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Négociations gouvernement - centrales syndicales: Des avancées en dépit des réserves

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 06 févr. 2018 à 05h46

Les négociations gouvernement - centrales syndicales entamées, la semaine dernière, dans une atmosphère de grève généralisée se sont achevées, ce lundi 5 février, selon le ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys, et Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin, dans une ambiance conviviale. Toutefois, les responsables syndicaux fondent beaucoup plus leur espoir sur la rencontre qu’ils auront, ce jour, avec le chef de l’Etat.

Des points d’entente, mais également des points de divergence. Le tout consigné dans un relevé signé par les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. C’est ce qu’on peut retenir des négociations gouvernement – centrales syndicales, en attendant la rencontre des partenaires sociaux avec le chef de l’Etat prévue pour ce soir, suite aux points faits par le ministre du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys et deux secrétaires généraux de centrales syndicales.
« Nous sommes restés à l’étape de départ ; on a espoir que la rencontre de ce jour avec le président de la République pourra nous concéder quelque chose », a laissé entendre El Hadj Sabirou Madjidi, secrétaire exécutif de la Fédération des syndicats du secteur de l’éducation, affiliée à la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb).
Quant à Anselme Amoussou, secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes du Bénin, il déclare au sortir de la rencontre : « Nous avons attendu pour apposer nos signatures pour être sûrs que le contenu reflète les débats que nous avons eus ce soir ». Pour lui, « Ce n’est pas la fin de la grève, puisque après avoir fait le point, on s’est rendu compte que, sur un certain nombre de points capitaux, nous ne nous sommes pas entendus ; les points de divergence sont restés notamment sur la question de l’application des statuts particuliers ». Le gouvernement, explique-t-il, a estimé qu’il fallait aller à nouveau en commission avec le ministre des Finances pour s’entendre sur les modalités des arrêtés d’application des projets d’arrêtés de statuts. « Nous avons considéré qu’il fallait une réponse beaucoup plus concrète du gouvernement, surtout sur la question des statuts particuliers pour nous permettre de sortir de l’impasse actuelle », révèle Anselme Amoussou. Nous allons sûrement, poursuit-il, en discuter aujourd’hui avec le chef de l’Etat.
Sur la question du Smig, il signale que le point d’accord a été que le gouvernement convoque au plus tard à la fin du mois de mars les discussions avec le patronat pour nous permettre de débattre de la question pour trancher parce que les syndicats demandent une augmentation de 40 000 à 80 000 F Cfa pour tenir compte du coût de la vie aujourd’hui.
Sur la question de la hiérarchisation des salaires pour laquelle le Smig a été porté de 31 000 à 40 000 francs, Anselme Amoussou retient qu’on a besoin de l’accord du patronat pour la réaliser. Le patronat, explique-t-il, a émis des conditions pour accéder à cette doléance. Aujourd’hui, le gouvernement, selon lui, s’est engagé à jouer sa partition, prendre ses responsabilités pour ce faire. Sur la base des projets d’arrêtés d’application pris, le gouvernement, explique-t-il, a convenu de mettre en place une commission au sein de laquelle le ministère des Finances devrait proposer les modalités d’application desdits arrêtés ; cette commission a jusqu’au 15 février pour faire des propositions en vue des décisions à prendre.

Ambiance conviviale

A propos des questions sectorielles où plusieurs motions sont en cours, la commission, selon Anselme Amoussou, s’est entendue pour qu’au niveau des ministères sectoriels, les discussions soient engagées sur la base des plateformes revendicatives déposées par les syndicats de base. Chaque ministre, développe-t-il, est instruit par la commission pour ouvrir le dialogue avec ses partenaires sociaux, de sorte que tous les secteurs se retrouvent sous quinzaine au niveau de la grande commission pour faire le point.
Sur la question des libertés, il retient que le gouvernement est d’accord pour veiller désormais à l’application scrupuleuse des dispositions réglementaires y relatives. « Ça s’est passé dans une très bonne ambiance », relève Anselme Amoussou. Ce que confirme Mathys Adidjatou. « Cela s’est passé dans une ambiance conviviale. Même si on ne s’est pas entendus sur tous les points, nous avons évoqué toutes les questions ; on les a passés en revue et ils ont fait l’objet d’échanges », se réjouit-elle. « On s’est entendus sur un certain nombre et les points de divergence ont été consignés dans le procès-verbal », ajoute le ministre.
Après les salutations d’usage hier, c’est d’abord le gouvernement qui s’est retiré pour une concertation. Puis, les membres du gouvernement ont entrepris à bâtons rompus des échanges dans les couloirs, avec chaque secrétaire général de confédération à part. Ensuite, les échanges ont repris dans la salle pendant de longues heures. Puis, ce sont les centrales et confédérations qui se sont concertées avant la signature du relevé des conclusions.