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Regard de l’ambassadeur turc sur la mise en œuvre du Pag I : « Je constate des avancées notables sur tous les plans »

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Par   Ariel GBAGUIDI, le 20 janv. 2022 à 09h15
Onur Özçeri est l’ambassadeur de la Turquie près le Bénin. Depuis trois ans qu’il est à Cotonou, le diplomate a pu observer partout dans le pays, les nombreuses réalisations du Programme d’action du gouvernement  2016-2021, et donne, ici, son appréciation. La Nation : Le Programme d’action du gouvernement (Pag) 2016-2021 a expiré depuis quelques mois. Il a cédé place au Pag 2021-2026. Quel regard portez-vous sur sa mise en œuvre ? Onur Özçeri : Très clairement, je voudrais vous dire que, depuis mon arrivée ici au Bénin il y a trois ans, je constate des avancées notables sur tous les plans. Je vois qu’il y a une transformation qui touche tous les domaines de la vie publique et aussi de l’économie et des infrastructures. Donc, nous sommes tous très reconnaissants et émerveillés par ce qui est fait. Le Pag 2016- 2021 constitue évidemment un socle de développement pour le Bénin et aussi une possibilité pour le pays de rattraper un peu le retard qu’il avait en matière d’infrastructures. Nous voyons les avancées. Par exemple, la construction de la centrale électrique de MariaGléta. Pour la première fois, le Bénin est capable de produire de l’électricité. Nous voyons tout ce qui est fait en termes d’acheminement de réseaux d’eau potable et d’électricité dans les zones les plus reculées. Il y a de grandes avancées. Je pense aussi à ce qui est fait au port de Cotonou. La Turquie est associée à l’un des projets du Pag. Actuellement, la construction du grand hôtel de haut standing et la rénovation du Centre international de conférences (Cic) ont été confiées à une grande entreprise turque de construction. Un travail de grande qualité est en train d’être fait par cette société. De même, le projet permet un brassage et un transfert de compétences entre les travailleurs turcs et les travailleurs béninois. Je pense que ça fera tache d’huile dans les relations entre la Turquie et le Bénin. Donc, le Pag a aussi une dimension internationale qui amène le Bénin à tendre la main à des pays amis qui peuvent contribuer ainsi à son développement et surtout à un développement de meilleure qualité. Je pense que le Pag I a touché tous les domaines les plus urgents. Vous étiez présent au 3e sommet de partenariat Turquie-Afrique tenu la midécembre 2021 à Istanbul. Quelles sont ses retombées pour les pays africains ? Ce qui a été retenu, c’est un plan d’action à l’image du Pag du gouvernement béninois. C’est un catalogue de mesures et de projets qui concernent non seulement les instances étatiques turques et africaines mais aussi le secteur privé des deux côtés. Ces mesures et projets concrets ont été préparés avec la partie africaine qui a eu l’occasion de faire part de ses sensibilités et préférences. C’est un catalogue très concret qui couvre tous les domaines, que ce soit la paix et la sécurité, l’agriculture, la santé, l’éducation, les jeunes et les femmes, etc. Depuis 2005, l’Afrique et la Turquie ont appris à se connaître et je note aussi que l’Afrique et la Turquie sont déterminées à travailler ensemble. Cela se concrétise. Bien sûr qu’il faudra mettre en œuvre ce programme d’action. On attend des retombées positives y compris sur le plan humanitaire, et j’espère que nous allons réussir en continuant de travailler sur cette voie. Le catalogue pèse combien au total ? Il ne faut pas avoir un regard en termes de coût sur le catalogue car, ici ce n’est pas un paquet de mesures en matière d’infrastructures mais plutôt en termes d’activités communes : de transfert d’expertises, de coopération d’égal à égal,… Je vous donne un exemple. Il y a beaucoup de zones économiques industrielles qui sont créées sur le continent africain. Il faut les faire connaitre. C’est un catalogue de mesures et de projets qui concernent non seulement les instances étatiques turques et africaines mais aussi le secteur privé des deux côtés. Ces mesures et projets concrets ont été préparés avec la partie africaine qui a eu l’occasion de faire part de ses sensibilités et préférences. C’est un catalogue très concret qui couvre tous les domaines, que ce soit la paix et la sécurité, l’agriculture, la santé, l’éducation, les jeunes et les femmes, etc. Depuis 2005, l’Afrique et la Turquie ont appris à se connaître et je note aussi que l’Afrique et la Turquie sont déterminées à travailler ensemble. Cela se concrétise. Bien sûr qu’il faudra mettre en œuvre ce programme d’action. On attend des retombées positives y compris sur le plan humanitaire, et j’espère que nous allons réussir en continuant de travailler sur cette voie. Le catalogue pèse combien au total ? Il ne faut pas avoir un regard en termes de coût sur le catalogue car, ici ce n’est pas un paquet de mesures en matière d’infrastructures mais plutôt en termes d’activités communes : de transfert d’expertises, de coopération d’égal à égal,… Je vous donne un exemple. Il y a beaucoup de zones économiques industrielles qui sont créées sur le continent africain. Il faut les faire connaitre au secteur privé turc. Le rôle de la Turquie, c’est de tenir la main des partenaires africains pour pouvoir les présenter au secteur privé turc et dire voilà, c’est un continent qui est en transformation structurelle, voilà les possibilités, voilà le coton béninois, le café éthiopien, le café ivoirien, etc. et dire aussi que sur la table, il y a des projets, des opportunités des deux côtés. A combien peut-on évalue l’aide publique turque au développement en Afrique notamment au Bénin ? On estime qu’entre 2015 et 2019, l’aide publique turque au développement pour le continent africain est de près d’un milliard de dollars Us. Nos statistiques sont en conformité avec les critères de l’Ocde. Concernant le Bénin, je voudrais d’abord rappeler que notre ambassade est récente à Cotonou. Elle date de 2016. Mon estimation est que nous avons réalisé des projets d’à peu près 2,5 millions de dollars Us dans le pays. L’un des grands projets réalisés par la Turquie au Bénin, c’est la construction du centre de santé d’Adjohoun qui est une annexe de l’hôpital de zone de cette localité du pays. Nous avons également équipé le centre de santé, et je suis heureux de voir mes frères et sœurs béninois aller tous les jours se faire soigner là-bas, et le centre est exploité à bon escient.