La Nation Bénin...

Les députés de la Minorité parlementaire ont levé le ton, ce lundi 7 mai, à l’Assemblée nationale pour condamner l’arrestation dont fait l’objet leur collègue Taofick Mohamed Hinnouho actuellement devant la Justice, en dépit de l’article 90 de la Constitution du Bénin. Lequel dispose qu’« Aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale, sauf les cas de fragrants délits ».
En vertu de cette disposition constitutionnelle, l’Opposition parlementaire dénonce une certaine violence physique et psychologique exercée sur le député de la 15e circonscription électorale par le parquet du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Elle a fait savoir son indignation à travers une déclaration lue à la tribune de l’hémicycle par le député Garba Yaya. Les députés de la minorité pointent d’un doigt accusateur le gouvernement qui serait derrière tout le calvaire que vit l’élu du peuple devant la justice qu’on veut coûte que coûte jeter en prison. Ils félicitent, au passage, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) qui, à travers un communiqué de presse, dénonce l’immixtion de l’Exécutif dans le Judiciaire.
« Du haut de cette tribune, nous voulons appeler et interpeller le gouvernement ; nous voulons interpeller la conscience citoyenne de tous les élus parlementaires ; nous voulons interpeller le brave peuple à l’effet d’espérer que du concours de nos contributions et des vôtres (président de l’Assemblée nationale, ndlr), l’Etat de droit soit rétabli et le député remis en liberté sans délai ; conformément à la Constitution, à la loi et à la décision du juge », insiste Garba Yaya qui s’indigne face à la situation.
Thibaud C. NAGNONHOU