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Renforcement du système sanitaire: Une nouvelle mesure pour réduire les évacuations

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Le gouvernement est décidé à améliorer le plateau sanitaire local afin d’élever le niveau de prise en charge des patients, et réduire par conséquent le nombre d’évacuations sanitaires. A la suite des actions déjà engagées, il entend solliciter une expertise internationale pour renforcer les compétences et équipements des hôpitaux afin de mieux garantir la qualité des soins.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 28 mai 2024 à 04h37 Durée 3 min.
#Amélioration des soins de santé

Grâce au nouveau mécanisme mis en place pour les évacuations sanitaires, le coût moyen annuel des évacuations sanitaires à l’étranger est de 1,6 milliard F Cfa sur les trois dernières années. Ce coût est nettement en baisse par rapport à l’ancien mécanisme dont le coût moyen annuel était de 12 milliards F Cfa, soit plus de 10 milliards de bénéfice. Au terme de quatre années de mise en œuvre du nouveau mécanisme des évacuations sanitaires, 405 patients ont bénéficié d’une évacuation sanitaire, soit une moyenne annuelle de 100 patients. Malgré ces indicateurs qui attestent de la pertinence des réformes amorcées, le gouvernement veut davantage réduire les évacuations sanitaires. Cette fois-ci, il est autorisé la signature d’une convention-cadre tripartite entre le ministère de la Santé, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le groupe hospitalier Diaconesse Croix Saint-Simon, pour renforcer la mise aux normes des infrastructures et des équipements, le perfectionnement du personnel soignant et l’actualisation des protocoles de soins.

Le groupe hospitalier Diaconesse Croix Saint-Simon est un établissement de soins réunissant deux hôpitaux parisiens que sont l'hôpital des Diaconesse de Reuilly dans le 12e arrondissement et l'hôpital de la Croix Saint-Simon dans le 20e arrondissement. Le groupe intervient dans des spécialités comme les soins palliatifs, les soins aux grands brûlés, les infections ostéoarticulaires, les plaies difficiles notamment les escarres, la médecine d’urgence, la traumato-orthopédie, etc. Selon les clauses de cette convention-cadre qui sera signée, le groupe français aura précisément pour mission d’apporter son appui technique dans les soins à administrer sur place aux patients béninois, la formation complémentaire des spécialistes et l’organisation des stages au profit des cibles en Europe. Ce partenaire aura aussi pour prérogatives d’opérer le choix des équipements, y compris leur maintenance ainsi que la rénovation des locaux indispensables pour l’offre de soins de qualité.

Ce dispositif opérationnel visant la qualité des soins vient renforcer les mesures en cours d’exécution et qui concernent la construction du Centre hospitalier international de Calavi (Chic) et le traitement des affections cardiovasculaires et des maladies cancéreuses.

 Les premiers pas

 Des efforts notables ont été faits dans le sens de la réduction des évacuations sanitaires tout en garantissant des soins de qualité sur place. S’agissant des affections cardiaques, au total 102 personnes souffrant de différentes affections du cœur ont eu à bénéficier d’une intervention de chirurgie cardiaque au Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga de Cotonou, entre le 29 mars 2021 et le 21 septembre 2023. Ce bilan qui ne manque pas d’être satisfaisant, au regard de l’effectif des patients et de la qualité des soins qui leur ont été dispensés, vient justifier la pertinence de la suspension des évacuations sanitaires. Le coût des prestations réalisées grâce à des missions d’intervention le confirment si bien. Pour les 102 patients opérés,

1 455 098 382 F Cfa ont été dépensés et ces frais sont entièrement pris en charge par l’Etat, avec des coûts allant, suivant les cas, de 6 millions à près de 20 millions F Cfa, soit un coût moyen unitaire de 13 858 080 F Cfa. Or, en mode évacuation sanitaire, à en croire le gouvernement, ces interventions chirurgicales coûteraient chacune, plus de 16 millions F Cfa. Et à ces frais concernant le séjour en milieu hospitalier, il faut ajouter ceux du déplacement en Europe et autres.

 L’impact du Chic

 La construction du Centre international hospitalier de Calavi (Chic) est aussi un grand pas dans la réduction des évacuations sanitaires. Doté de 436 lits, il verra le développement des activités médicales et chirurgicales spécialisées à travers neuf pôles. Le projet vise à améliorer les capacités et les offres de soins aux populations béninoises, réduire le coût des évacuations sanitaires en proposant au Bénin, des soins et prestations aux normes internationales. Visant un niveau de qualité très élevé, le gouvernement, lors du Conseil des ministres du mercredi 12 juillet dernier, avait décidé de la contractualisation avec un partenaire de référence, en l’occurrence Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) International qui accompagne déjà l’Etat béninois sur divers projets du secteur sanitaire, en vue de l’assistance technique nécessaire. Cette structure dont les compétences sont reconnues à travers le monde, se chargera d’accompagner l’ouverture de ce centre hospitalier de référence, à travers le recrutement du personnel de l’hôpital, la mise en place de l’équipe de gestion et la définition de la stratégie d’ouverture de l’hôpital et de sa montée en charge. Elle apportera aussi un appui technique à la gestion de l’hôpital, à travers l’élaboration des documents de gestion et de parcours de soins dans les unités, l’appui à l’équipe de direction en procédant à son jumelage avec le groupement hospitalier Paris-Sorbonne pour les fonctions clés comme la direction générale, la direction des ressources humaines, la direction médicale, la direction des soins et la direction technique, afin de garantir le bon fonctionnement de l’hôpital ainsi que la qualité des soins. Le partenaire fera aussi l’évaluation à 6 mois, 12 mois et 2 ans de la mise en service de l’hôpital dans le cadre d’une surveillance du fonctionnement des activités et des services au fur et à mesure de leur ouverture, d’un reporting permanent des difficultés et problèmes rencontrés afin de documenter les bonnes pratiques.

Dans cette même logique de renforcement du plateau technique, le Conseil des ministres du mercredi 29 novembre dernier a décidé de la mise en stage pratique de 30 médecins et paramédicaux en chirurgie cardiaque dans des hôpitaux étrangers. Cette mesure contribuera à renforcer les compétences de ces acteurs des centres hospitaliers pour une meilleure prise en charge des patients.