La Nation Bénin...
Ce mardi 19 mars, s’est ouverte à Cotonou, une réunion consultative régionale sur la fortification alimentaire à grande échelle en Afrique de l’Ouest. Sous l’égide de l’Organisation ouest-africaine de la santé (Ooas), cet atelier de trois jours aboutira jeudi au lancement de l’Alliance régionale de fortification dans l’espace Cedeao.
La
stratégie de fortification alimentaire à grande échelle en Afrique de l’Ouest
sera renforcée par l’opérationnalisation d’une Alliance régionale de
fortification dans l’espace Cedeao. Cet instrument sera lancé, demain jeudi 21
mars à Cotonou, au terme d’une réunion consultative régionale de trois jours
qui se tient sur la fortification des aliments avec des micronutriments dits
essentiels.
Cette
rencontre fait suite à celle d’Abidjan en Côte d’Ivoire en juin 2023, rappelle
Françoise Sybille Assavèdo, directrice adjointe de cabinet du ministre de la
Santé, procédant à l’ouverture des travaux. Elle sert de cadre pour faire un
bilan de la mise en œuvre des programmes déployés en matière de fortification
alimentaire à grande échelle en Afrique de l’Ouest et partager les bonnes
pratiques ainsi que les leçons apprises de chaque pays, souligne-t-elle.
L’atelier réunit les principales parties prenantes, notamment des représentants de l’Organisation ouest-africaine de la santé (Ooas), de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), des structures étatiques, des organisations de la société civile, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers (Unicef, Crs, Giz, TechnoServe, Usaid, Pam, Gain, Aifo-Uemoa, Hki), des experts en nutrition et santé.
Des
résultats des interventions dans cinq pays à savoir Ghana, Gambie, Nigeria,
Sénégal et Côte d’Ivoire sont présentés à l’entame des travaux. Il en ressort
que des efforts considérables sont déployés par les gouvernements et les
partenaires et ont conduit à la fortification obligatoire de produits
alimentaires de grande consommation à savoir la farine de blé en fer et acide
folique, l’huile végétale en vitamine A, le sel en iode.
Du grain à moudre !
L’atelier permet aux participants d’effectuer une analyse Ffom (forces, faiblesses, opportunités et menaces) des projets et interventions existants. Il est question d’identifier les approches méthodologiques, les limites ainsi que les voies d’amélioration du partenariat public-privé et de la gouvernance sous-régionale pour la durabilité des efforts de fortification en vue de prévenir les carences en nutriments et d’améliorer la santé globale des populations en Afrique de l’Ouest, indique Dr Kéita Namoudou de l’Ooas.
En
fait, « Les problèmes d’alimentation et de nutrition demeurent encore un frein
au développement en Afrique de l’Ouest et persistent en raison de leurs
déterminants complexes, à la fois culturels, sociaux et économiques », selon la
représentante du ministre béninois de la Santé. En effet, développe Mme
Assavèdo, la carence en micronutriments clés, notamment le fer, la vitamine A,
l’acide folique, le zinc et l’iode, reste encore à un niveau alarmant aussi
bien chez les enfants que les femmes en âge de procréer.
Une
femme sur 2 en âge de procréer est anémique, avec des carences sévères en
micronutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme ; 1 enfant
sur 3 de moins de 5 ans est atteint de retard de croissance et 15 % des
nourrissons ont un faible poids à la naissance dans la région, renchérit Dr
William Bosu de l’Ooas. D’où il importe de proposer des actions à répliquer et
des pistes de plaidoyer pour la durabilité de la stratégie de fortification en
Afrique de l’Ouest afin de libérer les populations de la tyrannie de la faim et
de la mauvaise alimentation, dira Lassané Kaboré, représentant de la Cedeao. Il
est prévu des tables rondes sur la coordination régionale de fortification des
aliments.