La Nation Bénin...

Pénurie d’intrants agricoles: Les producteurs de coton se plaignent, le gouvernement rassure

Actualités
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 31 août 2015 à 23h25

Rupture d’intrants agricoles, mauvaise gouvernance de la filière coton par le Comité interministériel de gestion mis en place, la campagne agricole 2015-2016 est en péril. Les producteurs s’en désolent mais le gouvernement rassure.

Les inquiétudes des producteurs de coton face à la pénurie d’engrais chimiques et d’insecticides dans le Borgou-Alibori seront-elles bientôt dissipées ? Tout porte à le croire, si l’on s’en tient aux conclusions de la séance de travail tenue dimanche 30 août dernier à Parakou entre les acteurs de la filière, sous la houlette du président de la République.

En effet, les producteurs n’ont pas perçu à temps réel et en quantité suffisante les engrais NPK et urée ainsi que les insecticides dites de première et deuxième fenêtres, a signalé Tamou Ganni B., représentant des producteurs. Les insecticides sont quasiment indisponibles, insiste-t-il.
Cette situation se justifie, à en croire Rufin Nansounon Orou Nan, ministre de l'Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), par le retard noté dans les commandes et dans la livraison des intrants par les fournisseurs, le dépassement des prévisions d’emblavures dans certaines localités. Aussi, le fait que la culture du coton chevauche sur la même période avec celle du maïs et du riz? lesquelles cultures ont pratiquement le même cycle végétatif et les mêmes besoins d’engrais NPK et urée que le coton, justifierait-il cette situation désastreuse pour les producteurs. Par ailleurs, le gouvernement craignait de gérer comme lors des trois dernières campagnes agricoles, un fort excédent d’intrants qui pèserait sur la trésorerie de la campagne agricole à travers un important endettement à la fin.
Pour satisfaire les besoins des producteurs inquiets, rassure le ministre, des mesures urgentes sont prises pour pallier les dysfonctionnements observés jusque-là. Ainsi, des commandes complémentaires en procédure d’urgence d’une certaine quantité d’insecticides ont été faites dans les pays de la sous-région et des livraisons d’intrants par fret aérien et via le port de Cotonou sont attendues cette semaine.
Pour le moment, c’est la désolation dans le rang des producteurs dont certains exaspérés, auraient même arraché les plants de coton pour mettre en terre d’autres cultures comme l’arachide à Kandi, à défaut de se procurer des intrants à des coûts exorbitants. Sur le terrain, les responsables du Centre d’action régionale pour le développement rural (CARDER Borgou-Alibori) et de la direction régionale d’exploitation Zone Nord de la Société nationale pour la promotion agricole (DRE/SONAPRA) tentent vaille que vaille de colmater les brèches en faisant recours aux transferts rapides entre les communes et les départements, en attendant les livraisons annoncées et l’acheminement rapide des intrants vers les producteurs.