La Nation Bénin...

Lutte contre l’endométriose : Des actions pour faire renaître l’espoir

Actualités
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 29 mars 2022 à 09h59
Peu connue dans la société, l’endométriose est une ennemie intime des femmes. L’Ong EndoEspoir se propose de porter le combat au Bénin. C’est dans ce cadre qu’elle a procédé hier lundi 28 mars, au lancement officiel de ses activités à Cotonou. L’évènement est placé sous le parrainage de Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale. Devant le parterre de personnalités et d’invités de marque ce lundi 28 mars, Innocentia Alladagbé, présidente de l’Ong EndoEspoir, n’a pu cacher les supplices que lui fait vivre l’endométriose. L’émotion perceptible dans la voix, elle décrit la maladie comme un véritable ‘’enfer’’ pour les victimes. Longtemps éprouvée, elle en sait beaucoup sur ce que représente le mal en termes de douleurs physiques, psychologiques et de contraintes financières. « Je souffre d’endométriose, je sais ce qu’est l’endométriose, je vis l’endométriose. De ces maux de ventre et de bas-ventre inexpliqués, de ces douleurs menstruelles inqualifiables, de ces regards interrogateurs et même désapprobateurs, de cette interminable errance médicale, de cette désocialisation, je suis une victime authentique», confie-t-elle. Loin de se laisser anéantir, elle a décidé de transformer ses douleurs en actions tangibles contre le mal. C’est la vocation de son Ong ‘’EndoEspoir ‘’portée sur les fonts baptismaux ce lundi. « Nous voulons porter la voix des victimes, éclairer de nombreux malades qui s’ignorent », s’engage-t-elle, d’un ton ferme. Ses émotions se justifient au regard de la dangerosité et de l’étendue du mal. « 10 à 20 % environ des femmes en âge de procréer sont sujettes à l’endométriose. Près de la moitié de celles qui se plaignent de douleurs récurrentes dans le bas-ventre en sont des victimes. Dans cette catégorie, certaines n’auront jamais d’enfants, d’autres peuvent subir des complications pouvant conduire jusqu’à la mort», révèle-t-elle. Autant de raisons qui fondent son engagement : « J’ai décidé d’embrasser la cause qui est de faire connaître l’endométriose, de sensibiliser les citoyens et d’accompagner dans la mesure du possible les victimes ». Le professeur Justin Dénakpo de la Cugo qualifie l’endométriose «d’ennemie intime des femmes». Mais face à cet adversaire, le désespoir n’a pas sa raison d’être. Une bonne volonté est au chevet des victimes : EndoEspoir. « EndoEspoir parce que face à l’endométriose et ses ravages, c’est l’espoir qui fait vivre. L’espoir du soulagement, l’espoir d’avoir des enfants et de les voir grandir, l’espoir de s’épanouir avec son époux et ses amis, l’espoir de vivre une vie normale », argumente Innocentia Alladagbé. Si ce combat est le sien, elle pense que les populations aussi doivent démystifier la maladie et que les pouvoirs publics ont également leur mot à dire. « Nous aurions déjà atteint une partie de nos objectifs si notre action permet de raccourcir les délais de diagnostic afin que les victimes sachent qu’elles ne sont pas des proies de sorciers, mais atteintes d’une maladie qui peut être soulagée et guérie. Nous aurions remporté la plus grande des victoires si les autorités sanitaires de notre pays, grâce à notre plaidoyer, accordent une plus grande attention aux personnes atteintes de cette maladie », espère-t-elle. Pour avoir côtoyé Innocentia Alladagbé dans ses douleurs, Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale, parrain de l’évènement saisit bien son rôle dans la lutte contre l’endométriose. « La femme est le trésor de la société. Sa souffrance est celle de toute sa famille, son entourage, …de la Nation. Elle représente le pilier de la société. Lorsque ce pilier est ébranlé, c’est tout l’édifice qui tangue et qui peut s’écrouler. Je ne puis me satisfaire de mon être propre pendant que mes concitoyens continuent de se morfondre de douleurs », indique-t-il, tout en promettant de soutenir l’Ong EndoEspoir. Il recommande aux hommes de soutenir les victimes, de les écouter, de les comprendre, de les orienter vers les centres de santé de référence et de répercuter les messages de sensibilisation autour d’eux, afin que triomphe la lutte.