La Nation Bénin...

Règlement de la situation politique au Niger: Nouveau sommet de la Cedeao à Abuja

Actualités
Bola Tinubu reçoit à nouveau ses pairs pour des décisions collectives Bola Tinubu reçoit à nouveau ses pairs pour des décisions collectives

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest se retrouvent à Abuja au Nigeria, jeudi prochain, pour statuer à nouveau sur la situation politique au Niger.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 08 août 2023 à 06h18 Durée 3 min.
#la Cedeao à Abuja
Pour une deuxième fois en l’espace de dix jours, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest tiendront un sommet à Abuja, capitale nigériane, pour se pencher sur l’épineuse question de la crise politique née du coup d’Etat orchestré par les militaires au Niger, le 22 juillet dernier. Jeudi prochain donc, Bola Ahmed Tinubu, Patrice Talon et leurs collègues décideront de la suite à donner au non-respect de leur ultimatum par les putschistes. Il leur sera ainsi fait le compte-rendu des différentes missions déployées à Niamey et l’état actuel de la situation afin qu’ils puissent s’y prononcer. Ce sommet intervient alors que ces militaires désormais au pouvoir continuent de garder le président légitime et légal Mohamed Bazoum et s’organisent même pour la gestion de la transition. 
Dans le même temps, les nouvelles autorités nigériennes autoproclamées reçoivent le soutien de certains pays dirigés également par des militaires, en l’occurrence le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Certains se mobilisent d’ailleurs pour un appui militaire au Niger en cas de déploiement de forces de la Cedeao, comme annoncé au précédent sommet.
Selon les informations issues de cette rencontre de haut niveau qui a connu la participation exceptionnelle du président tchadien, la Cedeao avait donné une semaine à la junte au pouvoir pour la libération du président Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel. Les chefs d’Etat soutenaient ne pas exclure le recours à la force pour rétablir la situation. Ils avaient aussi décidé de la suspension "immédiate" de "toutes les transactions commerciales et financières" vers le Niger. 

Diplomatie

Si aux premières heures de la crise politique au Niger, les chefs d’Etat avaient brandi la menace d’une intervention militaire pour libérer le président Mohamed Bazoum, avec l’évolution de la situation, cette option est de plus en plus écartée. Certaines positions radicales au départ, commencent d’ailleurs par fléchir, au regard des enjeux d’un déploiement militaire. Pour une région qui subit déjà les affres du terrorisme, l’ouverture d’un nouveau front entre des pays ne pourra qu’aller à l’avantage de ces extrémistes qui pourront mieux s’implanter et conquérir d’autres espaces. Pour cela, l’option diplomatique semble être la voix la plus plausible pour un dénouement de la situation. 
Pour sa part, le Bénin reste dans la dynamique de la Cedeao. «Les décisions qui sont prises au niveau de la Cedeao engagent le Bénin. Nous souscrivons aux actions diplomatiques qui sont en cours et qui restent la solution privilégiée ; mais si demain, pour quelque raison que ce soit, quelque action que ferait la 
Cedeao, le Bénin y souscrira », avait déclaré Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse, vendredi dernier. Conscientes que la démocratie, comme tout système politique, a ses insuffisances, les autorités béninoises soutiennent que chaque acteur sociopolitique doit rester dans son camp et faire ce qui relève de sa responsabilité. Elles disent être formellement opposées à toute conquête du pouvoir par un coup d’Etat plutôt que par les urnes.