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Lutte contre les grossesses en milieu scolaire: Une coalition d’organisations au front dans la Donga

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Par   Eklou, le 11 avr. 2018 à 07h35
[caption id="attachment_28749" align="alignnone" width="1024"]Le Foddeb résolument engagé contre les grossesses en milieu soclaire[/caption]

Face aux nombreux cas de grossesses enregistrées en milieu scolaire, le Forum des organisations de défense des droits des enfants au Bénin (Foddeb) se mobilise pour une série d’actions de sensibilisation dans les collèges du département de la Donga et des plaidoyers à l’endroit des leaders d’opinion pour un changement de comportements.

Le Forum des organisations de défense des droits des enfants au Bénin (Foddeb), à travers sa coordination départementale, investit dans les tout prochains jours les collèges des communes de Bassila, Djougou, Copargo et Ouaké pour sensibiliser les jeunes filles sur la question des grossesses précoces, les risques liés à l'avortement non médicalisé ainsi que sur les avantages du planning familial. Face à l’ampleur du phénomène et toutes les conséquences sur l’avenir des victimes, ces organisations, par le Projet d’appui au suivi des recommandations internationales relatives aux droits de l’enfant au Bénin (Pasrib) financé par l’ambassade de France, Plan International Bénin et la Maison de la Société civile, projettent de contribuer à réduire les cas enregistrés un peu partout dans le département. 182 cas au total ont été recensés au titre de l’année scolaire 2016-2017 dans le département de la Donga. Et à en croire Emile Alistaou, chef du Centre de promotion sociale de Djougou, les conséquences liées aux grossesses précoces vont au-delà de l’abandon des classes par la jeune fille.

Selon l’Enquête démographique et de santé (Eds) 2011-2012, les complications liées aux accouchements de jeunes élèves sont la cause de nombreux cas de décès. Citant cette enquête, il a évoqué, en présence de leaders d’opinion constitués de chefs religieux et traditionnels, la nécessité de veiller à enrayer le phénomène pour le devenir des jeunes élèves victimes parfois de mariage forcé ou précoce.
A l’occasion de l’atelier de plaidoyer à l’endroit des leaders d’opinion et autorités politico-administratives de la Donga sur les grossesses précoces, organisé, mercredi 4 avril dernier à Djougou, les leaders d’opinion ont été mis face à leurs responsabilités. Considérant certaines pratiques traditionnelles jugées rétrogrades et des pesanteurs sociologiques, ces cibles ont été invitées à s’impliquer davantage dans la lutte contre les grossesses précoces.
Dans une synergie d’actions, les différentes organisations sont appelées à mettre en œuvre un plan d’actions qui intègre des causeries-débats dans les établissements scolaires ainsi que des plaidoyers en faveur de divers acteurs et la réalisation d’émissions radiophoniques pour sensibiliser les masses populaires sur le phénomène.
Yaya Akodan, président du Groupe d’actions pour l’épanouissement des enfants, coordonnateur départemental du Foddeb, accorde du prix à ce plan d’actions qui, espère-t-il, changera un tant soit peu les mentalités. Ceci pour la satisfaction du préfet de la Donga et du maire de Djougou qui se disent bien affectés par cette situation qui n’honore guère la région.