La Nation Bénin...

Réorganisation des interprofessions agricoles: Le tour des filières soja et anacarde

Actualités
Au Bénin, la production d'anacarde est en forte augmentation depuis 2016 grâce à d'importants investissements publics Au Bénin, la production d'anacarde est en forte augmentation depuis 2016 grâce à d'importants investissements publics

La réorganisation des filières soja et anacarde sera effective. Le Conseil des ministres de ce mercredi 19 juin l’a adoptée. Et c’est la Chambre nationale d’agriculture qui sera aux commandes de cette opération qui se veut méthodique. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 20 juin 2024 à 07h26 Durée 3 min.
#filières soja et anacarde

Les perspectives sont bonnes pour les filières anacarde et soja. Les membres du gouvernement avec à sa tête le chef de l’Etat le clament au quotidien. « Les prévisions, c’est qu’il faut une production minimale de soja de 300 000 tonnes par an. Mais avec les performances actuelles, il est nécessaire de revoir ces chiffres à la hausse pour donner une satisfaction parfaite aux investisseurs que les caractéristiques de la Zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè ne cessent d’attirer. Il faut que les usines qu’on encourage à s’installer au Bénin aient de l’approvisionnement abondant », faisait savoir Patrice Talon, lors de la rencontre avec les acteurs de la filière en avril dernier au palais de la Marina.

Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, était allé dans le même sens au sujet de la filière anacarde, quelques semaines plus tôt. « Le cajou constitue l’une des filières à haute valeur agricole… C’est pourquoi, il est envisagé de parvenir à emblaver 500 000 hectares d’ici trois à quatre ans». Ainsi s’exprimait-il lors de la signature de l’accord de mise en œuvre du Projet de renforcement du potentiel de production et transformation de l’anacarde du Bénin par la République fédérative du Brésil, en février dernier.

Avec de telles ambitions pour ces spéculations, la sagesse recommande de les organiser en chaînes de valeurs agricoles. C’est justement la décision qu’a prise le gouvernement, ce mercredi 19 juin. Il s’agira d’œuvrer à la performance globale de ces deux filières avec pour retombées, entre autres, l’amélioration des prix aux producteurs. Ceci nécessite d’une part, l’établissement d’accords interprofessionnels directs entre les familles des producteurs et des transformateurs, les porteurs de risque prépondérant au sein de la filière et, d’autre part, par la signature des accords-cadres avec l’Etat pour les deux interprofessions restructurées.

Et c’est la Chambre nationale d’agriculture qui est choisie pour conduire ces opérations qui devront être menées à travers plusieurs phases. Cette structure mettra en place un comité national d’orientation et un comité technique de mise en œuvre du processus de restructuration. « La mise en place des interprofessions profite d’abord aux producteurs », indique Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, lors du point de presse donné à la suite du Conseil des ministres. Il n’exclut pas les avantages qui reviennent logiquement aux caisses publiques. « Quand c’est mieux organisé, cela contribue au Produit intérieur brut (Pib), ajoute-t-il.

Au Bénin, la production d'anacarde est en forte augmentation depuis 2016 grâce à d'importants investissements publics en faveur des filières agricoles et à une stratégie concentrant les moyens sur six filières prioritaires, dont l'anacarde et le soja, et créant sept pôles de développement agricole.

Dans la Zone économique spéciale en cours d’installation à Glo-Djigbé – Zè, certaines entreprises intervenant dans la transformation de l’anacarde se positionnent déjà pour y prendre leurs quartiers. D’ailleurs, des magasins de stockage des matières premières sont déjà construits. Ce qui constitue une preuve que le pays est prêt à optimiser ce projet qui lui permettra d’avoir plus aisément accès au marché international■