La Nation Bénin...
Le
ministère des Affaires étrangères (Mae) a clôturé, ce lundi 25 mars, les
activités entrant dans le cadre de la célébration de la Journée internationale
des droits de la femme. Au menu, une communication sur le thème : «Leadership
féminin, vecteur de développement » et un panel de discussions qui ont mis en
lumière l’engagement de l’Etat et de ses partenaires pour la promotion du genre
au Bénin.
Le
ministère des Affaires étrangères (Mae) engage le débat sur le leadership
féminin et la contribution des partenaires en faveur de la promotion du genre
au Bénin. C’est pour marquer la fin des manifestations entrant dans le cadre de
la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, édition
2024.
Conviée
d’entrée à entretenir l’assistance composée, entre autres, de diplomates et de
cadres du ministère, sur le leadership féminin, Huguette Bokpè Gnacadja,
présidente de l’Institut national de la femme (Inf), en évoque quelques
caractéristiques. « Le leadership est créativité. Le leader doit avoir la
capacité d’influencer les autres, de réveiller le don qui sommeille en eux. Un
leader, c’est celui qui génère d’autres leaders », explique-t-elle, tout en
faisant une nuance. « Les deux sexes exercent le leadership de manière
différente, mais produisent les mêmes résultats».
Plus
loin, la présidente de l’Inf va dresser l’état des lieux du leadership au plan
national et international. Elle note avec enthousiasme les acquis du Bénin dans
ce sens et évoque avec fierté les exemples de la reine Tassi Hangbé, les
amazones du Bénin, les Gnon Kogui, qui sont des sources d’inspiration pour les
rois et des exemples de résilience.
Huguette
Bokpè Gnacadja relève quelques disparités malgré les progrès. Sur ce point,
elle constate le monopole des hommes dans les instances, la prédominance du
patriarcat, les clichés négatifs et étiquettes nuisibles attribués aux femmes
en politique, le confinement des femmes au second rôle…
Toutefois,
la volonté politique du président Patrice Talon depuis 2016, embarque le Bénin
sur une nouvelle voie en vue de corriger la donne. Ici, elle évoque pêle-mêle,
la constitutionnalisation de la discrimination positive, la loi portant
dispositions spéciales relatives aux infractions commises à raison du sexe, le
programme d’appui à l’égalité du genre (Paeg) avec le soutien de la Coopération
Suisse… Elle revisite les statistiques sur les femmes au sein des instances
décisionnelles sous la Rupture et note une augmentation de leur taux au
Parlement, dans les ministères et au niveau des secrétariats exécutifs.…
Engagements pour la promotion du genre
Le
deuxième plat de résistance de cette célébration, c’est le panel de discussions
sur l’engagement des partenaires pour la promotion du genre au Bénin. Quatre
panélistes ont été sollicités pour l’exercice. Agnès Oladoun Badou Savi,
directrice adjointe de cabinet du ministre des Affaires sociales et de la
Microfinance, ouvre le bal en affirmant que conformément à la vision des
Nations Unies, le Bénin accélère ses pas en faveur de la lutte contre les
inégalités et la promotion des femmes depuis 2016. Elle se réjouit de la mise
en place du cadre juridique et réglementaire favorable aux droits des femmes,
la lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, le microcrédit
Alafia, les transferts monétaires aux filles vulnérables...
Sur
le terrain de la promotion des femmes, la Belgique a une approche transversale
dans tous les domaines au Bénin. «Elle agit sur plusieurs fronts : agriculture,
pêche, éducation, justice, sécurité publique », explique Sandrine Platteau,
ambassadeur du Royaume de Belgique près le Bénin.
L’Unicef
oeuvre pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école. On la
retrouve sur le terrain de la lutte contre les Violences basées sur le genre,
la lutte contre le mariage des enfants, soutient Djanabou Mahondé,
représentante résidente de l’Unicef au Bénin, qui évoque les énormes pertes
économiques qu’engendre le mariage des enfants.
Le
Programme des Nations Unies pour le Développement se démarque par ses actions
au Bénin à travers la réalisation des documents de politiques favorables à la
promotion du genre, la réalisation de diagnostic, la mise en place de la
plateforme des données de base aux postes de responsabilité des femmes. Aouale
Mohamed Abchir, représentant résident du Pnud est convaincu que si la
vulnérabilité des écosystèmes aux chocs est levée, le monde ferait des exploits
en faveur des femmes. Là-dessus, Maxime Houinato, intervenant en ligne au nom
de Onu-Femme pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, pointe un écart de 360
milliards de ressources économiques à combler pour réaliser l’Odd 5 car, se
désole-t-il, 1,3 % du Pib est grevé par les violences faites aux femmes. Il
propose alors que les hommes s’intéressent aux questions touchant aux femmes.
Olushegun
Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères (Mae), saisit la perche pour
rassurer de l’engagement de son ministère. « Tous les jours, nous allons œuvrer
au Mae pour améliorer les droits des femmes afin d’être un exemple au Bénin»,
promet-il. Selon lui, la Journée internationale des droits de la femme
interroge le rôle des hommes sur leurs devoirs en faveur de l’amélioration des
droits des femmes.
Cette
année, le thème retenu au niveau international pour la Jif est intitulé : «
Investir en faveur des femmes, accélérer le rythme ». Inès Kérékou, directrice
de cabinet du Mae, exhorte les décideurs à divers niveaux à y prêter attention.
«Au regard de la géopolitique actuelle, caractérisée par les crises
humanitaires, les inégalités sociales, les effets du changement climatique et
l’insécurité alimentaire…, cette thématique suggère un investissement accru
dans l’éducation, la protection sociale, l’emploi ; et des politiques plus
innovantes pour l’autonomisation des femmes ». Pour elle, la cause des femmes
doit être une cause commune.