La Nation Bénin...
Lancé
dimanche 28 septembre dernier à Cotonou,
le projet First Foods Africa marque une nouvelle étape dans la lutte contre la
malnutrition infantile en Afrique. Portée par l’Unicef, l’initiative vise à
promouvoir la production locale d’aliments nutritifs pour enfants, renforcer
les politiques alimentaires et encourager de meilleures pratiques
nutritionnelles. Avec l’implication de 14 pays et plus de 1 000 Petites et moyennes
entreprises africaines, elle ambitionne d’améliorer durablement l’alimentation
de plus de 122 millions d’enfants sur le continent.
C’est
une étape majeure dans la lutte contre la malnutrition infantile en Afrique. En
présence de hauts responsables de l’Unicef, de représentants de l’Union
africaine, de membres du gouvernement béninois et de partenaires
internationaux, le projet First Foods Africa a été officiellement lancé à
Cotonou, dimanche 28 septembre. L’initiative, qui ambitionne d’atteindre plus
de 122 millions d’enfants dans 14 pays africains, marque un tournant dans la
manière dont le continent aborde la nutrition des jeunes enfants.
« C’est un moment transformateur pour les enfants d’Afrique», a déclaré Omar Abdi, directeur exécutif adjoint de l’Unicef. «Avec le soutien des dirigeants politiques, du secteur privé et des communautés locales, First Foods Africa posera les bases d’un capital humain renforcé, d’une croissance économique soutenue et d’une résilience à long terme sur le continent ».
Réponse ambitieuse
La
malnutrition infantile demeure un fléau majeur en Afrique. Dans plusieurs pays,
un enfant sur trois de moins de cinq ans souffre de retard de croissance dû à
une alimentation pauvre en nutriments. De récentes enquêtes menées avec le
soutien de l’Unicef ont révélé que la grande majorité des aliments emballés
destinés aux jeunes enfants sur le continent sont importés, à base de céréales,
et souvent riches en sucres et en additifs, ce qui ne répond pas aux besoins
nutritionnels essentiels.
«
Ce n’est pas seulement une question de calories, mais de diversité alimentaire,
de sécurité nutritionnelle et d’accès pour tous les enfants, peu importe leur
statut social », a rappelé Dr Joanne Matshi, directrice de la nutrition et du
développement de l’enfant à l’Unicef.
First
Foods Africa ne se contente pas de distribuer de la nourriture. L’initiative
repose sur une stratégie intégrée en trois volets. Il s’agit d’encourager la
production locale d’aliments et de compléments alimentaires pour enfants, qui
soient de haute qualité, nutritifs, sûrs, abordables et durables et d’améliorer
les cadres politique et réglementaire en matière d’alimentation, pour garantir
un accès équitable aux aliments nutritifs, notamment pour les enfants les plus
vulnérables. Il est aussi question de stimuler la demande et la consommation
d’aliments nutritifs produits localement, en les rendant accessibles,
attractifs et désirables pour les familles africaines.
Cette
approche novatrice vise à transformer les systèmes alimentaires à leur base, en
impliquant l’ensemble des acteurs tels que les États, les entreprises, les
chercheurs, les parents et les communautés.
Une mobilisation continentale
«
La Commission de l’Union africaine se félicite du lancement de l’Initiative
First Foods, une étape transformative vers l’éradication de la malnutrition
infantile et la construction de systèmes alimentaires résilients à travers
notre continent», a déclaré professeur Julio Rakotonirina, directeur de la
Santé et des Affaires humanitaires, qui a salué cette initiative continentale.
Il a également réaffirmé l’engagement de l’Union africaine à travailler avec
l’Unicef et les Etats membres pour intensifier ces efforts, dans la continuité
de l’Agenda 2063 et de la Déclaration de Malabo. « Investir dans la nutrition
des enfants, c’est investir dans la première richesse de l’Afrique : son peuple
», a-t-il insisté.
Abdoulaye
Bio Tchané, ministre d’Etat béninois chargé du Développement et de la
Coordination de l’action gouvernementale, a salué un projet qui vient compléter
les efforts en cours au Bénin. « First Foods Africa vient amplifier cette
ambition. Ce n’est pas un projet de circonstance, c’est un engagement de fond.
Il s’inscrit dans la continuité des programmes tels que la nutrition des 1 000
premiers jours et les cantines scolaires », a-t-il ajouté.
De
son côté, Gilles Fagninou, directeur régional de l’Unicef, a souligné
l’importance d’un leadership gouvernemental fort et d’un partenariat
multisectoriel solide. Il a notamment salué l’implication de plus de 1 000 Pme
africaines dans la phase pilote du projet, et les soutiens financiers de
partenaires internationaux parmi lesquels les Pays-Bas, le Canada, l’Italie et
l’Iran.
Cette
approche permet de dépasser les modèles traditionnels d’aide en construisant
des solutions durables, économiquement viables et adaptables aux contextes
locaux. « First Foods Africa est une initiative transformatrice. Elle vise à
redéfinir la manière dont les pays luttent contre la pauvreté alimentaire et la
malnutrition infantile », a résumé Omar Abdi.
Avec
14 pays africains déjà engagés et l’objectif de toucher plus de 122 millions
d’enfants, First Foods Africa se positionne comme une initiative continentale
majeure.
Une forte mobilisation contre la malnutrition des enfants