Lutte contre la menace terroriste: Un partage de renseignements pour une réponse transfrontalière
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Par
Arnaud DOUMANHOUN, le 07 déc. 2022
à
12h24
Une réponse conjointe transfrontalière pour endiguer la menace terroriste. C’est la thématique au cœur de la 10e réunion du comité de gestion de l’Unité régionale de fusion du renseignement (Rifu) qui se déroule du 6 au 8 décembre à Cotonou.
Face à une menace terroriste diffuse et évolutive, les Etats africains optent pour la mutualisation de leurs efforts. « Endiguer ensemble la menace terroriste : réponse conjointe transfrontalière » est la thématique au cœur des réflexions de la 10e réunion du comité de gestion de l’Unité régionale de fusion du renseignement (Rifu). Les mécanismes de lutte mis en place aux niveaux national et régional par les États ont certes permis d’obtenir des résultats probants, mais ils présentent des limites, a renseigné Pamphile Zomahoun, directeur des Services de liaison et de la documentation (Dsld). Il s’avère alors essentiel de les repenser dans l’objectif de pouvoir contenir et éradiquer efficacement et durablement cette menace. Cela appelle à un changement véritable et profond de paradigme. Selon Pamphile Zomahoun, les actions devront être plus collectives, mieux concertées et davantage coordonnées en privilégiant le renforcement de la coopération entre les pays en termes de partage effectif et en temps opportun de renseignement.
Alassane Séïdou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, va insister sur le fait que l’atelier de Cotonou s’inscrit dans un contexte sécuritaire relativement critique pour l’ensemble des Etats. Il ajoute que cette menace terroriste, sévissant traditionnellement dans la région sahélienne et dans le Bassin du Lac Tchad, a entamé depuis peu une expansion remarquable vers les Etats côtiers du golfe de Guinée. Ainsi, le Bénin et d’autres pays du littoral du golfe de Guinée subissent, comme l’actualité sécuritaire de ces derniers mois le prouve, des attaques de plus en plus mortifères sur leurs territoires respectifs. Le ministre Alassane Séïdou fait savoir que les conséquences des actes terroristes sur la stabilité socio-politique et la sécurité des Etats demeurent désastreuses.
Conjuguer les efforts
Et au regard de l’évolution des dynamiques observées de l’Ouest à l’Est en Afrique occidentale, relève le ministre, il ne peut être exclu que les groupes terroristes sévissant dans le bassin du Lac Tchad et dans le Sahel travaillent à établir des connexions logistiques, voire opérationnelles, même s’ils sont géographiquement distants. Du fait même de l’éventualité de ces connexions, ne serait-il pas opportun que soient conjugués les efforts consentis par nos organisations sous-régionales et régionales dans le but de mieux contrecarrer la menace ? s’est interrogé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. L’urgence de la situation et la nécessité d’y apporter une réponse efficace invitent les participants à la rencontre de Cotonou à envisager la mise en place de passerelles permettant les échanges et le partage de renseignements entre leurs différentes organisations.
« La menace terroriste qui sévit sur les territoires de nos Etats se hisse au rang des priorités et des plus grands défis sécuritaires à relever. Nous y parviendrons en faisant en sorte que les services des renseignements mettent à disposition des autorités politiques les éléments leur permettant de prendre les décisions idoines pour prévenir toutes les forces d’expansion de la menace », a déclaré Pamphile Zomahoun.
Il faut noter que l’Unité régionale de fusion du renseignement (Rifu) est un creuset de coopération entre le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad avec l’appui des pays partenaires stratégiques tels la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’Amérique pour lutter contre Boko Haram et toute autre forme de terrorisme et de menace transfrontalière. Cette unité est créée en 2014 à l’issue du Sommet de Paris consacré aux défis sécuritaires dans la sous-région?