La Nation Bénin...
Plusieurs
agents de la Police républicaine ainsi que des fonctionnaires de la Douane et
des Eaux et Forêts sont mis à la retraite d’office. A en croire le
gouvernement, cette mesure est loin d’être une punition.
La
nouvelle paraît surprenante puisque peu ordinaire. Des dizaines d’agents de la
Police républicaine, de la Douane et des Eaux et Forêts, contrairement à leurs
prévisions, devront quitter le drapeau et déposer la tenue. Ainsi en a décidé
le gouvernement qui les met à la «
retraite d’office ». Ces officiers et sous-officiers qui ont déjà fait au moins
20 années de leur carrière professionnelle, quittent donc les rangs des forces
paramilitaires béninoises. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général
adjoint et porte-parole du gouvernement, « C’est une mesure statutaire. Ce
n’est pas une sanction ». La preuve palpable qu’il ne s’agit pas d’une punition
à l’endroit des concernés, précise-t-il, c’est que « ceux qui ont des
procédures disciplinaires en cours ne sont pas concernés par la mesure de mise
en retraite d’office ».
Le
porte-parole du gouvernement, qui enlève toute connotation négative à la
décision rappelle que cette mesure n’est pas nouvelle, encore moins
extraordinaire. Seulement qu’il faut remonter à plusieurs années en arrière
pour trouver des exemples similaires. Mais dans d’autres pays qui ne sont pas
loin du Bénin, illustre le secrétaire général adjoint du gouvernement, la mise
à la retraite d’office est courante dans certaines conditions. Il fait
d’ailleurs la différence entre la retraite d’office et la retraite anticipée.
La dernière, lorsqu’elle intervient, est une initiative personnelle de
l’employé qui veut quitter ses fonctions avant le terme normal de sa carrière.
L’autre
preuve que la décision du gouvernement n’est pas une sanction, au dire du
porte-parole du gouvernement, c’est que le cadre juridique pour octroyer des
allocations aux concernés existe.
Allocations
Les
agents concernés par la décision de mise à la retraite d’office bénéficieront
de l’accompagnement du gouvernement. Le décret 2024-08 du 09 janvier 2024
portant modalités d’allocations de mise à la retraite d’office des
fonctionnaires des Forces de défense et de sécurité et assimilés précise les
conditions dans lesquelles doit se dérouler cet accompagnement du gouvernement.
« Conformément aux statuts des Forces armées béninoises, de la Police
républicaine, de la Douane, des Eaux, forêts et chasse, tout fonctionnaire des
Forces de défense et de sécurité et assimilés mis à la retraite d’office,
bénéficie d’une allocation de mise à la retraite d’office, sans préjudice de
jouissance immédiate de la pension de retraite. La pension de retraite est
calculée avec une prise en compte des avancements automatiques d’échelons
jusqu’à la date de retraite normale en considération du grade acquis à la date
de mise à la retraite d’office », précise l’article 1er de ce décret. Les
autres dispositions donnent des détails plus concrets selon les spécificités de
chaque situation. L’article 2 du décret présente deux cas. « Les modalités
d’allocation de mise en retraite d’office sont fixées comme suit : 1- Durant
l’année 1 de sa mise en retraite d’office: Outre la pension de retraite à
laquelle il a droit immédiatement, tout fonctionnaire mis à la retraite
d’office bénéficie d’une allocation mensuelle correspondant à la différence
mensuelle entre son salaire à la date de sa mise en retraite d’office hors
primes, les indemnités de responsabilité et le montant de sa pension. Cette
allocation est versée mensuellement jusqu’au 31 décembre de l’année 1 de sa
mise en retraite d’office », stipule le premier alinéa de l’article.
En
ce qui concerne l’allocation complémentaire après l’année 1 de la mise en
retraite d’office, il est inscrit que « tout fonctionnaire dont l’année de
retraite normale est située dans l’année 2 suivant l’année 1 de sa mise à la
retraite d’office, bénéficie d’une allocation complémentaire correspondant au
total des différences mensuelles telles que définies ci-dessus, calculé sur le
nombre de l’année 2 antérieure à la date de sa retraite normal». Mais dans le
cas contraire, «tout fonctionnaire dont la date de retraite normale est
postérieure à l’année 2, bénéficie d’une allocataire complémentaire
correspondant à la totalité des différences annuelles de la période s’étendant
au-delà de l’année 2 jusqu’à la date de sa retraite normale. L’allocation
complémentaire est versée en une fois à la fin de l’année 1 ».