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Mise en œuvre des réformes et politiques de l’UEMOA :Boni Yayi mobilise les Premiers ministres

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Par   LANATION, le 16 janv. 2015 à 13h36

Le président de la République a présidé, hier jeudi 15 janvier, une réunion des Premiers ministres des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il était question d’examiner les réformes politiques et programmes de l’Union pour mieux impacter les populations.

Si la réunion des Premiers ministres de l’UEMOA est une première, elle l’est davantage par le sujet au menu des discussions: la revue des réformes, politiques, programmes et projets communautaires au sein de l’espace UEMOA. Cette évaluation voulue par les chefs d’Etat de l’Union, dans le cadre des 20 années d’existence de l’UEMOA, se révèle un exercice efficace pour revitaliser l’institution afin d’assurer une meilleure perception de ses actions au sein des populations. La décision du président de la République, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA, de réunir les Premiers ministres autour de la question, répond à son souci de susciter un engagement politique des Etats afin que les réformes et directives de l’Union soient transposées et appliquées dans les pays.

Les résultats issus de l’exercice révèlent, en effet, que la transposition des réglementations communautaires dans les législations nationales marque souvent le pas. Selon Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA, l’évaluation présente des performances moyennes sur l’ensemble des huit Etats de l’Union. Le taux de transposition des directives s’est ainsi établi à une moyenne de 59% et celui d’application des textes communautaires à 50%. « La revue a permis d’apprécier le niveau de mise en œuvre des textes communautaires et d’appréhender de manière objective les mesures à prendre pour accélérer le processus d’intégration », souligne le président de la Commission de l’UEMOA. Il soutient que l’appropriation des réformes ait un meilleur impact sur le quotidien des populations et contribue à une plus grande adhésion au processus d’intégration.
« Cette rencontre vise d’abord à donner une impulsion politique suffisante à l’action et aux initiatives prises au plan régional par nos institutions, et qui doivent être intégrées dans notre démarche au quotidien », insiste le président de la République.

Une implication forte

Boni Yayi estime que les avancées obtenues par l’Union dans le processus de construction de l’intégration régionale sont souvent biaisées par le déficit d’appropriation des textes. Or, confie-t-il, des études révèlent que la lenteur dans la mise en œuvre des réformes communautaires prive l’économie des Etats membres d’un à deux points de croissance supplémentaire. «L’intégration doit cesser d’être une nébuleuse, une rhétorique, une affaire aux mains essentiellement de bureaucrates, de chercheurs ou d’universitaires, pour être à la portée des populations. Il s’agit d’offrir plus de visibilité à l’action communautaire et d’améliorer la perception actuelle des populations qui ont des difficultés à identifier les effets de cette stratégie de développement sur leur environnement, leur quotidien et leur bien être», martèle-t-il. Boni Yayi attend donc des Premiers ministres de l’UEMOA, une implication forte dans la transposition et l’application des directives communautaires. «Il serait utile que votre implication se traduise par la conception et la mise en œuvre de projets intégrateurs, notamment au plan des infrastructures routières et énergétiques dont les populations se sentiraient bénéficiaires et qui contribueraient directement à leur mieux-être», appuie-t-il, indiquant que tout doit être mis en œuvre pour capter le surplus de croissance généré par l’intégration régionale.
La revue s’articule autour de trois axes, à savoir la gouvernance économique et la convergence, le marché commun et les politiques sectorielles. L’axe relatif à la gouvernance et la convergence dégage un taux de transposition de 62% et d’application de 47%. L’axe concernant le marché commun est à un taux de transposition de 53% et d’application de 50%. Les politiques sectorielles sont transposées à hauteur de 61% et appliquées à 52%.