La Nation Bénin...
Avec un match nul et une défaite, la sélection nationale du Bénin n’a pas été ridicule lors des dernières journées Fifa face à la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en titre et le Sénégal, champion d’Afrique 2021. Mais, à l’analyse du jeu tactique et des performances individuelles, certains joueurs ont montré leurs limites et ne laissent aucun choix au sélectionneur national Gernot Rohr que de revoir sa copie avant les prochaines sorties des Guépards en juin.
Le
Bénin a enregistré un match nul et une défaite face respectivement à la Côte
d’Ivoire, championne d’Afrique en titre et au Sénégal, champion d’Afrique 2021.
Cette relative performance a permis de voir les forces et faiblesses de la
sélection nationale. Ainsi, sur l’ensemble des deux tests, la prestation des
Guépards aura été appréciable. Et pour cause ! En renouant avec leur plus grand
atout à savoir faire bloc bas et procéder par des contres, Steeve Mounié et ses
coéquipiers ont bien progressé dans le jeu collectif d’abord contre la Côte
d’Ivoire puis contre le Sénégal. Réussir à se procurer des occasions et marquer
deux buts en deux matchs contre deux cadors du continent reste un exploit pour
les Guépards qui ont manqué de succès lors de leurs 10 dernières sorties. Dans
un système 4-4-2 où les milieux de terrain Sessi d’Almeida, Dodo Dokou et
Hassane Imrane se sont bien impliqués dans le travail défensif, empêchant les
attaquants ivoiriens et sénégalais de trouver des failles pour marquer des
buts, les joueurs ont fait preuve de caractère en mettant même l’adversaire en
difficulté lors des phases offensives. En témoigne l’action du second but du
Bénin face à la Côte d’Ivoire où profitant d’une récupération de Dodo Dokou,
Junior Olaitan, parti du milieu de terrain, a réussi par un contrôle à se
débarrasser de la défense de la Côte d’Ivoire pour battre le gardien Yahya
Fofana. Du point de vue tactique, Gernot Rohr a pu se doter d’un noyau défensif
autour de Cédric Hountondji et Mohamed Tidjani qui ont bien fermé les espaces
avec David Kiki et Youssouf Assogba en déjouant les attaquants ivoiriens.
Formant une muraille défensive avec les milieux récupérateurs comme Sessi et
Dodo, bien présents, cette défense expérimentale s’est bonifiée lors du second
match contre le Sénégal et Rachid Moumini, en remplaçant Youssouf Assogba sur
le côté gauche, s’est montré efficace en muselant la star sénégalaise Sadio
Mané. En dépit du fait que les ailiers chargés de nourrir l’attaque à travers
des centres n’ont pas été à la hauteur, Andreas Hountondji et Steeve Mounié ont
fait beaucoup d’efforts en créant une demi-dizaine d’occasions lors du match
contre le Sénégal.
Une nouvelle ossature en gestation
Au
sujet des prestations individuelles, Mohamed Tidjani en défense, Olaitan en
milieu de terrain et Andreas Hountondji en attaque se sont démarqués et ont
prouvé que le staff technique peut leur faire confiance lors des prochaines
joutes continentales et internationales (Eliminatoires Can 2025 et Mondial
2026). On peut reprocher à Gernot Rohr de n’avoir pas tourné l’effectif avec de
nouveaux joueurs comme Ahouangbo, Leny Perringuel qui n’ont pas eu assez de
temps de jeu mais l’on peut se réjouir qu’une nouvelle ossature de la sélection
nationale est en gestation. Naguère titulaires, les joueurs comme Jodel Dossou,
Mattéo Ahlinvi, Charbel Gomez, Mevyn Doremus et Yoan Roche doivent comprendre
qu’il y a désormais de la concurrence au sein des Guépards. Fautif sur les buts
contre la Côte d’Ivoire, le gardien de but Saturnin Allagbé a été laissé sur le
banc de touche et remplacé par Marcel Dandjinou. Le Bénin n’a pas gagné mais
n’a pas été ridicule sur l’ensemble des deux matchs contre les Eléphants de la
Côte d’Ivoire et Les Lions de la Téranga du Sénégal. Les résultats et les
prestations des joueurs lors de ces deux matchs tests laissent croire qu’un
travail de fond se fait par le staff technique qui se doit d’être rigoureux en
ce qui concerne la convocation de joueurs en sélection nationale. Le
sélectionneur national est appelé à retenir les joueurs en fonction de leurs
talents, de leur forme physique et de leurs performances sur le terrain plutôt
que de leur notoriété ou de leur appartenance à un club particulier comme c’est
le cas de Saturnin Allagbé, Jodel Dossou, Charbel Gomez et autres convoqués
malgré leur niveau qui laisse à désirer actuellement en club.
Se débarrasser des joueurs contreproductifs
La
rigueur et la transparence doivent être de mise dans le processus de sélection
des joueurs pour éviter les procès d’intention que l’on note souvent après la
convocation d’éléments que le public ne juge guère méritants, ces dernières
années. Il appartient donc au sélectionneur de nettoyer la tanière en se
débarrassant des joueurs contreproductifs. En se basant sur des critères de
performance comme la vitesse, l'endurance, la précision, la prise de décision
et la capacité à s'adapter aux exigences du jeu pour ne pas convoquer des
joueurs comme Jordan Adéoti, Cèbio Soukou, Marcellin Koukpo et autres, il devra
poursuivre dans la même logique. Ainsi, les joueurs comme Jodel Dossou, Mattéo
Ahlinvi et Saturnin Allagbé qui ont montré leurs limites devront laisser la
place à des jeunes plus percutants. Avec l’émergence de jeunes talents comme
Andreas Hountondji, Hassane Imrane, Rachid Moumini et Prince Dossou, le
sélectionneur doit continuer à asseoir un nouveau style de jeu en privilégiant
la fraîcheur pour assurer la continuité et le renouvellement de l'équipe. Se
débarrasser des joueurs contreproductifs apparaît nécessaire pour Gernot Rohr
pour maintenir un environnement harmonieux, discipliné et performant au sein de
l'équipe nationale de football du Bénin. L'harmonie et la cohésion de l'équipe
pourraient être compromises par la contreperformance de certains joueurs. Leur
attitude peut avoir un impact négatif sur le moral et la dynamique de l'équipe.
Seuls les joueurs qui contribuent de manière positive aux performances de
l'équipe sur le terrain méritent d’être convoqués en équipe nationale. Dans un
contexte où le Bénin a besoin de résultats lors des prochaines joutes, la
promotion d'une culture de travail s’impose à tous les niveaux.