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Mandature 2008-2015 de l’équipe municipale de Parakou:Bilan peu reluisant en termes de gouvernance et d’assainissement

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Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 avr. 2015 à 07h24

Le maire Soulé Alagbé a fait, mardi 7 avril dernier à Parakou, le point des réalisations du Conseil municipal qu’il dirige depuis 2008, dans une démarche de reddition de comptes à la population qui l’a mandaté. Si en matière de gouvernance et d’assainissement quelques initiatives sont notées, le bilan dans ces secteurs laisse perplexes bon nombre d’observateurs.

«Peut mieux faire », c’est la mention que certains observateurs donnent à l’équipe municipale sortante de Parakou, au regard des résultats atteints en sept années de gestion du pouvoir à la base. Et pour cause !
«Faire de Parakou, une commune vitrine, bien gouvernée, à économie prospère, ouverte et sécurisée dans un environnement sain, de bien-être social et à rayonnement culturel national et international à l’horizon 2015». Tel est l’objectif que s’était fixée à sa prise de fonction en 2008, l’équipe municipale de Parakou avec à sa tête Soulé Alagbé. Après cinq ans réglementaires et deux ans de rallonge pour non tenue à bonne date des élections, la mandature est loin d’avoir tenu le pari, même si quelques actions sont à mettre à l’actif du maire et de son équipe. Les défis en termes de bonne gouvernance restent nombreux. En effet, c’est un secret de polichinelle que des lobbies participent à la corruption et à l’évasion fiscale à la mairie de Parakou. «Les ressources de la mairie s’évaporaient à travers plusieurs régies qui étaient créées faussement dans la maison et qui font que certains qui n’avaient pas caractère de régie, détenaient l’argent de l’administration communale par devers eux », selon le conseiller municipal Gildas O. Aïzannon, président de la Commission économique et financière de la mairie de Parakou. Même après la mise en place du guichet unique à la mairie de Parakou en 2013 pour centraliser les recettes et lutter contre l’évasion fiscale, ces lobbies se sont organisés pour faire échec à cet outil précieux qui devrait aider la mairie à maximiser sa capacité de mobilisation des ressources financières. «La lutte contre la corruption et contre l’évasion fiscale au niveau de la mairie est un chantier qui doit tenir à cœur au prochain Conseil municipal afin que nous puissions disposer d’assez de ressources, afin que nous puissions instaurer maintenant les bonnes pratiques», fait savoir Gildas Aïzannon.
Dans le domaine de l’assainissement, la ville dispose désormais d’un schéma directeur de gestion des déchets, se réjouit le maire Soulé Alagbé. Cependant, l’insalubrité est à son comble dans certaines rues de Parakou. Plusieurs de ses quartiers ploient toujours sous le poids des odeurs de pourriture pestilentielles, avec des essaims de mouches envahissantes par endroits.
Par ailleurs, l’état peu reluisant dans lequel végète présentement l’hôtel de ville n’honore guère la 3e ville à statut particulier. Ce qui devra amener sans doute la prochaine mandature à accélérer les travaux de construction d’une nouvelle mairie dont le plan architectural est déjà élaboré.

Aménagement et gestion du foncier : voilà le hic !

Si des engins lourds sont acquis et quelques principaux carrefours de la ville ont connu un aménagement tout comme certaines artères pavées et dotées de caniveaux, force est de constater que des infrastructures réalisées à grands frais continuent d’être le réceptacle d’ordures ménagères qui puent à longueur de journée au vu et au su des autorités municipales et des populations. «Le budget de la ville en matière d’assainissement avoisine les 2 milliards F CFA chaque année ; mais au fait, il y a une différence entre les réalisations et les montants alloués aux travaux d’assainissement de nos artères », estime Boni Gouda, président de l’Association des grogneurs sur les stations de radiodiffusion dite Amicale des faiseurs d’opinion de Parakou (AFOP), connue pour ses actions de veille citoyenne. «L’étranger qui vient à Parakou peut constater que Parakou n’est pas entièrement viabilisé, contrairement à ce que nous voyons ailleurs», fait-il remarquer.
«Dans la ville de Parakou, l’érosion est très forte, donc les voies en terre souffrent énormément. Lorsque vous les réparez aujourd’hui et qu’une pluie vint à tomber, c’est que le lendemain, tout semble comme si rien n’a été fait», se défend le maire Soulé Alagbé.
«La ville a pu poursuivre sa politique d’urbanisation avec la réalisation d’une quinzaine de lotissements», confie par ailleurs Soulé Alagbé dans son discours-bilan. «Mais le foncier à Parakou, c’est une bombe à retardement en raison du flou qui l’entoure », apprécie Adam Bachirou, trésorier général de l’AFOP. En fait, «L’insécurité foncière ternit l’image de la ville...Le lotissement à Parakou est devenu un fonds de commerce pour certains cabinets et une occasion d’enrichissement facile par certains élus, certains agents de la mairie et certains membres de comités de lotissement», dénonçait Alimatou Abdoulaye, membre du Conseil municipal sortant, il y a quelques mois. La pratique de réduction de 43% par endroits, l’indisponibilité des rapports ou documents définitifs de lotissement, la vente de parcelles par certains cabinets de lotissement qui ne disposent comme documents contractuels que des bons de commande, sont autant de choses contre lesquelles s’insurge la conseillère municipale. Toutes choses qui amènent le président de l’Amicale des faiseurs d’opinion de Parakou à affirmer que la gestion du foncier sous le maire Soulé Alagbé est «catastrophique». «Parce que depuis 2011, il y a une table ronde sur le foncier à Parakou, mais les recommandations sont restées dans les tiroirs», justifie-t-il, alors que bon nombre d’acquéreurs de parcelles se sentent lésés pendant et après les opérations de lotissement.