Plan national de contingence du Bénin: Un nouveau format se dessine

L’actualisation du plan national de contingence se déroule, cette année, dans un contexte où, en plus du phénomène cyclique de la montée des eaux dans les bassins des fleuves Niger, Ouémé et Mono avec pour conséquence les inondations, le Bénin est confronté aux attaques des groupes armés qui se signalent dans les départements du septentrion, notamment au niveau des espaces frontaliers. La prise en compte des situations malheureuses telles que les déplacements forcés des populations suite aux attaques terroristes, en même temps que les méfaits des inondations et ceux du changement climatique dans le nouveau plan de contingence, est le défi que s’efforce de relever le Bénin à travers ses bras exécutants : Task force et Plateforme nationale de réduction des risques de catastrophe et d'adaptation au changement climatique et ses démembrements. Mise en place dans le cadre des travaux d’actualisation, la Task force réunie du 11 au 17 juillet 2023 a déjà ébauché un nouveau format de plan de contingence. Dans la logique de ce qui a été fait précédemment, la Plateforme nationale de réduction des risques de catastrophe et d'adaptation au changement climatique et ses démembrements ont pris le relai depuis hier, pour proposer des actions innovantes. Lesquelles actions doivent permettre de parer au plus pressé, la prise en charge des populations fuyant les inondations et celles exposées aux groupes armés. Ceci sans ranger aux oubliettes les préoccupations relatives à l’adaptation au changement climatique et les autres risques retenus dans la nomenclature nationale. Pour cette mission, plusieurs ministères sectoriels, des organisations non gouvernementales ainsi que des universitaires et des délégations des mairies ont répondu à l’invitation de l'Agence nationale de protection civile, structure placée sous la tutelle du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

Yafradou Adam Taïrou, repré-sentant le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, procédant au lancement de l’atelier, souligne : « Vous fondant, entre autres, sur les résultats des travaux de la Task force, je vous invite à des propositions d'activités pertinentes permettant une bonne préparation et une gestion efficiente des aléas ». A en croire le directeur adjoint du cabinet dudit ministère, Yafradou Adam Taïrou, c’est une phase décisive que constituent les travaux qui vont durer quatre jours à Grand-Popo, dans le département du Mono. « Grâce à vos travaux, soutient-il, nous devons pouvoir connaître le profil de risque du pays, le risque majeur pour cette année afin de planifier en conséquence la mobilisation des ressources pour une réponse appropriée ». La gestion de ces crises et catastrophes est par essence, renseigne Yafradou Adam Taïrou, un travail de planification et de mise en cohérence des actions ordinaires de gestion des aléas avec les nouveaux types d'aléas susceptibles de provoquer des crises et par conséquent de perturber la vie des communautés.

Au nom des agences du Système des Nations Unies, partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre du plan national de contingence, le chef du bureau du coordonnateur résident encourage la dynamique d’actualisation mais aussi l’ambition d’introduire des innovations, de quitter les sentiers battus en prenant en compte les types nouveaux de risques qui touchent le Bénin.  

Erigé au premier rang des outils de gestion des crises et catastrophes au Bénin, le plan national de contingence est un dispositif technique d'assistance dans la mise en œuvre du système de prévention, de précaution et de gestion des situations de crise. Et ce, conformément aux engagements pris, devant la communauté internationale, par le Bénin à la 3e Conférence mondiale des Nations unies sur la réduction des risques de catastrophe qui s’est tenue du 14 au 18 mars 2015, au Japon. Le plan national de contingence est par la suite décliné en des plans départementaux puis communaux en vue de sa mise en œuvre efficace. Au nom de leurs pairs respectifs, le préfet du département du Mono, Bienvenu Milohin et le maire de Grand-Popo, Jocelyn Ahyi, ont promis de faire le suivi de la mise en œuvre des actions retenues.