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Processus de restitution des biens culturels au Bénin: L’Afd signe un partenariat avec l’Ecole du patrimoine africain

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Une nouvelle ère s'ouvre pour le partenariat entre l'Epa et l'Afd Une nouvelle ère s'ouvre pour le partenariat entre l'Epa et l'Afd

Le directeur général de l’Agence française de développement (Afd), Rémy Rioux, en visite au Bénin, a signé, mardi 19 mars dernier, un partenariat avec l’Ecole du patrimoine africain (Epa) à Porto-Novo pour financer un programme de recherche sur les restitutions des biens culturels au Bénin. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, le 21 mars 2024 à 06h50 Durée 3 min.
#Processus de restitution des biens culturels au Bénin #Afd

Présentation de l’Ecole du patrimoine africain (Epa), point d’étape de la mise en œuvre du nouveau chantier des collections du projet d’Abomey; aperçu sur le programme de recherche sur les restitutions de biens culturels au Bénin et signature d’un document d’accord de partenariat entre l’Agence française de développement (Afd) et l’Epa. Ce sont les temps forts de la visite, dans l’après-midi du mardi 19 mars dernier, du directeur général de l’Afd, Rémy Rioux, à l’Ecole du patrimoine africain, à Porto-Novo. La convention signée permettra de financer les premières activités du programme de recherche lancé en janvier 2024 avec l’aide de l’Ambassade de France près le Bénin et dont l’objectif est de documenter le processus de restitution des 26 œuvres du Bénin, pillées au XIXe siècle par la France.

L’accord vient consolider le premier appui de l’Ambassade de France près le Bénin pour la mise en œuvre dudit programme de recherche intitulé : “Restitution des biens culturels : entre politiques publiques et enjeux patrimoniaux”. Ce programme vise à contribuer à la mise en place d’un cadre théorique et opérationnel d’analyse des processus sociaux et juridico-politiques qui structurent la restitution des biens culturels, leur patrimonialisation et leur place dans les nouveaux paradigmes de coopération au développement. En d’autres termes, ce programme de recherche ambitionne de fournir des résultats tangibles en lien avec les savoirs, les techniques de conservation, les représentations communautaires, la patrimonialisation. Lesquels sont susceptibles d’être diffusés pour une meilleure gestion du patrimoine en Afrique. La visite a été l’occasion pour le Dg de l’Afd et la forte délégation qui l’accompagnait d’échanger avec les étudiants en conservation du patrimoine mobilisés pour le nouveau chantier du programme des collections en cours depuis lundi dernier et qui s’achève le 29 mars prochain avec la collaboration de l’Institut national du patrimoine français (Inf). 

La France déterminée

Le directeur général de l’Afd loue les efforts du Bénin dans le domaine du patrimoine culturel. Il salue la responsabilité régionale et continentale de l’Epa dans la formation des professionnels africains qualifiés dans le domaine des musées et du patrimoine. Selon lui, le secteur du patrimoine est un levier de développement, surtout avec la vision du président de la République, Patrice Talon qui entend faire du Bénin une destination touristique avec deux millions de touristes par an. Il va de soi que les trésors royaux restitués par la France joueront un rôle important pour l’atteinte de cette ambition et le renforcement de la dynamique patrimoniale, muséale et de circulation des œuvres d’art. Rémy Rioux a rassuré de la détermination de la France et de l’Europe à accompagner le Bénin dans cette aventure de promotion du patrimoine culturel de façon professionnelle.  

Le directeur de l’Epa, Dr Franck Ogou, se réjouit de cette visite du Dg/Afd. Ce qui inaugure une nouvelle ère dans les relations entre la France et l’Afrique de façon générale et l’Afd et l’Epa en particulier. Il note avec joie que l’expérience du Bénin en matière de restitution fait tache d’huile et inspire un grand nombre de pays, en Afrique et au-delà. Ainsi, le programme qui sera mis en œuvre avec l’appui financier de l’Afd permettra de combler le vide de l’inexistence de productions scientifiques retraçant le processus ayant amené à la restitution des biens culturels par la France. Il est prévu à cet effet, la formation de jeunes béninois et africains en master et en doctorat pour rendre disponibles à terme les productions scientifiques de bonne facture informant sur l’expérience béninoise et incitant les autres pays à aller à l’école du Bénin.