercredi 14 septembre, une visite à l’hôtel PLM Alédjo qui a abrité les travaux de la Conférence des forces vives de février 1990. Mais grande a été leur désolation, au regard de l’état de décrépitude avancé dans lequel se trouve cet édifice public que d’aucuns appellent « Maison de la démocratie béninoise».
« Démocratie 2030, engagements des jeunes», c’est sous ce thème que la communauté internationale commémore ce jeudi 15 septembre, l'édition 2016 de la Journée mondiale de la démocratie. L’Assemblée nationale a prévu dans ce cadre une série d’activités qui a démarré, mercredi 14 septembre, avec une visite des députés et des membres du Parlement des jeunes à l'hôtel PLM Alédjo de Cotonou qui a abrité en 1990 la Conférence des forces vives de la Nation, conférence sans laquelle on ne parlerait pas aujourd'hui de démocratie au Bénin. Ce grand complexe hôtelier jadis très indiqué pour les grandes manifestations à cause de son cadre resplendissant, est abandonné aujourd’hui dans un état de ruine totale, après avoir mis des centaines d'employés au chômage. La délégation des députés présents sur les lieux, n’a pas caché ses impressions de désolation, de déception, de mélancolie et de rejet de la gestion faite de l'hôtel PLM Alédjo. «…Après la visite de ce lieu qui a servi de départ à la démocratie dans notre pays, nous avons un sentiment de tristesse. Nous avons des impressions de rejet de ce que nous avons voulu nous-mêmes. C’est une maison qui a servi à la Conférence des forces vives de la Nation et elle est laissée dans cet état, parce qu’on attend l’Unesco. J’ai honte des cadres de mon pays. Si j’étais à la tête de ce pays, j’allais les faire punir. Le politique émet des idées, mais ne les transforme pas. On ne devrait pas attendre l’Unesco », s’est offusqué le député, deuxième secrétaire parlementaire, Dakpè Sossou qui conduisait la délégation. Selon lui, pour la réhabilitation des lieux, c’est d’abord le Bénin et non l’Unesco. Le député condamne aussi les cadres du ministère en charge du Tourisme pour leur manque d'anticipation et d'innovation afin de contourner ce crime national. Enfin, il fait la proposition selon laquelle, en marge de la procédure d'inscription de ce site au patrimoine mondial, la salle ayant abrité la conférence mère de la démocratie béninoise soit rénovée aux normes modernes permettant aux jeunes qui n'avaient pas vécu les moments forts de la Conférence nationale de reconnaître non seulement le siège occupé par chaque leader politique, mais aussi la substance de ses interventions.
Présent sur les lieux, Richard Sogan, secrétaire général du ministère chargé de la Culture et du Tourisme fera savoir que ce souhait des députés s’inscrit aussi dans la même lignée du programme qui se déroule au niveau du ministère. « Nous pensons que comme nos idées convergent, on aura facilement l’appui de tout le monde pour pouvoir conduire à bien ce projet de réhabilitation de l’hôtel PLM Alédjo », se réjouit Richard Sogan. Il précise que ce projet de réhabilitation tient en deux volets: il y a le volet de l’érection d’un mémorial en ces lieux et celui de la création d’une école d’hôtellerie toujours au même endroit, pour former des professionnels d’hôtellerie et du tourisme. Les manifestations dans le cadre de la journée de la démocratie se poursuivent ce jour au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo.