Paludisme : Horizon rempli d’espoir
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Par
Catherine Fiankan-Bokonga, le 25 avr. 2022
à
11h31
Cette année, la Journée mondiale contre le paludisme (25 avril) coïncide avec la semaine mondiale de lavaccination. C’est également le moment où l'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) recommande l’utilisation du premier vaccin antipaludéen pour réduire les cas et les décès dus à cette maladie parasitaire chez les enfants vulnérables. Malgré la Covid-19, les perturbations enregistrées dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme n’ont joué un rôle que dans les deux tiers des décès supplémentaires.
L'Oms et ses partenaires célèbrent la Journée mondiale contre le paludisme sous le thème de l'innovation car il a fallu plus de 30 années de recherche pour mettre au point le premier vaccin. Le Directeur général de l’Oms, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que « l'utilisation de ce vaccin parallèlement aux outils existants pour prévenir le paludisme pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année ». La pandémie de Covid-19 a perturbé les services de lutte contre le paludisme et entraîné une nette augmentation de cas (+14 millions) et de décès (+47 000) entre 2019 et 2020. Selon le dernier rapport publié par l’Oms, il y a deux ans, l’Afrique subsaharienne reste la plus touchée avec environ 95 % des personnes touchées et 96 % des décès. En 2020, le paludisme avait coûté la vie à plus de 627 000 personnes dans 85 pays, dont près d'un demi-million d'enfants africains. Cela signifie qu'un enfant meurt du paludisme toutes les 60 secondes. A cette époque, d’après les estimations, 241 millions de nouveaux cas de paludisme avaient été dénombrés.
Vaccin antipaludéen recommandé
En octobre 2021, l’Oms a recommandé une utilisation élargie du premier vaccin antipaludique, le Rts,S/AS0. Selon le Dr Mary Hamel, responsable à l’Oms du programme de mise en œuvre duvaccin antipaludique, le produit doit être administré, à raison de 4 doses, aux enfants à partir de l'âge de 5 mois pour réduire la charge de la maladie. Depuis 2019, plus d'un million d'enfants ont reçu le vaccin dans le cadre d'introductions pilotes au Ghana, au Kenya et au Malawi. Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (Gsk), le vaccin a entraîné une réduction significative des formes graves du paludisme (-30%) et d’hospitalisations pédiatriques. Les résultats de ces expériences ont confirmé que le produit peutêtre administré en toute sécurité.
Résultats positifs
Une baisse de 30 % du nombre d'enfants hospitalisés en raison d'un paludisme grave mortel et une réduction de près de 10 % du nombre de décès chez les enfants en âge de recevoir le vaccin ont été constatées, au cours des deux premières années d'utilisation du produit dans le cadre de la vaccination systématique. S'il est déployé à grande échelle, le vaccin pourrait sauver la vie de 40 000 à 80 000enfants africains supplémentaires chaque année. Gavi, l’Alliance du vaccin, a investi plus de 155 millions de dollars, pour la période 2022-2025, afin de soutenir l'introduction étendue du vaccin antipaludéen Rts, S. L’Oms espère constater une augmentation de la demande afin d’encourager et de soutenir le développement de nouveaux vaccins, actuellement en cours. La pulvérisation à l’intérieur des habitations et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide sont des méthodes qui ont permis de diminuer fortement les cas, entre 2000 et 2015. Ces dernières années, il y a eu des outils et technologies novateurs en matière de lutte antivectorielle, notamment de nouveaux types de moustiquaires imprégnées d’insecticide, des répulsifs aériens et des répulsifs aériens et des techniques de forçage génétique.