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Fin hier de la première session ordinaire de négociation gouvernement centrales et confédérations syndicales, les différentes parties prenantes affirment que les conclusions de ces discussions seront actées dans un document qui sera signé dès qu’il sera validé par chacun des acteurs.
Ce qu’il faut retenir des négociations entre le gouvernement et les centrales et confédérations syndicales réunies au sein de la Commission permanente de négociation, selon le ministre d’État, chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, c’est que les travaux qui ont eu lieu, dans chacun des secteurs concernés, ont été actés.
Le principal sujet dans le secteur de l’éducation est l’application des statuts particuliers des enseignants. À la demande des syndicats, explique le chef de la délégation gouvernementale, « Le gouvernement a concédé de signer six arrêtés d’applications». Il souligne que ce faisant, le gouvernement a mis sur la table un budget additionnel pour l’enseignement de 1 milliard F Cfa pour l'année 2018 et de 1,5 milliard F Cfa pour l’année prochaine.
Abordant la requête des syndicats relative au paiement des enseignants vacataires, le ministre Bio Tchané dit que « des dispositions sont prises pour que ces enseignants soient payés régulièrement ».
En ce qui concerne les autres secteurs, le ministre d’État indique qu’après discussion au niveau de l’enseignement supérieur, un accord a été trouvé au niveau sectoriel. Il signale par ailleurs qu’un accord a été trouvé au niveau de la justice et de la santé. Le ministre affirme que le point a été fait dans les autres ministères en particulier aux ministères de l’Économie numérique, de l’Agriculture et des Infrastructures et Transports.
Au sujet de la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), le ministre Bio-Tachné affirme que cela ne peut se faire qu’avec le patronat, soufflant que les discussions sont aussi engagées à cet effet dans un autre cadre.
Sur les défalcations, la position du gouvernement n’a pas varié. Le ministre reconnaît que les partenaires sociaux ont fait des requêtes à ce sujet, mais dit que la délégation du gouvernement en a pris acte.
Points d’achoppement
Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), à la sortie de ces négociations, relève que c’est sur les relevés de conclusions qu’il y a eu achoppement, notamment l’application des statuts particuliers des enseignants et l’augmentation du salaire minimum et de la hiérarchisation des salaires. Il souligne que les insuffisances relevées dans le fond et la forme de ce document a conduit le président de la commission à proposer une relecture et une validation avant sa signature dans un court délai. Pour lui, un relevé de conclusion ne fait pas seulement le point des accords, mais aussi des désaccords.
« Le gouvernement continue de penser que la loi sur la grève lui permet de procéder aux défalcations », laisse-t-il entendre.
« Les partenaires sociaux que nous sommes ont une fois encore fait la proposition au gouvernement, tout en maintenant l’enveloppe financière de le répartir sur tout au plus trois arrêtés», indique le secrétaire général de la Csa-Bénin, avant de rappeler que le gouvernement a fait l’option de le répartir sur six arrêtés.
La mort dans l’âme, M. Amoussou pense que le gouvernement n’est pas prêt à faire cette concession de mettre le milliard prévu sur un nombre d’arrêtés beaucoup plus réduit pour les enseignants. Il n’a pas manqué de signaler que la question de l’augmentation du salaire minimum qui a été débattu au niveau du Conseil national du travail devra faire l’objet d’une décision du gouvernement, à partir du moment où le patronat ne semble pas se décider à accompagner cette revendication.
Le syndicaliste conclut alors qu’il n’y a pas eu d’avancée à la suite de cette session clôturée. « Nous n’avons pas vu la volonté du gouvernement d’avancer sur les questions de la défalcation, du salaire minimum et des statuts particuliers des enseignants », déplore-t-il.
Cette conclusion d’Anselme Amoussou est partagée également par Noël Chadaré, secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (CoSi-
Bénin). Pour lui, la crise demeure, car le problème posé n’a pas été réglé. Il pense qu’il est indispensable qu’une autre session connaisse des préoccupations restées sans suite. «Nous aspirons tous à la paix », affirme-t-il, précisant que la paix actuelle retrouvée reste précaire.