La Nation Bénin...
Dans
le cadre de la mise en œuvre du Programme national de mécanisation agricole, le
gouvernement renforce le dispositif de financement des équipements agricoles.
Désormais, les ventes à crédit opérées par la Société nationale de mécanisation
agricole (SoNaMA) bénéficieront de la garantie du Fonds national de
développement agricole (Fnda), à hauteur de 50 % des montants accordés aux
producteurs. Une mesure destinée à sécuriser les opérations, encourager l’accès
aux équipements modernes et soutenir la transformation du secteur agricole.
Le
Bénin franchit une étape décisive vers la modernisation agricole : le Fonds
national de développement agricole (Fnda) garantit désormais 50 % des crédits
accordés par la Société nationale de mécanisation agricole (SoNaMa) pour
l’achat d’équipements, réduisant d’un coup le risque financier qui freinait
jusque-là l’accès des producteurs aux engins modernes. C’est l’une des récentes
décisions du gouvernement pour renforcer la production agricole. Cette action
stratégique marque une avancée notable dans la mise en œuvre efficace de la
politique de mécanisation agricole, pierre angulaire du Programme d’action du
gouvernement (Pag) 2021-2026.
Créée
pour donner corps à la politique de mécanisation agricole du gouvernement, la
SoNaMA a pour mission de conduire le Programme national de mécanisation
agricole et de petite irrigation. A travers cette structure, l'Etat béninois
entend moderniser les outils de travail des agriculteurs et améliorer leur
productivité, en facilitant l’accès aux matériels adaptés et performants.
Dans ce cadre, la SoNaMA a mis en place un mécanisme de vente par tempérament. Il s’agit d’un système de financement qui permet aux producteurs d’acquérir des équipements agricoles à crédit, avec des modalités de remboursement étalées dans le temps. Cette approche permet de démocratiser l’accès à la mécanisation, jusque-là freinée par les coûts souvent exorbitants des machines agricoles.
Garantie
Le
mécanisme de vente à crédit mis en place par la SoNaMA présente un risque de
non-recouvrement des montants dus par les bénéficiaires. Pour réduire ce risque
à des proportions acceptables, il est désormais prévu que le Fnda apporte une
garantie à hauteur de 50 % du montant des crédits accordés. Cette mesure vise à
rassurer les partenaires financiers de la SoNaMA et à encourager l’extension du
système à un plus grand nombre de bénéficiaires.
En
outre, la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (Cdc Bénin), impliquée
dans le financement des entreprises du secteur agricole, voit son rôle de
partenaire renforcé par la mise en place de ce dispositif de partage de
risques. Ce partenariat tripartite entre la SoNaMA, le Fnda et la Cdc Bénin
offre ainsi un cadre plus sécurisé pour l’expansion des ventes à tempérament.
Depuis son opérationnalisation, la SoNaMA a permis à de nombreux producteurs d’avoir accès à des équipements agricoles modernes. Les agriculteurs bénéficiaires témoignent d’une nette amélioration de leurs rendements, notamment dans les phases de préparation des sols, de récolte, et même de transformation post-récolte. Les performances de la SoNaMA sont donc saluées, malgré des difficultés logistiques et financières qui freinent encore l’atteinte de ses objectifs.
Dans sa stratégie de croissance, la SoNaMA a élaboré un plan triennal (2022-2024) visant à couvrir 70 % des besoins nationaux en forces motrices agricoles, soit environ 5 500 kits d’équipements agricoles, dont 2 300 ont été ciblés pour la période 2022-2023. Ce plan ambitieux traduit la volonté de l’Etat d’accélérer la transformation du secteur agricole béninois à travers la mécanisation.
Optimisation
Si
le mécanisme de vente par tempérament constitue une innovation majeure, son
efficacité reste entravée par certains obstacles. Parmi ceux-ci, on note la
difficulté de certains producteurs à honorer les échéances de remboursement, en
raison de la faiblesse de leur trésorerie ou de la variabilité des rendements
agricoles. Cela freine non seulement le nombre de bénéficiaires pouvant être
servis, mais impacte également la viabilité économique de la SoNaMA.
C’est précisément pour surmonter ces difficultés que le gouvernement a validé l’extension du mécanisme de garantie du Fnda à ces opérations. Cette couverture, en limitant le risque financier, permettrait à la SoNaMA d’augmenter le volume de matériels mis à disposition et d’atteindre un plus grand nombre d’agriculteurs à travers le territoire.
Le
Bénin affiche depuis plusieurs années une ambition claire : devenir une
puissance agricole régionale. Cette ambition est portée avec force par le Pag
2021-2026, qui place la modernisation du secteur au cœur de ses priorités. Le
projet phare dans ce domaine est le développement de la mécanisation agricole,
dont l’objectif est de promouvoir une mécanisation agricole rationnelle et
adaptée aux réalités des producteurs béninois, à toutes les étapes de la chaîne
de valeur : production, récolte, post-récolte, transformation et
commercialisation.
L’analyse situationnelle du secteur, telle que présentée dans le Pag 2, montre que le retard en matière d’équipements agricoles constitue un frein à la productivité. L’Etat a donc fait le pari de moderniser l’outil de travail agricole, non seulement pour augmenter les rendements, mais aussi pour valoriser les produits agricoles et améliorer les revenus des producteurs.
Dynamique à amplifier
La
décision du gouvernement s’inscrit ainsi dans une logique de consolidation des
acquis et d’amplification des résultats déjà obtenus. Elle montre également une
volonté politique forte de soutenir la SoNaMA et d’assurer sa viabilité
financière à long terme. En renforçant le mécanisme de financement par une
garantie institutionnelle, l'Etat crée les conditions pour un élargissement
significatif de l’accès aux équipements agricoles.
Dans
le contexte actuel, marqué par la nécessité d’accroître la souveraineté
alimentaire et de faire face aux défis climatiques et économiques, cette
orientation stratégique est à saluer. Elle permet de doter les producteurs
d’outils performants pour faire face aux aléas de la production agricole et
répondre aux exigences du marché.