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Recherche de pointe au service du secteur halieutique marocain: A la découverte du navire Al Hassan Al Marrakchi

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Le navire Al Hassan Al Marrakchi Le navire Al Hassan Al Marrakchi

Construit en 2020, Al Hassan Al Marrakchi, le navire le plus moderne de l’Institut national de la recherche et de la pêche du Maroc, est doté d’un équipement de pointe et d’un système sophistiqué d’échosondeur pour la cartographie des stocks de poissons et des fonds marins. Dans les eaux béninoises depuis le 15 février dernier, ce navire a la capacité de mener des campagnes pluridisciplinaires sur les écosystèmes dans les domaines de l’évaluation des ressources marines.

Par   Isidore GOZO, le 28 févr. 2024 à 01h54 Durée 4 min.
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Faisant face aux besoins grandissants en matière d'évaluation des ressources marines et de recherche océanographique pour répondre aux exigences du secteur halieutique le long de la zone économique exclusive, I'Institut national de la recherche halieutique et de la pêche du Maroc (Inrh) a lancé depuis l'année 2012 son projet d'acquisition d'un navire océanographique qui dispose d'une technologie de pointe et d'atouts lui permettant d'étendre son champ d'intervention en mer. L'Inrh ambitionne ainsi de couvrir l'étendue et la diversité des stocks halieutiques marocains sur les façades atlantique et méditerranéenne et remédier aux difficultés de collecter plus de paramètres qui caractérisent les changements de l'écosystème marin, tout en améliorant les conditions à bord pour la réalisation des campagnes scientifiques.

Le projet a dû poser différents jalons pour les études techniques et financières sa mise en œuvre pendant les phases de construction et de livraison et la réception du navire en mars 2021. Ce navire dispose de cinq niveaux à savoir: un pont en bas dédié à l'espace des moteurs et des machines, un pont dont une partie est dédiée à l'espace de triage des échantillons biologiques et la biologie, et l'autre est composée de cabines. Un pont principal avec les carrés, la cuisine dans la partie intérieure, les engins de pêche et les outils de mouillage océanographiques dans la partie extérieure. Un pont des cabines des officiers et le laboratoire acoustique. Dans sa partie extérieure sont déployés les moyens de manutention scientifiques et logistiques, la passerelle compartimentée en trois parties à savoir : la partie de navigation, celle de communication et l'espace de commande et visualisation de la géométrie des chaluts de pêche.

Pour ce qui est de la pêche scientifique, le navire dispose d’un système qui permet le déploiement des chaluts sur des profondeurs qui atteignent les 1500 m. Il est équipé de quatre types de chaluts à savoir: le chalut pélagique, le chalut à poissons, le chalut à crevettes et le chalut à céphalopodes. Les treuils du câble principal des chaluts sont abrités au pont inférieur au niveau principal de travail. Ceci permet de libérer plus d’espace sur le pont principal et d’assurer plus de sécurité pour les marins pêcheurs. La capture est aussi versée à la salle de tri au pont en dessous au moyen de la potence arrière du navire et à travers une trappe à ouverture hydraulique. 

Les laboratoires

Le navire dispose de cinq laboratoires de collecte et de traitement des données et des échantillons scientifique. Il s’agit du laboratoire multifonctions dédié au traitement des données des senseurs océanographiques, aux analyses chimiques et à la conservation des échantillons dans des conditions d’ultra-froid. Le laboratoire acoustique quant à lui, est le lieu où sont installées les unités des échosondeurs et des sonars scientifiques, les unités de positionnement et de synchronisation des échosondeurs. Le laboratoire humide est l’endroit où sont installés les équipements de collecte des échantillons et des données hydrauliques ainsi que les équipements scientifiques de mouillage en mer, le laboratoire de biologie est dédié aux prélèvements des indicateurs biologiques des espèces marines ainsi que la préparation des échantillons biologiques. Ce laboratoire est équipé des moyens de visualisation des organismes à l’échelle microscopique. Le navire dispose aussi d’un espace de tri de pesée des échantillons de poissons et des autres ressources issus des pêches scientifiques lors des évaluations des stocks en mer et enfin d’une passerelle qui dispose des commandes de navigation, de communication et des systèmes de sécurité qui respectent les conventions internationales. 

La vie à bord

Le bien-être du personnel à bord a été l'une des priorités du projet du navire Al Hassan Al Marrakchi lors de sa conception, afin de mener les campagnes de recherche scientifiques dans de bonnes conditions. Tout le personnel est généralement logé dans des cabines d'une à deux personnes installées au-dessus de la ligne de flottaison du navire et équipées de toilettes, douches et d'un bureau de travail. Deux carrés spacieux constituent des espaces de discussion entre les marins du pont, de la machinerie et des scientifiques lors des prises des repas et des pauses café. C'est aussi des espaces de repos et de rencontre pendant les heures d'arrêt de la ronde de travail. Le navire dispose aussi d'une salle dédiée aux réunions de travail à bord. Une cuisine spacieuse et bien équipée satisfait les exigences gastronomiques du personnel marocain embarqué et des experts étrangers qui peuvent être invités aux campagnes scientifiques. Les capacités de stockage et de conservation des vivres contribuent aussi à la réalisation des missions de longue durée dans de bonnes conditions d'alimentation à bord.

Rappelons que dans le cadre de la coopération technique et scientifique entre le Bénin et le Maroc, ce navire a accosté au port de Cotonou le jeudi 15 février dernier pour une campagne d’évaluation des stocks halieutiques dans les eaux maritimes sous juridiction béninoise. La cérémonie officielle de lancement de ladite campagne a été présidée par Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et Mohammed Sadiki, ministre marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.