Journée mondiale de l’alimentation: Des engagements renouvelés pour un avenir sans faim (Les efforts du Bénin salués)

C’est sous le thème : « Droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs. Ne laisser personne de côté », que le Bénin et ses partenaires, notamment la Fao, ont célébré la Journée mondiale de l’alimentation (Jma), le 16 octobre dernier. A Za-Kpota, département du Zou, où la célébration a été couplée avec le lancement de la 28e édition du téléfood, il a été question du renouvellement des engagements afin de contribuer sans relâche à l’éradication totale de la faim partout dans le monde. Lesquels engagements ont été réaffirmés par le secrétaire général adjoint du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Innocent Togla, représentant le ministre, et Isaias Angue Obama Oyana, représentant résident de la Fao, portant la voix des partenaires.

Pour Innocent Togla le Bénin est conscient qu’il reste encore du chemin, malgré les réformes courageusement engagées ces dernières années et qui lui permettent d’engranger des résultats probants. Ici comme ailleurs dans le monde, dit-on, des poches de faim subsistent encore en dépit des efforts pour garantir l’alimentation à tous. Cette situation touche plus de 730 millions de personnes à travers le monde. Pour y faire face efficacement, le Bénin a mis en place un système de suivi des prix et de la vulnérabilité alimentaire conjoncturelle, qui permet de donner l'alerte précoce sur les rares poches d’insécurité alimentaire sur toute l’étendue du territoire national. Mis en place dans le cadre des « partenariats fructueux » du pays, le système du Bénin est géré par le ministère de l'Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Dispositif qui, ajouté aux réformes et mobilisations massives de fonds en faveur des questions relatives à l’agriculture, l’alimentation et la nutrition, révèle la volonté des autorités béninoises d’éradiquer la faim. Pour le Sga Innocent Togla, le thème de cette année rappelle que l'accès à la nourriture n'est pas seulement une question de survie, mais un droit fondamental inscrit dans la législation internationale. Ceci conforte en tous points, selon lui, la vision du gouvernement béninois et confirme la position avant-gardiste du pays. Il en veut pour preuve, entre autres, la généralisation progressive des cantines scolaires, les divers accompagnements aux ménages vulnérables, l’évolution des productions agricoles nationales enregistrée en 2023 qui s'est traduite par une couverture, par exemple, des besoins alimentaires en produits végétaux de grande consommation de 156 % contre 138 % en 2022. Mais dans une approche de solidarité avec le reste du monde, le représentant du ministre nuance : « Quoique remarquables, les avancées de notre agriculture ne nous autorisent pas à nous en contenter tant que la faim et la malnutrition subsistent dans le monde et que les besoins de nouvelles technologies de production s’imposent ».

Saluant les dynamiques en cours, de Malanville à Lalo en passant par Bembèrèkè, Kandi, Nikki, Parakou, Bohicon…, le représentant de la Fao reconnaît que le Bénin a fait de grands progrès. Mieux, dit-il, le gouvernement, avec le soutien du Pam, de la Fao et de nombreux autres partenaires au développement, a mis en place des initiatives pour améliorer la promotion des pratiques agricoles durables, améliorer les infrastructures rurales, l’accès aux intrants agricoles spécifiques et aux financements, ainsi que l’accompagnement technique des producteurs. Les perspectives concernant le pays sont heureuses. Le Bénin a réussi à intégrer, entre autres, l'initiative « Main dans la main de la Fao ». Et d’ici l'année prochaine, annonce le représentant de la Fao, le Bénin pourra participer au Forum mondial des investisseurs afin de financer le développement des filières prioritaires à fort potentiel agricole qui seront retenues dans le cadre de cette initiative, en vue d'améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté dans les ménages des zones ciblées. Revenant sur le thème de la célébration, il soutient que ce thème reflète une vérité fondamentale : « Chaque personne a droit à une alimentation saine, nutritive et accessible. Les garantir par ces temps où le monde est confronté à une kyrielle de chocs mettant à mal la résilience des systèmes alimentaires, n’est pas chose aisée. Comme vous pouvez le constater, les défis sont nombreux, mais ils ne sont pas insurmontables pour garantir que nos systèmes alimentaires soient plus efficaces, inclusifs, résilients et durables », relève le représentant résident de la Fao avant d’ajouter « C'est pourquoi nous renouvelons notre appel à une action collective, à la solidarité internationale et à l'intégration de solutions innovantes et inclusives ».

Des encouragements

Matérialisés par la remise de lots d’équipements et des intrants agricoles aux « meilleurs groupements de femmes », des encouragements ont été exprimés aux « soldats de la lutte » contre la faim, les acteurs du monde paysan. Les bénéficiaires ont été sélectionnés dans presque tous les départements. Ils sont repartis les bras lourdement chargés, de quoi accroître leurs rendements agricoles. La célébration a été également l’occasion pour les agriculteurs d’exposer leurs savoir-faire. Sous plusieurs stands, femmes comme hommes ont fièrement exhibé les produits vedettes de leurs fermes ou unités de transformation. Les visiteurs ont pu constater les espèces de poissons, de bovins, de caprins … qui font la fierté du Zou. Il en est de même pour les dérivés du manioc, du maïs, du soja et autres. Au nom des communautés du Zou, et en particulier des populations de Za-Kpota qui accueillent pour la toute première fois la célébration de la Jma, le maire Félicien Danwouignan et le préfet Aimé Firmin Kouton soutiennent que ce choix constitue une reconnaissance des contributions de leurs territoires et un encouragement à mieux faire. Au dire de l’autorité préfectorale, Za-Kpota, commune pourvoyeuse des agrumes, et tout le Zou, s’engagent à poursuivre les efforts pour accroître la production nationale. Au titre de la campagne agricole 2024-2025, ce sont quelque 131 542 tonnes de céréales, 713 485 tonnes de racines et tubercules, 115 216 tonnes de légumineuses et 61 444 tonnes de produits maraîchers qui sont attendus dans le département, fait savoir le préfet Aimé Firmin Kouton.

Depuis son institution par la conférence de la Fao, en novembre 1979, la Journée mondiale de l'alimentation est célébrée dans plus de 150 pays, le 16 octobre de chaque année, jour anniversaire de la création de la Fao. Cette manifestation a pour but de mobiliser la conscience et l'action collective en faveur de l'environnement et des victimes de la faim et de la malnutrition. 

Téléfood jusqu’au 15 octobre 2025

Couplée à la célébration de la Jma, comme c’est le cas depuis bien des années, la nouvelle campagne de téléfood a été lancée à Za-Kpota. Ce programme spécial, qui est à sa 28e édition, est une importante occasion de sensibilisation et de collecte de fonds, initiée par la Fao dans la perspective d’un appel à la solidarité nationale et internationale pour relever le défi que représente l'éradication de la faim et de la malnutrition chronique. Une somme estimée à 301 175 francs Cfa a été mobilisée sur place à Za-Kpota. Grâce à la solidarité internationale et aux diverses souscriptions, les précédentes éditions de téléfood ont permis de financer plusieurs microprojets agricoles au profit des couches vulnérables. Prévu pour durer une année civile, les dons en espèces peuvent être directement faits dans un compte alimentaire ouvert à la Banque internationale pour l'industrie et le commerce, située à Jéricho Cotonou, et ce jusqu’au 15 octobre 2025.

Rappelons que douze lauréats du concours de réalisation de posters, à raison d’un lauréat par département, ont reçu leurs prix constitués d’attestation et d’une enveloppe financière. Ce concours a été organisé en prélude à la célébration de la Jma■