La Nation Bénin...
Le Bénin fait un bond qualitatif pour le développement du secteur agricole. Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, a procédé au lancement officiel de la phase pilote du projet d’assurance agricole à indice de rendement au Bénin, ce mardi 4 mars à Cotonou.
L’agriculture
des pays du Sud en général et celle du Bénin en particulier, constitue l’un des
secteurs directement menacés par les changements climatiques. Ainsi, les
variations climatiques telles que la variation des températures, des
précipitations et autres, sont des facteurs qui mettent à mal la production
agricole et par conséquent la sécurité alimentaire des populations. “Face à ces
défis, il devient impératif de mettre en place un mécanisme de protection au
profit des agriculteurs afin de leur offrir une certaine stabilité, un filet de
sécurité qui leur permettrait de surmonter les aléas climatiques, de sécuriser
leurs investissements et de se garantir un revenu stable”, a indiqué Gaston
Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
A
juste titre, la phase pilote du projet d’assurance agricole à indice de
rendement, vise à assurer à fin 2025, selon le ministre Dossouhoui, la
protection de 100 000 petits producteurs agricoles et éleveurs à travers tous
les pôles de développement agricole au Bénin. Et pour ce faire : “ l’Etat
s’engage à débloquer plus de 1,5 milliard pour contribuer à la subvention des
primes d’assurances agricoles pour les bénéficiaires”, a expliqué le ministre
de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. Selon Gaston Dossouhoui, ce
projet pilote d’intégration et de l’assurance agricole indicielle pour
l’accroissement de la résilience des petits exploitants agricoles face aux
effets du changement climatique approuvé par le gouvernement, représente une
étape cruciale dans l’engagement du pays aux côtés de ces acteurs. C’est une
évidence que les petits exploitants agricoles n’ont pas pu avoir droit à un
mécanisme essentiel qu’est la couverture des risques, dans un secteur aussi
sensible que l’agriculture.
“En effet, les institutions financières sont souvent réticentes à appuyer le secteur agricole, ce qui n’est pas de nature à accompagner les efforts de l’Etat dans sa volonté de donner priorité au financement agricole qui devrait booster l’économie nationale et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle”, a expliqué Nicolas Ahouissoussi, directeur général du Fonds national de développement agricole (Fnda). Cette absence d’une assurance agricole est dénoncée comme un handicap majeur au financement, aussi bien par les acteurs de l’offre de crédit que par les demandeurs. Ainsi, réussir à résoudre cette équation en mettant effectivement en place des produits d’assurance agricole adaptés est une étape majeure de la mise en œuvre de la politique du financement du secteur, a relevé Nicolas Ahouissoussi. Car, l'économie béninoise repose largement sur l'agriculture, secteur employant plus de 70 % de la population et contribuant à 30 % du Pib national en 2023. Cependant, le maintien sur la durée des performances de notre agriculture est confronté aux risques climatiques croissants tels que les sécheresses, les inondations, les insectes, ravageurs, les maladies des plantes, etc. qui mettent en péril les rendements et les moyens de subsistance des producteurs. Ce projet pilote d’assurance indicielle qui à terme augmentera la résilience de 100 000 petits exploitants agricoles et éleveurs de bétail, couvre trois filières à savoir le bétail, le riz et le coton, respectivement comme filières animale, vivrière et industrielle. Ce projet leur offrira une protection financière contre les risques climatiques et améliorera la durabilité de leurs activités de production.