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Rencontre du président Patrice Talon avec le Caeeb: La pédagogie de la défalcation 

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 02 mars 2018 à 06h12
[caption id="attachment_28234" align="alignnone" width="1024"]La pédagogie de la défalcation[/caption]

Lors de sa rencontre avec le Caeeb, le président de la République a expliqué sa conception de la défalcation qui constitue un pan des réformes parmi les autres.
Les défalcations opérées sur les salaires pour fait de grève font partie des réformes, explique le président Patrice Talon. La défalcation correspond aux jours non travaillés. La défalcation n’est pas une sanction ni une punition contrairement à ce que pensent les grévistes, poursuit-il.

Selon le président Patrice Talon, « Choisir d’aller en grève est un acte de dignité, de responsabilité ». Il en déduit qu’être digne, c’est ne pas réclamer d’être payé alors qu’on a fait grève. Il suggère que ses concitoyens soient des hommes dignes, qui méritent le respect et qui posent des actes en conséquence.
Il veut bien qu’on aille en grève mais qu’auparavant, on en mesure la pertinence et qu’on en saisisse la cause.
S’il faut faire grève et percevoir le salaire, cela ne confère pas le sérieux à la cause qu’on défend, conçoit le président de la République. Celui qui refuse de travailler, selon lui, renonce au paiement des jours pendant lesquels il n’a pas travaillé. Il donne de la valeur à la cause qu’il défend, souligne-t-il. Sinon, si on peut arrêter de travailler pour une cause et percevoir son salaire, on peut aller en grève pour n’importe quoi, même si la cause n’est pas sérieuse, déduit le chef de l’Etat.
« Nous avons besoin de donner à la grève toute sa valeur », retient le président Patrice Talon. Il faut donner à la grève toute sa grandeur si on doit exercer ce droit. Ne pas aller au travail, selon lui, c’est prendre le risque de ne pas percevoir son salaire.
« Si nous oeuvrons à restaurer les valeurs dans le pays, nous aurons tort de ne pas défalquer les jours de grève », soutient le chef de l’Etat.
Mettre les fidèles devant leurs responsabilités et leur enseigner la dignité relève du rôle des pasteurs, entend le président de la République.
« Le pardon n’est pas toujours salutaire », relève-t-il, si l’homme a une conscience absolue qu’il ne répondra jamais de ses fautes, comment voulez-vous qu’il fasse un effort pour éviter le péché ?, interroge-t-il. « Nous demandons pardon à Dieu pour nos fautes et même dans nos prières nous lui demandons la force de pardonner et sommes conscients que nous devons répondre un jour de nos fautes et de nos égarements », explique-t-il. Patrice Talon poursuit : « Nous savons que tout indéfiniment ne nous sera pas pardonné. J’évoque ça pour répondre à ceux qui pensent que la défalcation est une sanction et quand bien même elle le serait, la sanction est utile à notre vie sur terre, à notre vie spirituelle et dans tout ce qui nous est enseigné, il est dit que vous allez répondre un jour de votre vie sur terre. La sanction n’est pas à renier. En tant que responsable, nous devons punir pour prévenir le mal et responsabiliser nos concitoyens ».
« Je ne suis pas sourd aux requêtes des concernés. Je voudrais vous promettre et vous rassurer de ce que la sortie de crise n’est pas loin, car nous continuons d’échanger afin que nos enfants puissent retrouver leurs enseignants à la rentrée et que les autres services de l’Etat reprennent. Chaque jour, nous réfléchissons à cette situation. Nous faisons tout pour que les choses se normalisent », a déclaré le chef de l’Etat?

D. P. D.