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Rentrée solennelle 2015-2016 du barreau béninois: La profession d’avocat dans de nouvelles dimensions

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 29 nov. 2015 à 21h02

Rentrée solennelle 2015-2016 du barreau béninois: La profession d’avocat dans de nouvelles dimensions

Le bâtonnier de l'Ordre des avocats du Bénin, Me Cyrille Djikui, a présidé, vendredi 27 novembre dernier, la cérémonie de rentrée solennelle 2015-2016 du barreau du Bénin. C’était en présence du premier président de la Cour d’appel de Cotonou, Félix Dossa et du secrétaire général du ministère de la Justice, Luc Olivier Guézo représentant le ministre

« Nouvelles dimensions de la profession d’avocat». C’est le thème sous lequel les hommes en robe noire ont effectué leur rentrée solennelle 2015-2016, vendredi dernier.
Représentant la Cour d’appel de Cotonou et l’ensemble des magistrats exerçant dans cette juridiction, Félix Dossa, son premier président a magnifié le travail que les avocats abattent. Il a reconnu le mérite attaché à ce dévouement qui lui a valu l’accueil de la 30e conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune.
C’est avec plaisir et la même admiration que Luc Olivier Guézo, secrétaire général du ministère de la Justice a félicité le bâtonnier et les avocats pour cette rentrée. Il a rendu grâce aux anciens bâtonniers et à l’actuel dont les actions ont conféré au barreau la notoriété qui lui permet d’abriter la 30e Conférence internationale des Barreaux béninois (CIB).
Selon Luc Olivier Guézo, la rentrée solennelle constitue une tradition reflétant la marque de la vitalité. Cela le replonge en tant que magistrat, a-t-il confié, dans la vie judiciaire où il éprouve du plaisir.
Le thème choisi est d’actualité car le monde judiciaire offre un environnement en perpétuel changement et l’ouverture des frontières accroit la concurrence des professionnels. Ainsi, poursuit le secrétaire général du ministère de la Justice, le développement à l’échelle planétaire de la corruption jusqu’au sport, les migrations et les défis environnementaux requièrent d’ouvrir la réflexion sur les réformes nécessaires. Pour lui, le champ d’intervention de l’avocat s’amplifie et s’élargit. Les avocats, consent-il, doivent donc s’informer et se former pour faire évoluer la jurisprudence et le droit. Ainsi, envisager de nouvelles dimensions suppose sa remise en cause et une attitude au changement ; il faut une formation continue, conçoit-il.
C’est dans la même disposition que le bâtonnier Cyrille Djikui fait remarquer que les avocats de l’espace UEMOA se voient désormais dotés de nouvelles compétences. «Je nous invite à nous mettre professionnellement à jour pour être apte à relever les défis attachés à l’expansion du champ d’action de l’avocat», a-t-il souligné, justifiant le choix du thème de la rentrée.
«Notre profession est à une période charnière de son évolution…le législateur communautaire a reconnu et consacré à l’avocat sa qualité d’acteur principal du service public de la justice», a relevé Me Cyrille Djikui. Le législateur a ouvert son champ d’intervention en disposant que : «Les avocats peuvent exercer les fonctions d’arbitre, de médiateur, de conciliateur. Ils peuvent être liquidateurs amiables ou judiciaires, administrateurs provisoires et syndics». Ainsi, insiste le bâtonnier, l’avocat n’est plus réduit au simple défenseur qui veille sur l’application efficiente de la règle de droit, mais il est élevé au rang de ceux qui tranchent, règlent et solutionnent les problèmes.
«La signature de l’avocat prend une plus grande valeur juridique… Les responsabilités qui sont les nôtres à ces titres nous contraignent à plus de rigueur, plus de professionnalisme dans la rédaction de chaque document qui porte désormais notre signature; prenons donc garde aux dérives, car aucun manquement ne sera toléré», conseille et prévient le bâtonnier.
Selon Me Cyrille Djikui, la justice redore son blason pour retrouver ses lettres de noblesse. «Les avocats sont attendus sur le défi de redonner à la justice son sens, donner aux litiges une solution dans un délai raisonnable», car l’UEMOA est un espace monétaire et les procédures trop longues sont nuisibles pour l’économie?