La Nation Bénin...
Six entrées, six sorties, mais le nombre de femmes reste inchangé. Sauf que le remaniement technique ministériel intervenu, vendredi 11 mars, défavorise une femme au profit d’une autre à la tête du ministère en charge de la Famille. Cet énième changement opéré ne pourra apparemment rien apporter de concret au département dont hérite Clarisse Amoussou, étant donné que le nouveau gouvernement dispose de trois semaines à peine pour faire ses preuves.
Alors que tous les regards étaient tournés vers la Cour constitutionnelle pour la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du dimanche 6 mars, le chef de l’Etat, Boni Yayi, vient de créer la surprise à moins d’un mois de la fin de son mandat. Telle une trainée de poudre, la rumeur avait circulé l’après-midi du jeudi dernier avant d’être confirmée dans la soirée du vendredi 11 mars. Le remaniement technique du gouvernement qu’il a opéré en début de week-end, donne définitivement la preuve de son manque de confiance totale en ‘’ses femmes’’ à qui il a crié à cor et cri son amour durant ses deux mandats.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Honorine Attikpa perd son fauteuil de ministre en charge de la Famille au profit de Clarisse Amoussou qui devra en assurer les destinées pendant les quelques trois semaines à venir. Mais trois semaines suffisent-elles pour opérer des réformes à la tête d’un ministère en vue d’espérer des résultats ? Même si Boni Yayi reconnaît que les femmes sont mieux placées pour gérer le portefeuille ‘’Famille, personnes handicapées et du troisième âge’’, cet énième remaniement n’a guère avancé la gent féminine. Leur quota n’ayant augmenté outre mesure. Bien au contraire, le changement opéré suscite mille et une interrogations et inquiétudes, vu le moment auquel il est intervenu. Quels résultats peut-on espérer du nouveau ministre en l’espace de trois semaines. L’opération n’est-elle pas contre-productive pour les performances de ce ministère qui s’occupe des personnes d’une certaine sensibilité, au regard des nombreuses initiatives qu’aurait entreprises le prédécesseur de Clarisse Amoussou? N’est-ce pas une manière d’humilier une femme au profit d’une autre ? Malheureusement encore, aucune augmentation de quota n’a été enregistrée dans le rang des femmes, alors même que l’opération intervient juste au lendemain de la Journée internationale de la femme (Jif). On se rend compte que la gent féminine n’a pas eu assez de chance avec le chef de l’Etat, Boni Yayi, en dehors de ses déclarations tous azimuts d’amour à son endroit. Tout comme ses prédécesseurs, Honorine Attikpa a eu à peine le temps de se familiariser avec les dossiers dont elle a hérité à la tête de ce ministère et déjà elle en est dessaisie.
Que reprocherait le chef de l’Etat à l’ancienne directrice générale de la Loterie nationale du Bénin? Un manque de compétence ? De leadership à la cause politique?
Espérons qu’avec le prochain président de la République, elles pourront au moins dépasser le cap des 25-30% constaté sous le président en fin de mandat. ¦