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Processus de passage de F Cfa à la monnaie unique Eco: Les députés s’outillent pour mieux examiner l’accord

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L’atelier va permettre à la représentation nationale d’être éclairée sur le contenu du nouvel accord relatif à la monnaie Eco L’atelier va permettre à la représentation nationale d’être éclairée sur le contenu du nouvel accord relatif à la monnaie Eco

Les députés de la 9e législature joignent l’acte à la parole en s’appropriant, à travers un atelier, l'accord de coopération monétaire signé à Abidjan, le 21 décembre 2019, entre les gouvernements des États membres de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa) et le gouvernement de la République française. Un atelier qu’ils ont souhaité pour un examen conséquent du texte actuellement sur leur table. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 18 janv. 2024 à 06h30 Durée 3 min.
#Processus de passage #de F Cfa à la monnaie unique Eco #Les députés s’outillent

L'accord de coopération monétaire signé à Abidjan, le 21 décembre 2019, entre les gouvernements des États membres de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa) et le gouvernement de la République française est au cœur d’un atelier parlementaire dont les travaux ont démarré ce mercredi à Cotonou. Ce séminaire a été fortement recommandé par les députés qui ont entamé, jeudi 11 janvier dernier, l’examen de ce texte avant de le suspendre. Ils ont suspendu les travaux le temps pour eux de cerner le contenu de l’accord. L’atelier s’est désormais ouvert comme l’a promis le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, qui a favorablement accueilli la demande d’organisation de ce séminaire d’imprégnation. L’atelier va permettre à la représentation nationale d’être éclairée sur le contenu du nouvel accord de 2019. De façon spécifique, il vise à fournir des éclaircissements aux parlementaires sur les tenants et les aboutissants de l'accord de coopération monétaire et son lien avec les initiatives en cours au sein de la Cedeao et à informer les députés du degré d'avancement de la feuille de route de la création de la monnaie unique Eco. Le séminaire va permettre par ailleurs de fournir des éléments d'appréciation quant aux avantages potentiels que l'instauration de cette monnaie unique pourrait apporter aux pays membres ; à éclairer les parlementaires sur les points de divergence entre le Nigeria et la Côte d'Ivoire concernant l'avènement de la monnaie unique Eco et à informer les députés sur l’intérêt pour le Bénin de ratifier ce nouvel accord. Les députés ont eu droit à l'éclairage de plusieurs experts en la matière notamment le directeur national de la Bceao, Emmanuel Assilaméhoo. Ils ont suivi trois communications sur des thèmes tels que : "Analyse comparative du contenu de l’accord de coopération monétaire de 1973 et de 2019" présentée par le professeur Albert Honlonkou ; " Récapitulatif des points de ressemblance et de divergence entre la monnaie "Eco" de l’Umoa et celle de la Cedeao" puis " Motivation et conséquences de la ratification de l’accord de 2019", toutes deux assurées par le professeur Judde Eggoh.

"Au regard de l’intérêt que suscite la question du Franc Cfa et surtout de l’importance d’une monnaie dans le développement économique et social de tout pays en général et du Bénin en particulier, il est indispensable que les députés soient suffisamment informés du contenu de ce nouvel accord pour lequel le gouvernement demande l’autorisation du Parlement pour sa ratification. Les élus du peuple méritent d’être informés des avantages et aussi probablement des inconvénients des réformes objets de cet accord", a indiqué Louis Vlavonou. 

Position tranchée de Vlavonou

L’attitude prudentielle des députés, note Louis Vlavonou, se justifie en ce sens que les réformes entreprises impacteront systématiquement l’activité économique du Bénin et de toute la zone de l’Union monétaire ouest africaine. Elles engagent la vie des Béninois, hommes comme femmes, enfants comme adultes, agents de l’Etat ou opérateurs économiques, travailleurs et même des chômeurs et ce, sur des générations, a ajouté le président de l'institution parlementaire.

"...Des critiques à l’encontre de cette monnaie (F Cfa, ndlr) se sont élevées depuis des années et se sont accentuées au fil du temps. Aujourd’hui, le Franc Cfa est vertement décrié, dénoncé et rejeté dans sa conception et dans son fonctionnement par des spécialistes ou non de la question monétaire et des autorités au plus haut niveau de nos Etats. Le Franc Cfa est considéré comme un moyen d’assujettissement et de domination continue des pays ayant en partage cette monnaie. Pour les uns et les autres, cette monnaie constitue un système de contrôle de l’économie des pays concernés et de leur appauvrissement par la France. Elle remet en cause la souveraineté monétaire de nos Etats. Ainsi, l’unanimité se fait de plus en plus sur la nécessité d’abandonner cette monnaie qui, pour ceux qui le condamnent, a trop freiné le développement du continent africain et particulièrement des pays qui l’utilisent. A cette situation déjà très préoccupante s’ajoute la volonté des pays de l’Afrique de l’Ouest, regroupés au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de créer un espace économique intégré favorable à leur développement. L’un des moyens privilégiés de concrétisation de cette volonté est la création d’une monnaie unique appelée Eco", a soutenu le président Louis Vlavonou pour tenter d’éclairer la lanterne de ses collègues sur la question.