La Nation Bénin...
Les
nouveaux outils mis au point par la Banque ouest africaine de développement
(Boad) dans la perspective d’améliorer les taux de décaissement imposent une
mise à niveau des connaissances de certains acteurs de la chaîne de commande
publique. Pendant cinq jours à Cotonou, ces derniers sont appelés à cet
exercice.
La
Banque ouest africaine de développement (Boad), institution commune de
financement du développement, pour mener à bien ses activités n’a de cesse de
s’adapter à un environnement en perpétuel changement en se dotant d’outils
nouveaux. Ceci, pour garantir l’efficacité de ses interventions, a soutenu la
cheffe de mission résidente au Bénin, Sandra Amichia, à l’ouverture des travaux
de la formation des acteurs de la commande publique sur les nouvelles
procédures de passation des marchés. « La banque s’est dotée de nouvelles
politiques et procédures de passation des marchés, inspirées des bonnes
pratiques et standards internationaux, et des directives communautaires sur la
commande publique », a-t-elle expliqué. L’objectif de cette formation est
de permettre aux acteurs de la commande publique de se familiariser avec ces
nouveaux outils pour une meilleure consommation des fonds mis à disposition par
l’institution et une amélioration des taux de décaissement. Sandra Amichia a
indiqué que « plusieurs rapports de fin d’exécution de projets financés
par la Boad montrent que la non-maîtrise des procédures de passation des
marchés est l’un des facteurs explicatifs des faibles taux d’absorption des
crédits alloués aux Etats ».
Il
faut donc y remédier et c’est à cet effet qu’une vingtaine d’acteurs sont en
formation à Cotonou du 21 au 25 octobre. Pour la plupart bien imprégnés du
sujet en raison de leurs profils et responsabilités dans l’administration
publique, les participants seront entretenus sur trois thèmes majeurs. Le
premier, la présentation des politiques et procédures de passation des marchés
de la Boad. Le deuxième porte sur la présentation des dossiers-types d’appel
d’offres et des divers canevas et le dernier thème est intitulé
« présentation des politiques et procédures de prévention et de lutte contre
la fraude et la corruption ». Alexis Kiema, responsable de l’Unité de
passation de marchés de la banque a la responsabilité de la formation et est
assisté dans l’exercice par Guy Mehou et Hermann Aman Bile.
Cette option faite par la banque plaît bien aux autorités béninoises. Les représentants du ministère en charge des Finances y ont vu un coup de pouce à la mise en œuvre du Programme d’action du gouvernement. Vincent Simoukoua, directeur général adjoint de la Caisse autonome de gestion de la dette, tout en déplorant le fait que certaines ressources allouées par la Boad ne soient pas consommées, s’est réjoui de la tenue de cette formation qui, assure-t-il, permettra une mise en œuvre diligente des projets pour lesquels le Bénin sollicite la banque. En renforçant ainsi les capacités des acteurs de la chaîne de commande publique, il faut s’attendre à une célérité dans les décaissements, projette-t-il. « Les dernières mises à jour faites vont être dispensées à nos coordonnateurs de projets et à toutes les structures qui les accompagnent afin que les projets et les études soient assez efficaces et permettent de résoudre les problèmes auxquels nos populations sont confrontées ». Pour Germain Zinsou, directeur général adjoint du financement du développement, cette formation se révèle bénéfique pour tous les acteurs. D’abord aux participants, mais ensuite à l’Etat et même à la banque. Car, si les ressources mises à disposition par la banque ne sont pas bien dépensées, ou si le gouvernement sollicite les ressources et qu'elles ne sont pas dépensées dans les délais, il y a des problèmes de part et d'autre. « Nous sommes liés à atteindre les objectifs et être assez efficaces dans les politiques que nous avons choisi d'opérer ensemble », soutient-il.
Depuis plus de cinquante années, la Boad s’attelle à remplir les missions que ses pères fondateurs lui ont fixées. Son empreinte est visible dans les huit Etats membres. Ses interventions portent sur des domaines aussi divers que l’agriculture, l’agro-industrie, les infrastructures, l’économie numérique, l’énergie, les ressources naturelles, la santé, l’éducation et l’immobilier… et figurent dans son plan stratégique 2021-2025 dénommé Djoliba. Au 30 septembre dernier, elle a mis en place des financements, tous secteurs confondus, d’un montant global de près de 8855 milliards de F Cfa. En ce qui concerne spécifiquement le Bénin, à la même date, les financements se chiffrent à 1 185 milliards de F Cfa, soit 13 % des engagements, ce qui hisse le Bénin au rang de 3e pays destinataire des financements, après la Côte d’Ivoire et le Sénégal■