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Renouveau de l’Enseignement supérieur: La recherche et l’innovation mieux valorisées

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Longtemps attendue, la création de l’Agence béninoise pour la recherche et l’innovation est devenue réalité. Elle donnera un coup de pouce à ce secteur vital pour le développement.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 11 août 2024 à 23h20 Durée 2 min.
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C’est un tournant décisif pour les enseignants et autres acteurs de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Il est désormais créé l’Agence béninoise pour la recherche et l’innovation. L’avènement de cette structure favorisera par ailleurs le financement d’équipements de pointe au sein d’Instituts thématiques qui seront évalués périodiquement puis labellisés. Il en sera de même de l’acquisition d’autres outils techniques sur des créneaux porteurs, sans compter la possibilité de négocier des accords de licence et les transferts technologiques.

La nouvelle agence qui va fusionner certaines structures qui existaient à savoir l’Agence béninoise de valorisation des résultats de recherche et de l’innovation technologique, le Fonds national de la recherche scientifique et de l’innovation et autres structures intervenant dans ce secteur, permettra d’obtenir plus d’efficacité.

Elle va ainsi aider à mieux organiser le sous-secteur de la recherche et de l’innovation avec une meilleure coordination, mettant fin à plusieurs années de cacophonie dans les actions.

En effet, depuis huit ans, le gouvernement œuvre à remettre de l’ordre dans bon nombre de secteurs et surtout à redonner du souffle à des initiatives qui battent de l’aile ou qui ont du mal à éclore, pour la satisfaction du grand public. Dans ce sens, plusieurs initiatives ont permis de redorer le blason de l’enseignement supérieur.

Dans le domaine de la recherche, l’état des lieux montre l’existence de plusieurs structures avec une redondance entre leurs missions. De ce fait, il s’impose une réforme et un repositionnement du secteur de la recherche et de l’innovation en vue de sa restructuration, son financement et sa valorisation sur le plan national, de même que pour assurer sa meilleure visibilité.

Profondes réformes

A l’instar de la recherche, le sous-secteur de l’Enseignement supérieur est en pleine métamorphose. A la base de ces changements, quatre réformes majeures conduites par le gouvernement. Il s’agit de la désignation des recteurs des universités publiques, de la mise en place d’un conseil d’administration des universités, de l’installation d’un organe de contrôle des pratiques académiques et de la professionnalisation de l’enseignement.

Loin de la politisation des universités avec les élections rectorales et décanales, le gouvernement a fait, depuis octobre 2021, l’option de la désignation des dirigeants des entités universitaires. Ces derniers sont désormais choisis au terme d’un processus qui comprend, entre autres, l’appel à candidatures, la présélection par un comité interministériel, etc. Cette nouvelle expérience est bien accueillie par les enseignants et autres acteurs des universités. Les résultats, après deux ans de mise en œuvre, se laissent également constater. Selon les acteurs, il y a une nette amélioration de la gouvernance dans les universités avec un respect rigoureux du calendrier académique, un contrôle continu de la qualité de la formation, une gestion plus efficiente des ressources, une dépolitisation des universités, etc.

A cette réforme, s’ajoute l’instauration des conseils d’administration au niveau des différentes universités publiques. Ce conseil est un organe de régulation de toutes les actions.

De la même manière, il est amorcé une plus grande professionnalisation des enseignements. Dans ce sens, les curricula sont revus pour y intégrer une forte dose de pratique afin que les apprenants soient plus aptes sur le marché de l’emploi.

L’autre acte fort dans la métamorphose des universités, c’est l’installation de la Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur. Cette nouvelle instance est dotée de tous les moyens utiles pour la réussite de sa mission qui est de veiller au respect par les enseignants et les chercheurs des obligations professionnelles et de la déontologie liée à leur statut dans les entités de formation et de recherche publiques et privées. Cette structure est mise en place à la présidence de la République pour veiller au respect de la déontologie en matière d’éducation dans les établissements et garantir le respect de la déontologie et l’éthique dans l’exercice de la profession d’enseignant du Supérieur. Selon le décret n°2022-149 du 2 mars 2022 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Organe national de contrôle et d’éthique dans l’Enseignement supérieur, cette structure assure l’évaluation de la qualité des enseignements, contribue à l’évaluation des activités pédagogiques et scientifiques à tous les niveaux et veille à l’actualisation des curricula de formation, des techniques et méthodes d’enseignement et de formation par des missions d’expertise.

Les prérogatives du nouvel organe s’étendent aussi à la gouvernance administrative du personnel enseignant, car il supervise la conception, la gestion et le contrôle du Fichier national des aspirants à l’Enseignement supérieur■