La Nation Bénin...
Le président de la République a procédé, vendredi 6 mai dernier, à la mise en place de la Commission technique chargée des réformes politiques. Cette commission composée d’éminentes personnalités doit proposer au gouvernement un avant-projet de Constitution et un projet de réformes du système partisan.
L’idée faisait partie des promesses phares du candidat Patrice Talon. Un mois jour pour jour après sa prise de pouvoir, le président de la République a installé la Commission technique chargée des réformes politiques. Il s’agit d’un cocktail alléchant de juristes de haut niveau, d’anciens rédacteurs de la Constitution du 11 décembre 1990 et de personnalités politico-administratives. Mission : faire un diagnostic de la constitution actuelle et du système partisan béninois et proposer suivant l’air du temps une nouvelle mouture de constitution qui réponde aux aspirations présentes et futures du peuple béninois. «Notre constitution avait fini par révéler, à l’épreuve du temps et de l’exercice du pouvoir d’Etat, ses limites eu égard aux prérogatives implicitement excessifs qu’il confère au président de la République. Il en est de même du système partisan qui ne favorise pas l’émergence de grands ensembles politiques représentatifs. Le moment est venu d’établir un diagnostic approfondi des écueils et d’envisager des solutions pour renforcer notre démocratie», indique le président de la République, à la cérémonie d’installation des membres de la Commission. L’enjeu, soutient Patrice Talon, c’est d’aboutir à un projet consensuel qui sera d’abord soumis à l’Assemblée nationale et ensuite au peuple pour la voie du référendum.
S’il accorde aux membres de la Commission le pouvoir d’explorer de nouvelles pistes pour concrétiser la rupture, le chef de l’Etat souligne que toutes les dispositions qui organisent la forme républicaine de l’Etat doivent rester intangibles. Il évoque notamment le principe de la laïcité de l’Etat, le régime présidentiel, la protection des libertés individuelles ainsi que l’alternance au pouvoir.
La Commission technique chargée des réformes politiques est composée de 30 membres. Elle est présidée par Joseph Djogbénou, ministre de la Justice.