La Nation Bénin...
La collaboration entre les forces de sécurité et les civils
se renforce, grâce au projet Engagement Police- Communauté dans la prévention
de l’‘extrémisme violent au Bénin. Les résultats probants ont été exposés,
vendredi 6 octobre dernier à Cotonou, à la faveur d’une conférence de
leadership stratégique.
Les attaques terroristes deviennent certes récurrentes,
mais la collaboration de plus en plus renforcée entre les agents de sécurité et
les populations augure d’un avenir rassurant. C’est du moins l’espoir nourri à
travers le projet Engagement Police - Communauté dans la prévention de
l’extrémisme violent au Bénin, financé par l’ambassade des Etats-Unis près le
Bénin et mis en œuvre par l’université de Maryland (Umd) et African School of
Economics (Ase).
Présentés lors d’une conférence de leadership
stratégique organisée vendredi 6 octobre dernier à Cotonou, les progrès enregistrés
dans ce cadre sont salués par Brian Shukan, ambassadeur des États-Unis près le
Bénin, Les sessions de formation et de sensibilisation au profit des
différentes cibles dans les localités pilotes ont abouti à une grande adhésion
de la communauté et un accroissement de la veille citoyenne pour la
coproduction de la sécurité, apprécie-t-il. Il réitère la disponibilité du
gouvernement et du peuple américains aux côtés du Bénin pour venir à bout de ce
fléau.
L’approche sécuritaire participative impliquant les acteurs
civils dans la production de la sécurité s’est imposée face aux mutations de la
criminalité observées ces dernières années, notamment les nouvelles formes de
menace. « Un tel phénomène d’envergure mondiale ne peut être combattu
qu’au moyen de stratégies de lutte qui impliquent les communautés et les Forces
de défense et de sécurité », souligne Adamou Aba-Bagnan, secrétaire
général adjoint du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Il
salue le partenariat entre l’Umd, l’Ase et la Police républicaine, à travers
cette « belle initiative » de projet qui a, entre autres, permis de
sensibiliser la couche juvénile à éviter de mordre à l’appât des groupes armés
terroristes en quête de recrutement et de ravitaillement.
Coproduction
« Les services de police seuls, les forces de défense
seules, les services de renseignements seuls ni tous ensemble ne pourront
vaincre l’insécurité sans les communautés », rappelle M. Adamou
Aba-Bagnan, paraphrasant Sir Lan Blair, ancien chef de la police de Londres.
Le projet s’est déployé sur 35 sites dans 10 des 12
départements du Bénin. La première phase du projet s’est déroulée en 2019 et
2020. La deuxième phase démarrée en 2021 prend fin cette année.
Les interventions ont contribué à améliorer les relations
entre les agents des Unités spéciales de surveillance des frontières (Ussf) et
les communautés pour la prévention du terrorisme et de l’extrémisme violent,
assure le contrôleur de police à la retraite Emmanuel Kodo, point focal de la
Police républicaine pour le projet. « Plusieurs personnes appellent ou se
portent librement vers les policiers ou dans les commissariats pour donner des
informations ou exprimer leurs besoins », se réjouit l’expert en
Prévention de l’extrémisme violent, Sécurité, Paix et cohésion.
En effet, le masque de la peur a commencé à tomber et un
climat de confiance réciproque s’installe à travers un rapprochement entre les
agents des unités spéciales, les leaders d’opinion (dignitaires religieux et
traditionnels, responsables d’associations de jeunes et de femmes,
d’organisations professionnelles) et les populations, d’après les nombreux
témoignages recueillis.
Les propositions et recommandations de la conférence
devraient renforcer l’engagement actif de la police avec la communauté afin de
garantir la sécurité et la stabilité du pays, selon Dr Zimé Songbian, directeur
de l’Institut de finance et de management, représentant le président de l’Ase.
Un Projet d’appui à l’opérationnalisation de la police républicaine (Paop) sera
déployé avec l’appui de l’Agence belge de développement (Enabel).