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Promotion du genre au ministère des Affaires étrangères: Le leadership féminin comme vecteur de développement

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Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères, rassure de  l’engagement de son ministère à œuvrer pour améliorer les droits des femmes Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères, rassure de l’engagement de son ministère à œuvrer pour améliorer les droits des femmes

Le ministère des Affaires étrangères (Mae) a clôturé, ce lundi 25 mars, les activités entrant dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme. Au menu, une communication sur le thème : «Leadership féminin, vecteur de développement » et un panel de discussions qui ont mis en lumière l’engagement de l’Etat et de ses partenaires pour la promotion du genre au Bénin. 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 28 mars 2024 à 08h28 Durée 5 min.
#Promotion du genre au ministère des Affaires étrangères

Le ministère des Affaires étrangères (Mae) engage le débat sur le leadership féminin et la contribution des partenaires en faveur de la promotion du genre au Bénin. C’est pour marquer la fin des manifestations entrant dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, édition 2024.

Conviée d’entrée à entretenir l’assistance composée, entre autres, de diplomates et de cadres du ministère, sur le leadership féminin, Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la femme (Inf), en évoque quelques caractéristiques. « Le leadership est créativité. Le leader doit avoir la capacité d’influencer les autres, de réveiller le don qui sommeille en eux. Un leader, c’est celui qui génère d’autres leaders », explique-t-elle, tout en faisant une nuance. « Les deux sexes exercent le leadership de manière différente, mais produisent les mêmes résultats».

Plus loin, la présidente de l’Inf va dresser l’état des lieux du leadership au plan national et international. Elle note avec enthousiasme les acquis du Bénin dans ce sens et évoque avec fierté les exemples de la reine Tassi Hangbé, les amazones du Bénin, les Gnon Kogui, qui sont des sources d’inspiration pour les rois et des exemples de résilience.

Huguette Bokpè Gnacadja relève quelques disparités malgré les progrès. Sur ce point, elle constate le monopole des hommes dans les instances, la prédominance du patriarcat, les clichés négatifs et étiquettes nuisibles attribués aux femmes en politique, le confinement des femmes au second rôle…

Toutefois, la volonté politique du président Patrice Talon depuis 2016, embarque le Bénin sur une nouvelle voie en vue de corriger la donne. Ici, elle évoque pêle-mêle, la constitutionnalisation de la discrimination positive, la loi portant dispositions spéciales relatives aux infractions commises à raison du sexe, le programme d’appui à l’égalité du genre (Paeg) avec le soutien de la Coopération Suisse… Elle revisite les statistiques sur les femmes au sein des instances décisionnelles sous la Rupture et note une augmentation de leur taux au Parlement, dans les ministères et au niveau des secrétariats exécutifs.…

Huguette Bokpè Gnacadja pense que le leadership des femmes serait davantage affirmé, si elles font des hommes, leurs partenaires et complices et si elles réveillent la graine de leadership qui dort en elles. Aux femmes qui aspirent à devenir leaders, la présidente de l’Inf suggère également des formations, et la définition à leur propre niveau de ce qu’elles entendent par «réussite et succès ». 

Engagements pour la promotion du genre

Le deuxième plat de résistance de cette célébration, c’est le panel de discussions sur l’engagement des partenaires pour la promotion du genre au Bénin. Quatre panélistes ont été sollicités pour l’exercice. Agnès Oladoun Badou Savi, directrice adjointe de cabinet du ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, ouvre le bal en affirmant que conformément à la vision des Nations Unies, le Bénin accélère ses pas en faveur de la lutte contre les inégalités et la promotion des femmes depuis 2016. Elle se réjouit de la mise en place du cadre juridique et réglementaire favorable aux droits des femmes, la lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, le microcrédit Alafia, les transferts monétaires aux filles vulnérables...

Sur le terrain de la promotion des femmes, la Belgique a une approche transversale dans tous les domaines au Bénin. «Elle agit sur plusieurs fronts : agriculture, pêche, éducation, justice, sécurité publique », explique Sandrine Platteau, ambassadeur du Royaume de Belgique près le Bénin.

L’Unicef oeuvre pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école. On la retrouve sur le terrain de la lutte contre les Violences basées sur le genre, la lutte contre le mariage des enfants, soutient Djanabou Mahondé, représentante résidente de l’Unicef au Bénin, qui évoque les énormes pertes économiques qu’engendre le mariage des enfants.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement se démarque par ses actions au Bénin à travers la réalisation des documents de politiques favorables à la promotion du genre, la réalisation de diagnostic, la mise en place de la plateforme des données de base aux postes de responsabilité des femmes. Aouale Mohamed Abchir, représentant résident du Pnud est convaincu que si la vulnérabilité des écosystèmes aux chocs est levée, le monde ferait des exploits en faveur des femmes. Là-dessus, Maxime Houinato, intervenant en ligne au nom de Onu-Femme pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, pointe un écart de 360 milliards de ressources économiques à combler pour réaliser l’Odd 5 car, se désole-t-il, 1,3 % du Pib est grevé par les violences faites aux femmes. Il propose alors que les hommes s’intéressent aux questions touchant aux femmes.

Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères (Mae), saisit la perche pour rassurer de l’engagement de son ministère. « Tous les jours, nous allons œuvrer au Mae pour améliorer les droits des femmes afin d’être un exemple au Bénin», promet-il. Selon lui, la Journée internationale des droits de la femme interroge le rôle des hommes sur leurs devoirs en faveur de l’amélioration des droits des femmes.

Cette année, le thème retenu au niveau international pour la Jif est intitulé : « Investir en faveur des femmes, accélérer le rythme ». Inès Kérékou, directrice de cabinet du Mae, exhorte les décideurs à divers niveaux à y prêter attention. «Au regard de la géopolitique actuelle, caractérisée par les crises humanitaires, les inégalités sociales, les effets du changement climatique et l’insécurité alimentaire…, cette thématique suggère un investissement accru dans l’éducation, la protection sociale, l’emploi ; et des politiques plus innovantes pour l’autonomisation des femmes ». Pour elle, la cause des femmes doit être une cause commune.