La Nation Bénin...
En
prélude à la 18ᵉ édition de la Journée mondiale des huissiers de justice, qui
sera célébrée le 12 juin prochain, la Chambre nationale des huissiers de
justice du Bénin a organisé une session de formation, les 4 et 5 juin derniers
à Abomey-Calavi. Une quarantaine d’huissiers de justice et
commissaires-priseurs y ont pris part, dans un contexte marqué par les
mutations technologiques et les exigences d’un droit toujours plus accessible.
A
l’heure du numérique, les huissiers de justice se réinventent. En prélude à
leur journée mondiale, ces professionnels béninois de la maison judiciaire se
forment aux nouveaux outils technologiques pour rester au cœur d’une justice,
moderne, efficace et humaine. C’est un double rendez-vous professionnel et
symbolique. C’est en ces termes que Me Maxime René Assogba, président de la
Chambre nationale des huissiers de justice du Bénin, a qualifié la session de
formation continue organisée les 4 et 5 juin, à l’intention des huissiers de
justice et des commissaires-priseurs qui entendent désormais faire marche
ensemble. Cet atelier, qui a réuni une quarantaine de professionnels issus des
deux corps, a marqué le coup d’envoi d’une série d’activités prévues pour la
commémoration au Bénin de la 18ᵉ Journée mondiale des huissiers de justice,
célébrée ce 12 juin 2025 sous l’égide de l’Union internationale des huissiers
de justice (Uihj).
« Nous
avons la chance de combiner deux événements majeurs de la vie de notre
profession : une formation continue, gage de compétence et d’adaptation, et
l’ouverture des activités commémoratives de la Journée mondiale des huissiers
de justice, vitrine de notre engagement et de notre utilité sociale », a
déclaré Me Assogba à l’ouverture des travaux. La formation, organisée en
partenariat avec l’École de formation des professions judiciaires (Efpj),
portait sur un thème technique mais stratégique : « Le procès-verbal de constat
et la transcription électronique ».
Un métier en mutation
Cette
année, la Journée mondiale des huissiers de justice est placée sous le thème :
« L’intelligence artificielle au service de l’huissier de justice, tiers de
confiance. » Une thématique qui reflète les préoccupations croissantes autour
de l’évolution du droit à l’ère du numérique. A juste titre, Me Assogba a
souligné les défis posés par la mondialisation, la numérisation de la justice,
l’évolution des droits humains et les attentes de transparence et d’efficacité
exprimées par les citoyens. « Tout cela nous interpelle et nous oblige à nous
réinventer sans trahir l’essence de notre mission », a-t-il déclaré, insistant
sur la nécessité d’adapter la profession aux réalités d’un monde en perpétuelle
transformation. Car derrière la technicité du métier, c’est bien la protection
des droits, l’accès équitable à la justice et le respect de la légalité qui
sont en jeu.
Souvent
méconnu du grand public, le rôle de l’huissier de justice n’en demeure pas
moins essentiel au bon fonctionnement de l’État de droit. Exécuteur des
décisions judiciaires, garant des constats légaux et acteur de proximité entre
le justiciable et la justice, l’huissier joue un rôle d’interface et
d'équilibre. « Nous sommes les artisans du droit concret, celui qui prend corps
dans la vie quotidienne des citoyens. Sans notre intervention, la justice
resterait souvent lettre morte », a rappelé le président de la Chambre
nationale. A l’en croire, ce rôle a d’ailleurs été revalorisé lors du 25ᵉ
congrès de l’Uihj tenu en mai dernier à Rio de Janeiro, où le président de
l’Union, Marc Schmitz, affirmait :
« La
mission sociale de l’huissier de justice consiste à garantir l’État de droit, à
faciliter l’accès à la justice, à protéger les droits de toutes les parties
impliquées, tout en gérant les situations avec professionnalisme et empathie. »
Dans ce contexte, la formation continue s’impose comme une exigence
incontournable. Le thème choisi pour cette session, axé sur l’utilisation des technologies
dans les constats, est en cohérence avec celui de la Journée mondiale. Pour Me
Assogba, cette orientation technique est aussi une manière de renforcer la
crédibilité et la légitimité de la profession : « Ce n’est pas un simple
rendez-vous technique, c’est une preuve de notre volonté de servir avec
compétence et intégrité. Formons-nous, informons-nous, adaptons-nous, mais
surtout, continuons à faire respecter le droit avec humanité, fermeté et
éthique ».
Le président a salué l’appui du gouvernement béninois, en particulier le leadership du président Patrice Talon, ainsi que la disponibilité du ministre de la Justice et de la Législation, ouvert aux innovations dans le secteur.