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Remaniement ministériel: Le baroud d’honneur de Boni Yayi ou une équipe pour l’assaut final

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Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 14 mars 2016 à 05h02

Le président de la République Boni Yayi a procédé, vendredi 11 mars dernier, à un remaniement technique de son gouvernement. Par rapport au contexte politique actuel dans lequel cette décision est intervenue, les conjectures vont bon train. Non seulement, c’est à quelques jours de la fin de son mandat, mais surtout entre deux tours de l’élection présidentielle qui doit désigner son successeur à la tête du pays.

Consacré par le décret N° 2016-125 du 10 mars 2016, le nouveau gouvernement du président Boni Yayi comprend trois nouveaux ministres d’Etat. Il s’agit de Théophile Yarou, ministre d’Etat chargé de la Défense nationale, Gustave Dépo Sonon, ministre d’Etat chargé des Travaux publics et des Transports et Aboubacar Yaya, ministre d’Etat chargé du Travail, de la Fonction publique, de la Réforme administrative et institutionnelle.

Six personnes y ont effectué leur entrée. Toussaint Adjèhounou, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, Antoine Domah, ministre de la Santé, Valentin Sokpin à qui le ministère de la Microfinance a été confié, Fréderick Dohou, ministre de l’Industrie et du Commerce. Aziz Brisso Yarou a pris le ministère de l’Emploi des jeunes, des Petites et moyennes entreprises et Clarisse Amoussou, celui de la Famille, des Affaires sociales, de la Solidarité nationale, des Handicapés et des Personnes de troisième âge.
Par rapport à la précédente équipe, la présente est aussi composée de vingt-huit membres.
Les ministres Placide Azandé de l’Intérieur, Pascal Dossou Togbé de la Santé, Nadine Dako Tamadoho des PME et Emploi des jeunes, Kombieni Pocoun Dame de l’Industrie et du Commerce et Honorine Attikpa de la Famille ont perdu leurs postes, à une vingtaine de jours de la fin du mandat du président Boni Yayi, le 6 avril prochain. En dehors de ces six, les 22 autres dont le Premier ministre Lionel Zinsou sont restés.
Et pourtant, il y a quelques mois, ils faisaient partie de la précédente équipe qualifiée de gouvernement de combat. Mais qu’est-ce qui a pu se passer pour qu’ils soient éjectés. Qu’est-ce qu’on leur reproche jusqu’à ce point ?
Si l’objectif du chef de l’Etat était de les voir l’aider dans le cadre de l’élection du dimanche 6 mars dernier, alors c’est parce que les six ministres concernés n’ont pas été à la hauteur de la confiance qu’il a placée en eux, surtout en matière de mobilisation de l’électorat. Ainsi, après avoir tiré les leçons de leur incapacité dans la bataille politique, le président de la République a préféré prendre ses responsabilités en se séparant rapidement d’eux. Leur départ a fait l’affaire des six nouveaux à qui, Boni Yayi a également voulu témoigner sa gratitude, parce qu’ils font partie de ceux qui jusqu’à présent sont restés fidèles à ses côtés. Mais de quel temps disposent-ils encore pour prendre connaissance des dossiers de leurs ministères respectifs ? Dans ces conditions, il sera difficile de leur exiger des résultats. Plus pour l’aider à faire un baroud d’honneur, c’est certainement pour porter l’assaut final dans la perspective du second tour de l’élection présidentielle du dimanche 20 mars prochain, que le président de la République a voulu faire leur promotion. Pour assurer sa succession, n’a-t-il pas jeté son dévolu sur le candidat Lionel Zinsou ? Conscient que parmi les ministres qui ont travaillé pour l’élection de ce dernier, dimanche 6 mars dernier, trois se sont donné corps et âme, il n’a pas hésité à les nommer ministres d’Etat. C’est une manière de récompenser leur mérite. ¦