La Nation Bénin...

Lenteur dans l’examen de la relecture de la loi sur la Fonction publique: Bonaventure Aké Natondé dénonce un complot contre l’emploi des jeunes

Actualités
Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 07 août 2015 à 01h05

Le député des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), Bonaventure Aké Natondé a animé un point de presse hier à l’Assemblée nationale. Il a dénoncé le mauvais traitement que le Parlement fait du dossier de l’examen en seconde lecture demandée par le gouvernement des lois n°2015-18 du 2 avril 2015 portant statut général de la Fonction publique et n°2015-19 modifiant et complétant la loi n°86-14 du 26 septembre 1986 portant Code des pensions civiles et militaires de retraite.

D’entrée, Bonaventure Aké Natondé a rappelé l’historique des dossiers des lois n°2015-18 du 2 avril 2015 portant statut général de la Fonction publique et n°2015-19 modifiant et complétant la loi n°86-14 du 26 septembre 1986 portant Code des pensions civiles et militaires de retraite. Selon lui, le gouvernement a introduit le dossier dans le but de se conformer aux exigences des partenaires techniques et financiers et maintenir aussi longtemps que possible les cadres en fonction afin de profiter suffisamment de leurs compétences. Ainsi dans le projet de loi envoyé par le gouvernement, la condition de 30 ans de service a été supprimée et les limites d’âge pour faire valoir les droits à la retraite ont été fixées à 60 ans pour les fonctionnaires de la catégorie A à l’exception des agents des corps ayant des statuts particuliers tels que les enseignants du supérieur et les magistrats, 58 ans pour les fonctionnaires de la catégorie B, 55 ans pour les fonctionnaires de la catégorie C. Aux lendemains du vote de cette loi par l’Assemblée nationale le 2 avril dernier, explique le conférencier, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner la suppression de la condition complémentaire des 30 ans de service. « Le gouvernement qui est à l’écoute du peuple a alors introduit la présente demande de seconde lecture afin de solliciter de la Représentation nationale, la prise en compte de cette condition réclamée par la grande majorité des forces travailleuses », explique Bonaventure Aké Natondé. Mais malheureusement, il déplore le mauvais sort que subissent les deux dossiers au Parlement. Selon lui, tout est mis en œuvre pour faire échec à cette demande. « Si la condition des 30 ans de service pour aller à la retraite n’est pas complétée dans cette loi, cela revient à prolonger le séjour dans la Fonction publique à certains fonctionnaires au détriment de la jeunesse béninoise qui sera ainsi sacrifiée », explique le député FCBE. En d’autres termes, si un agent a été recruté à l’âge de 20 ans par exemple dans la catégorie A, il fera valoir, sous l‘égide de la nouvelle loi, ses droits à la retraite à l’âge de 60 ans soit après 40 ans de service. Ce qui constitue un obstacle à l’avenir de milliers de jeunes qui attendent un emploi. A travers cette conférence de presse, le député FCBE a voulu prendre le peuple à témoin. «Si la loi est votée en l’état, ce sera un complot contre le peuple béninois et sa jeunesse. Je dirai simplement qu’il s’agit d’une loi scélérate. Nul n’ignore les problèmes sociaux auxquels notre pays est confronté notamment le chômage des jeunes. Voter une telle loi revient à maintenir la jeunesse dans la précarité et le sous-emploi », dénonce Bonaventure Aké Natondé qui refuse d’être associé à ce complot. Il balaie du revers de la main les arguments évoqués par les opposants de la seconde lecture de cette loi selon lesquels la suppression de la condition des 30 ans de service fera aligner le Bénin sur les autres pays de l’UEMOA et le maintien pendant longtemps des agents en fonction, pour résorber le déficit du Fonds national de retraite. Au regard de ces arguments qui, dit-il, sont fallacieux, le conférencier invite tous les députés à la vigilance face à ce dossier.