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L’avocat en charge de la défense du député Mohamed Taofick Hinnouho alias Atao est monté au créneau, ce lundi 7 mai à Cotonou, pour apprécier la mise sous mandat de dépôt de son client. Me Alfred Bocovo a déclaré, lors de sa conférence de presse, avoir été molesté avec son client par une demi-douzaine d’hommes en civil. Il a été soutenu par Me Aboubacar Baparapé qui dénonce une arrestation du député « non conforme » aux textes de la République.
Porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale sa version des faits sur l’affaire relative à l’arrestation et à la mise sous mandat de dépôt du député Mohamed Taofick Hinnouho alias Atao. C’est le but de la conférence de presse qu’a animée, ce lundi 7 mai à Cotonou, maître Alfred Bocovo, chargé de la défense, et assisté de Me Aboubakar Baparapé, président de l’Organisation pour la défense des droits de l’Homme et des peuples.
Me Alfred Bocovo a dénoncé le matraquage médiatique à travers lequel le procureur de la République et le ministre de la Justice, par médias interposés, ont fait des déclarations non conformes à la réalité. Il importe, selon lui, d’apporter une réponse appropriée pour équilibrer l’information. Me Alfred Bocovo a déclaré que pendant qu’ils marchaient pour rentrer au cabinet du juge des libertés et de la détention, une demi-douzaine d’hommes en civil leur ont barré la voie, les empêchant d’accéder au bureau du juge. « Ils l’ont trituré comme on triture les légumes pour préparer la sauce, de sorte qu’il est tombé essoufflé», a allégué Me Bocovo. Voulant aller à son secours pour le libérer de leur étreinte, « J’ai reçu des coups », précise-t-il.
C’est parce que le procureur de la République arrivé sur les lieux a constaté les dégâts qu’il a ordonné que le Service d’assistance médicale d’urgence vienne le chercher pour l’amener au Cnhu, selon l’avocat du député actuellement mis sous mandat de dépôt en psychiatrie. Il dit avoir été également hospitalisé.
C’est le vendredi 4 mai dernier qu’on a notifié une garde-à-vue suivie d’une détention provisoire au député, fait-il savoir. Cela, pour de nouvelles infractions notamment des fraudes douanières.
L’avocat relève que lorsqu’on parle de flagrance, cela obéit à des exigences, lesquelles ne sont pas réunies en l’espèce. « Où se trouve la flagrance entre la disparition du député et son retour au pays ? » s’interroge-t-il.
Pour Me Alfred Bocovo, le certificat médical se délivre à la victime, et lorsqu’on se met à le rendre public, on tombe sous le coup de la loi, analyse-t-il.
« C’est une procédure conduite avec rage et ruse pour l’abattre. Nous ferons les procédures jusqu’au bout », a insisté l’avocat du député qui dénonce la violation de l’article 90 de la Constitution. Car, justifie-t-il, en l’état actuel de la procédure, le député est couvert par l’immunité parlementaire. De plus, par l’ordre de refus d’arrestation du juge des libertés et de la détention, le mandat tombe. Le fait de décerner un mandat d’arrêt est illégal, selon la défense.
Pour Me Alfred Bocovo, son client s’est d’abord mis à l’écart parce qu’il redoutait les tracasseries qu’il subit actuellement.
Me Aboubakar Baparapé relève que ce lundi, c’est la journée nationale de lutte contre la torture. « La personnalité du délinquant influe sur le procès pénal…le criminel le plus dangereux a des droits constitutionnels et d’autres liés à la défense », a exposé le défenseur des droits de l’Homme. Il estime que c’est parce le député Mohamed Taofick Hinnouho n'est pas de la majorité présidentielle qu’il subit de pareils traitements. Me Aboubakar Baparapé déclare être venu soutenir son confrère en charge de la défense du député pour refuser ce qu’on avait connu sous le Prpb