La Nation Bénin...
La conférence internationale sur la nutrition, tenue samedi 27 septembre dernier à Cotonou, a été marquée par le discours de Patrice Talon, président de la République. Cette intervention réitère l’engagement du gouvernement qui place la nutrition au centre des enjeux de développement humain, économique et sociétal.
Plus
qu’un discours, c’est un véritable manifeste pour l’avenir du Bénin, voire de
l’Afrique, qu’a livré Patrice Talon, président de la République, à l’ouverture
de la Conférence internationale sur la nutrition. Le chef de l’Etat a lancé un
appel clair, sans ambiguïté, à prendre conscience de ce que la nutrition des
1000 premiers jours de vie détermine le potentiel cognitif, la santé et, par
conséquent, le développement d’un individu, d’une communauté et d’une nation
entière. Selon lui, le développement individuel et collectif ne dépend pas
uniquement de notre environnement, mais de ce que nous sommes capables d’en
faire. Cette capacité d’action, a-t-il poursuivi, est directement liée aux
capacités cognitives qui constituent « l’élément le plus précieux de notre
nature humaine ».
«
Si la richesse principale, voire exclusive d’une Nation est sa ressource
humaine, que la qualité de cette ressource réside principalement dans son
potentiel cognitif et que ce potentiel dépend des conditions de constitution de
chaque individu, pourquoi ne devrons-nous pas chercher par tous les moyens, ce
qui permet ou ne permet pas la constitution effective et conséquente de ce
potentiel ? Cette question qui constitue l’objet de notre conférence, mesdames
et messieurs, paraît désormais sans intérêt puisque la science nous a révélé
avec certitude que le plein potentiel cognitif se construit au cours des 1000
premiers jours de la vie, soit du 3e mois de gestation jusqu’à l’âge de deux
ans et que la qualité de la nutrition durant cette période en est un facteur
déterminant », a déclaré le chef de l’Etat. Son discours replace ainsi la nutrition
au cœur de la transformation du continent africain. « En nourrissant
correctement nos enfants, nous bâtissons une Afrique plus forte, plus
résiliente et plus autonome », a poursuivi le président de la République.
Exit la malnutrition !
Le
chef de l’Etat a également évoqué une réalité souvent passée sous silence : la
malnutrition, qui est un facteur majeur de transmission de la pauvreté entre
générations. Une mère malnutrie donne naissance à un enfant fragile, qui, à son
tour, s’il est malnutri, sera limité dans son développement et sa capacité à
saisir les opportunités offertes par la société. Ce schéma, reproduit à grande
échelle, constitue le socle silencieux mais puissant de la pauvreté chronique
des pays africains. « Cette chaîne, si elle n’est pas brisée, finira par faire
de la pauvreté une fatalité. Et cette fatalité est
inacceptable
», a martelé le chef de l’Etat.
Le
discours présidentiel a été aussi bien un cri d’alarme qu’un appel à l’action
collective. « Ma conviction est qu’il nous faudra une mobilisation générale
sans ambages. Celle des Etats qui doivent inscrire la nutrition au cœur de
leurs politiques publiques. Celle des partenaires techniques et financiers dont
le soutien sera décisif. Celle enfin des familles, premières gardiennes de la
santé et de l’avenir des enfants », situe le chef de l’Etat.
Pour lui, la nutrition ne doit plus être une option, mais un impératif stratégique. Il a ainsi encouragé les participants à considérer cette conférence comme plus qu’un simple cadre d’échanges, mais un moment charnière pour renforcer les convictions, stimuler les engagements et tracer une nouvelle voie pour l’Afrique.
L’Afrique face à sa responsabilité
L’Afrique,
a reconnu le chef de l’État, est la région la plus concernée par la malnutrition,
avec des conséquences désastreuses sur le plan sanitaire, éducatif et
économique. Pourtant, c’est le continent qui détient en lui-même les leviers de
sa transformation. En investissant dans la nutrition, il peut réduire
considérablement les inégalités, accroître sa productivité, améliorer la
performance scolaire et construire des sociétés plus prospères. Patrice Talon a
également exprimé sa foi en l’Afrique, en sa capacité à se libérer du piège de
la dépendance aux ressources minières ou à l’aide internationale. « Nous
pourrons nous passer sans regret de ressources minières et de l’aide au
développement », a-t-il soutenu, si nous investissons massivement et
intelligemment dans le développement de notre ressource la plus précieuse
qu’est l’intelligence humaine.
Patrice Talon, président de la République du Bénin