La Nation Bénin...
Décédé le 14 octobre dernier à Cotonou, l’ancien président de la République, le général Mathieu Kérékou a reçu les honneurs de ses frères d’armes. C’était au Camp militaire Guézo à Cotonou, plus précisément à la Place d’armes, en présence du chef de l’Etat, le président Boni Yayi, des membres de son gouvernement, de la haute hiérarchie de l’Armée, des soldats et hommes de rang et anciens collaborateurs du défunt.
C’est peut-être parce qu’il y est venu les pieds devant et pour la dernière fois, que l’accueil à lui réservé mercredi 9 décembre dernier au Camp Guézo a été davantage solennel. En tout cas, il y avait un monde impressionnant composé d’éminentes personnalités socio-politiques du pays pour rendre un dernier et vibrant hommage à Mathieu Kérékou. C’était dans une discipline militaire que ses frères d’armes ont su lui rendre un hommage digne de son rang.
A 16h 50 mn, la dépouille pénètre l’enceinte du camp dans un silence pesant. Command-car drapé aux couleurs nationales, des couronnes qui garnissent un cercueil marron clair et brillant recouvert du drapeau tricolore du Bénin. Le cercueil est descendu du command-car puis installé sur un catafalque trainé par huit officiers provenant des différents corps composant les forces de sécurité et de défense du pays. Devant eux, trois jeunes dames : une policière et deux militaires tenant en mains des couronnes et une photo du général en tenue kaki et képi sur la tête. Après 15 bonnes minutes de tours de la place, la dépouille sera immobilisée au milieu de la haie formée par la garde d’honneur en face du podium des officiels.
Ambiance lourde et pesante. Les visages sont fermés. Le silence qui a envahi les lieux est rompu de temps à autre par la musique militaire.
Au cours d’un témoignage ponctué de 21 coups de canon, le chef d’état-major général des Armées, le général Awal Bouko Nagnimi retrace le parcours à tout le moins élogieux du disparu: enfant de troupe, soldat, officier, chef d’état-major de l’Armée dahoméenne, général…Bref, l’enfant de Kouarfa a eu un parcours exceptionnel, selon le témoignage du chef d’état-major général des Armées.
A sa suite, intervient le chef de l’Etat. Dans un témoignage émouvant, le président Boni yayi a salué la mémoire de l’illustre disparu, son parcours et surtout son œuvre militaire. « La nation béninoise vit actuellement un moment difficile. Mathieu Kérékou est un homme exceptionnel. Une perle unique qui a marqué l’histoire de notre pays.», a-t-il dit en présentant les condoléances des forces de défense et de sécurité à la famille de l'illustre disparu. «Par cette cérémonie, nous partageons nos douleurs en ces lieux chargés d’histoires militaires», poursuit Boni Yayi qui révèle que pendant les dix années passées à la tête du pays, qu’il a eu droit au soutien des forces de sécurité et de défense. «Je témoigne aujourd’hui que vos frères d’armes continuent de respecter leur engagement en retournant dans les casernes, pour veiller sur les populations et accompagner le développement. C’est une Armée républicaine organisée, soucieuse de ses responsabilités», a confié le chef de l’Etat. Il a saisi l’occasion pour dire sa gratitude au général Mathieu Kérékou, devant ses frères d’armes. «Votre départ n’est qu’un symbole. C’est une lourde responsabilité, que ce soit moi qui vous conduise dans votre dernière demeure. Cher papa, merci pour tout ce qui a été fait pour notre pays. Bon repos. Par ta foi, le Père Céleste veillera sur nous. Adieu mon général. Que la terre vous soit légère ! », a-t-il indiqué pour mettre un terme à son intervention.
Témoignages. L’étape des témoignages du chef de l’Etat a été suivie du recueillement. Ce fut d’abord le chef de l’Etat et les membres de son gouvernement. Puis s’ensuivra le tour des anciens ministres en charge de la Défense et de la Sécurité, les chefs d’état major général des Armées, les directeurs généraux des forces de sécurité et assimilés, les généraux, les retraités, puis les attachés militaires et enfin, les responsables des 7 composantes des forces de défense et de sécurité.
Après l’instant de la sonnerie aux morts, un défilé funèbre des troupes a mis fin à la cérémonie¦