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Protection des données personnelles: La Cnil sensibilise des élèves et enseignants

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Par   zounars, le 30 janv. 2017 à 05h17

La Commission nationale de l’information et des libertés (Cnil) a organisé, vendredi 27 janvier à Cotonou, une journée de sensibilisation des élèves sur la protection des données à caractère personnel. L’objectif est de faire prendre conscience aux apprenants du Ceg Zogbo et ceux du collège Les Génies de Tankpè, les risques encourus quant à l’utilisation incontrôlée de l’Internet.

Informer les élèves sur les risques liés à l’utilisation des outils et technologies de l’information et de la communication afin qu’ils puissent mieux protéger leurs données personnelles tout comme leur vie privée. C’est l’objectif de la journée de sensibilisation organisée vendredi 27 janvier à Cotonou par la Commission nationale de l’information et des libertés (Cnil), dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la protection des données personnelles, célébrée le samedi 28 janvier dernier. La délégation s’est entretenue dans la matinée avec plus de 3000 mille élèves et enseignants du Collège d’enseignement général (Ceg) de Zogbo sur la nécessité de protéger désormais les données à caractère personnel. Ensuite, plus de 300 élèves du collège Les Génies de Tankpè ont reçu les membres de la Cnil pour le même exercice dans l’après-midi.
A chacune des deux étapes, un film a été projeté pour montrer aux apprenants comment les données personnelles peuvent se retrouver dans les mains des inconnus par le biais de l’Internet. Lesquelles données peuvent faire l’objet plus tard d’une utilisation frauduleuse par des personnes mal intentionnées, dans le but de nuire à la vie privée de l’individu ou à sa réputation.
Selon l’article 4 de la loi n°2009-09 du 22 mai 2009 portant protection des données à caractère personnel en République du Bénin, une donnée à caractère personnel est : « toute information relative à une personne physique identifiée ou susceptible de l’être, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres ». Autrement dit, ce sont toutes références telles que les noms, prénoms, photos, empreintes, adresses et autres qui permettent d’identifier un individu. Ces informations, selon Etienne Fifatin, président de la Cnil, sont très sensibles et doivent être protégées pour éviter qu’elles ne tombent dans les mains des individus susceptibles de les utiliser plus tard à d’autres fins.
Les apprenants du Collège d’enseignement général de Zogbo ont manifesté un intérêt enthousiaste au cours de cette séance de sensibilisation à travers une série de questions qu’ils ont adressées aux membres de la délégation. Pour Etienne Fifatin, la cible des élèves n’est pas un choix anodin. « Nous avons choisi des élèves parce qu’ils sont les plus jeunes et surtout les plus utilisateurs aujourd’hui des outils et technologies de l’information et de la communication », affirme-t-il. . Des exemples et conseils pratiques ont permis d’illustrer les propos des exposants, afin de convaincre les élèves de la nécessité de protéger leurs données personnelles aujourd’hui en s’abstenant d’exposer leur vie privée sur la toile.

Prudence !

Certains élèves qui ont déjà laissé des données à caractère personnel sur la toile ont saisi l’occasion pour demander comment les retirer pour éviter qu’elles ne soient mal utilisées plus tard. A ces préoccupations, le commissaire à la Cnil et ingénieur en informatique, Imourane Lèkoyo, a expliqué que tout ce qui est déposé sur la toile ne peut plus être retiré ; même s’il est supprimé par son auteur il reste toujours dans les mémoires des serveurs et est susceptible d’être récupéré par un inconnu à tout instant. « D’où, a-t-il dit, la nécessité d’éviter autant que possible de poster des informations sensibles liées à la vie privée sur les outils de communication ». Néanmoins, il a proposé quelques techniques de codage pour verrouiller ces informations. Mais il assure qu’il n’y a pas de sécurité absolue sur ces supports de communication. « Le moyen le plus sûr pour éviter d’être victimes de ces utilisations frauduleuses de ces données personnelles, c’est d’éviter tout simplement de les mettre sur ces outils de communication », conseille-t-il. Certains élèves qui se méfiaient déjà de ces outils disent que cette séance de sensibilisation va leur permettre de prendre davantage de précautions. C’est le cas de Cibelle de Grâce Eclou, élève en classe de terminale, qui pense aussi que ce rendez-vous apportera un changement dans ses comportements vis-à-vis des outils et technologies de l’information et de la communication. « Je n’ai pas l’habitude de mettre ces informations sur les réseaux. Mais le fait de m’informer encore aujourd’hui sur leurs dangers, je vais observer un changement de comportement parce que moi je veux aller loin dans ma vie », affirme-t-elle.
Au collège Les Génies de Tankpè, l’accueil a été le même et les apprenants ont suivi avec intérêt les différentes interventions. Ernest Ogbon, directeur dudit collège s’est dit heureux que ses élèves soient choisis pour bénéficier de cette sensibilisation qui, dit-il, « va leur permettre désormais d’éviter de poser sur la toile des actes qui peuvent se retourner contre eux plus tard pour ruiner leur carrière ou même leur vie ». Il a par ailleurs souhaité que le rendez-vous soit annuel et qu’il soit élargi aux autres établissements afin que tous les jeunes soient informés des risques liés à l’utilisation des outils et technologies de l’information et de la communication?