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Perspectives économiques du Bénin entre 2024 et 2026: Un taux de croissance de 6,2 % en moyenne projeté par an

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La poursuite de l’assainissement budgétaire, l’accroissement des investissements climatiques,  la diversification et l’amélioration des pratiques sont nécessaires La poursuite de l’assainissement budgétaire, l’accroissement des investissements climatiques, la diversification et l’amélioration des pratiques sont nécessaires

La Banque mondiale table sur une croissance de 6,2 % en moyenne par an sur la période 2024-2026. Toutefois, le Rapport sur les perspectives économiques du Bénin insiste sur la poursuite de l’assainissement budgétaire, l’accroissement des investissements climatiques, la diversification et l’amélioration des pratiques agricoles pour atténuer les risques et vulnérabilités.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 15 mai 2024 à 09h35 Durée 3 min.
#Perspectives économiques du Bénin

La croissance annuelle devrait se stabiliser à 6,2 %, en moyenne, entre 2024 et 2026, grâce à l'investissement et à l'expansion de la zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), d’après la deuxième édition du Rapport sur les perspectives économiques du Bénin de la Banque mondiale. Intitulé « S’adapter au changement climatique pour une croissance économique durable et résiliente », le document souligne que la réalisation d’une croissance soutenue dans les décennies à venir dépendra des efforts d’adaptation et de financement des investissements climatiques. 

La Banque mondiale salue les efforts d’assainissement budgétaire avec l’adoption de mesures fiscales innovantes et la maîtrise des dépenses, toutes choses ayant permis de ramener le déficit budgétaire à 4,1 % du produit intérieur brut (Pib) contre 5,5 % en 2022, soit le niveau le plus bas depuis 2019. «?Grâce aux mesures d’assainissement budgétaires, le Bénin a pu résister aux chocs externes en maintenant une trajectoire de croissance économique appréciable », apprécie Félix Oppong, économiste principal à la Banque mondiale, coauteur du rapport, cité dans un communiqué parvenu à notre rédaction. 

En fait, un accroissement des recettes totales de 0,7 % pour atteindre 15,0 % du Pib est noté, tandis que les dépenses publiques ont diminué de 0,6 % pour atteindre 19,2 % du Pib, selon le document. La Banque reste optimiste quant à la poursuite à moyen terme de l'assainissement budgétaire, ce qui réduirait le déficit budgétaire à 2,7 % du Pib d’ici 2026. « La stratégie de mobilisation de recettes à moyen terme permettra de renforcer le programme gouvernemental de mobilisation des recettes intérieures et rendre l’économie du Bénin plus résiliente?», estime M. Oppong.

 Face aux vulnérabilités

 L’économie béninoise reste quelque peu vulnérable face aux effets des changements climatiques qui pourraient entraîner des pertes économiques importantes. Les pertes annuelles moyennes de Pib pouvant atteindre 19 % d'ici à 2050, alerte la Banque mondiale dans son rapport. Elle appelle à prioriser l’adaptation et la résilience afin de réduire considérablement la pauvreté et permettre à près d’un demi-million de personnes de dépasser le seuil de pauvreté par rapport à un scénario où aucune mesure politique ne serait prise. « Le financement des investissements climatiques ne peut pas reposer uniquement sur l’Etat et ses partenaires publics, l’apport des capitaux privés est essentiel », selon Nestor Coffi, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin. « Le secteur privé doit saisir les opportunités qu’offrent les mesures d’adaptation climatique pour se positionner comme l’un des moteurs de la croissance verte?», ajoute-t-il.

Dans le secteur agricole, le rapport préconise de renforcer les actions d'adaptation des pratiques agricoles, de restaurer et de protéger les forêts et d’investir dans les ressources en eau. «Une action décisive dans le secteur agricole est primordiale au regard de son importance dans l’économie béninoise », martèle Manuela Ravina Da Silva, spécialiste en environnement à la Banque mondiale, coauteur du rapport. « Il faudra poursuivre la diversification de l'agriculture dans le sens de l'adaptation au climat, promouvoir des systèmes agroforestiers, et restaurer environ 300 000 ha de forêts dégradées », enchaîne-t-elle.

Par ailleurs, il est question de remédier aux vulnérabilités du système de santé, des services de santé et d'éducation et de protéger le capital humain. Le rapport insiste également sur le renforcement de la résilience aux inondations urbaines et l'investissement dans des infrastructures de transport et numériques résilientes pour permettre aux personnes et aux marchés de rester connectés. La priorité devra être accordée aux partenariats avec le secteur privé dans le financement des investissements climatiques.