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Journée mondiale des huissiers de justice: Formation et innovation pour anticiper les mutations du droit

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Le président de la Chambre nationale des huissiers de justice du Bénin, Me Maxime René Assogba met en exergue les nouveaux défis des huissiers dans un monde en pleine mutation Le président de la Chambre nationale des huissiers de justice du Bénin, Me Maxime René Assogba met en exergue les nouveaux défis des huissiers dans un monde en pleine mutation

En prélude à la 18ᵉ édition de la Journée mondiale des huissiers de justice, qui sera célébrée le 12 juin prochain, la Chambre nationale des huissiers de justice du Bénin a organisé une session de formation, les 4 et 5 juin derniers à Abomey-Calavi. Une quarantaine d’huissiers de justice et commissaires-priseurs y ont pris part, dans un contexte marqué par les mutations technologiques et les exigences d’un droit toujours plus accessible.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 10 juin 2025 à 07h54 Durée 3 min.
#formation #Journée mondiale des huissiers de justice

A l’heure du numérique, les huissiers de justice se réinventent. En prélude à leur journée mondiale, ces professionnels béninois de la maison judiciaire se forment aux nouveaux outils technologiques pour rester au cœur d’une justice, moderne, efficace et humaine. C’est un double rendez-vous professionnel et symbolique. C’est en ces termes que Me Maxime René Assogba, président de la Chambre nationale des huissiers de justice du Bénin, a qualifié la session de formation continue organisée les 4 et 5 juin, à l’intention des huissiers de justice et des commissaires-priseurs qui entendent désormais faire marche ensemble. Cet atelier, qui a réuni une quarantaine de professionnels issus des deux corps, a marqué le coup d’envoi d’une série d’activités prévues pour la commémoration au Bénin de la 18ᵉ Journée mondiale des huissiers de justice, célébrée ce 12 juin 2025 sous l’égide de l’Union internationale des huissiers de justice (Uihj).

« Nous avons la chance de combiner deux événements majeurs de la vie de notre profession : une formation continue, gage de compétence et d’adaptation, et l’ouverture des activités commémoratives de la Journée mondiale des huissiers de justice, vitrine de notre engagement et de notre utilité sociale », a déclaré Me Assogba à l’ouverture des travaux. La formation, organisée en partenariat avec l’École de formation des professions judiciaires (Efpj), portait sur un thème technique mais stratégique : « Le procès-verbal de constat et la transcription électronique ».

Un métier en mutation

Cette année, la Journée mondiale des huissiers de justice est placée sous le thème : « L’intelligence artificielle au service de l’huissier de justice, tiers de confiance. » Une thématique qui reflète les préoccupations croissantes autour de l’évolution du droit à l’ère du numérique. A juste titre, Me Assogba a souligné les défis posés par la mondialisation, la numérisation de la justice, l’évolution des droits humains et les attentes de transparence et d’efficacité exprimées par les citoyens. « Tout cela nous interpelle et nous oblige à nous réinventer sans trahir l’essence de notre mission », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’adapter la profession aux réalités d’un monde en perpétuelle transformation. Car derrière la technicité du métier, c’est bien la protection des droits, l’accès équitable à la justice et le respect de la légalité qui sont en jeu.

Souvent méconnu du grand public, le rôle de l’huissier de justice n’en demeure pas moins essentiel au bon fonctionnement de l’État de droit. Exécuteur des décisions judiciaires, garant des constats légaux et acteur de proximité entre le justiciable et la justice, l’huissier joue un rôle d’interface et d'équilibre. « Nous sommes les artisans du droit concret, celui qui prend corps dans la vie quotidienne des citoyens. Sans notre intervention, la justice resterait souvent lettre morte », a rappelé le président de la Chambre nationale. A l’en croire, ce rôle a d’ailleurs été revalorisé lors du 25ᵉ congrès de l’Uihj tenu en mai dernier à Rio de Janeiro, où le président de l’Union, Marc Schmitz, affirmait :

« La mission sociale de l’huissier de justice consiste à garantir l’État de droit, à faciliter l’accès à la justice, à protéger les droits de toutes les parties impliquées, tout en gérant les situations avec professionnalisme et empathie. » Dans ce contexte, la formation continue s’impose comme une exigence incontournable. Le thème choisi pour cette session, axé sur l’utilisation des technologies dans les constats, est en cohérence avec celui de la Journée mondiale. Pour Me Assogba, cette orientation technique est aussi une manière de renforcer la crédibilité et la légitimité de la profession : « Ce n’est pas un simple rendez-vous technique, c’est une preuve de notre volonté de servir avec compétence et intégrité. Formons-nous, informons-nous, adaptons-nous, mais surtout, continuons à faire respecter le droit avec humanité, fermeté et éthique ».

Le président a salué l’appui du gouvernement béninois, en particulier le leadership du président Patrice Talon, ainsi que la disponibilité du ministre de la Justice et de la Législation, ouvert aux innovations dans le secteur.