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Prévention de la corruption: Nouveau challenge de Patrice Talon

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Jacques Migan Jacques Migan

Haut-commissaire à la prévention de la corruption, Jacques Migan n'a pas attendu longtemps pour montrer l'exemple. Promu à ce poste  par le décret numéro 2024-984 du 12 juin 2024, l'ancien bâtonnier n'a pas dérogé à son devoir. Heureux encore de disposer, pour remplir une mission aussi délicate, d'un homme aussi indiqué, on ne peut que reconnaître la grande clairvoyance du chef de l'Etat dans le choix de ses généraux.

Par   Jérôme BIBILARY (Coll ext.), le 08 nov. 2024 à 10h38 Durée 3 min.
#Haut-commissaire à la prévention de la corruption

Depuis son avènement au pouvoir, bien qu'engagé sur plusieurs fronts, le théâtre de la guerre entre le président Talon et la corruption est celui où on compte le plus de lauriers. Après avoir fait, suite à sa réélection en 2021, de l'amélioration de la gouvernance le premier axe du programme d'action du gouvernement 2021-2026, ce n'est qu'en 2024 qu'il réussira la mise en place effective du Haut-Commissariat à la prévention de la corruption, créé par une loi de 2020.

L'homme a donc, comme le prouve l'évolution des choses, de la suite dans les idées. Et, pour tenir d'une main plus sévère encore ce marteau dont il menace les cendres résiduelles qui minent encore notre société, il a choisi une poigne de fer, un homme de droit, un homme droit, Jacques Migan.

Avocat en droit de succession, par sa formation initiale, maître Jacques Migan est, depuis une vingtaine d'années, au sein du département du droit des affaires, inscrit au barreau du Bénin. Fort de ses nombreuses années de pratique, il participe activement à la formation des jeunes avocats. Ardent défenseur de la droiture et de la vérité, l'ancien chef de l'Ordre des avocats restera, en politique aussi, le même homme. Patriote d'abord, militant ensuite, entre la tentative de révision de la Constitution, la crise bénino-nigérienne et l'adoption des modifications du Code électoral, Jacques Migan n'a, comme toujours par le passé, manqué aucune occasion pour recadrer tous les actes et les propos qui freinent l'action du gouvernement. Cette décision est, comme on peut le penser, la reconnaissance du mérite et du dévouement  de l'homme pour les causes nationales. C'est également dans cette volonté et cette démarche de mettre l'homme qu'il faut à la place qu’il faut que le chef de l'Etat a nommé, à la tête de la Haac, un citoyen tout aussi Digne.

Renforcer l'intégrité

C'est Édouard Loko qui veillera, à la tête de l'institution, pour le compte de sa septième mandature, à la mission de régulation qui est sienne. Journaliste exceptionnel et fin connaisseur des différents rouages de la profession, le promoteur du quotidien Le progrès et Grand officier de l'Ordre national du Bénin s'engage à renforcer l'intégrité et l'efficacité de l'institution. Mais, revenons au sujet du jour.

Jacques Migan, le Haut-Commissaire, n'a pas attendu d'être confortablement installé dans sa nouvelle fonction pour abandonner son militantisme et ses droits au barreau, conformément à l'article 8 de la loi numéro 2020-09 du 23 Avril 2020 portant création, mission, organisation et fonctionnement du Haut-commissaire à la prévention de la corruption en République du Bénin. Ledit article intitulé « Incompatibilités liées à la fonction de Haut-commissaire» stipule explicitement que cette fonction est incompatible avec l'exercice de tout emploi public ou privé, de toute fonction politique et de tout mandat électif. C'est dire combien, exemple d'abord, Jacques Migan n'entend pas tricher avec les règles. Maintenant investi de ses fonctions et n'étant soumis à aucune autorité hiérarchique, le Haut-commissaire a de quoi défaire les maillons les plus étroits du mal. A le voir enchaîner les sorties officielles pour trouver à sa cause de potentiels alliés, le gouvernement béninois ainsi que le peuple ont de grandes chances de porter un coup majeur à ce serpent qui, toujours, rampe quelque part.

On peut d'ailleurs se réjouir des progrès réalisés, grâce aux réformes du président Talon depuis 2019, et qui ont permis au Bénin, en cinq ans seulement, de passer, sur le classement de 180 pays, de la quatre-vingtième à la soixante-dixième place. Même si les rapports internationaux, notamment ceux du Fonds monétaire international (Fmi) attestent que les outils et moyens de prévention de la corruption, adoptés en République du Bénin, sont de mieux en mieux efficaces, il reste et il y a encore beaucoup à faire. Notre rang, dans le classement ci-avant cité, n'en demeure pas moins alarmant. Mais, maintenant que la locomotive est en marche, on peut s'attendre, avec de fortes assurances, qu'elle arrive à bon port, la tête du wagon est bien faite.

En attendant les résultats de ses premières activités, souhaitons bonne chance au Haut-commissaire■