La Nation Bénin...
En
2004, le Bénin adoptait son Code des personnes et de la famille. Vingt ans
après, l’Association béninoise de droit de la famille (Abdf) et ses partenaires
ont initié un colloque scientifique international de trois jours pour examiner
les progrès, failles et défis du Code afin de formuler des propositions pour
son amélioration. Les travaux ont été lancés, mercredi 18 décembre 2024, à
Cotonou.
Il
y a vingt ans que le Code des personnes et de la famille a été adopté. Les
acteurs de cet exploit en 2004 s’en souviennent encore comme si c’était hier.
Au-delà de la fierté que cela procure, ils ont souhaité faire un état des lieux
des progrès, difficultés et surtout des défis contemporains pour faire des
propositions adaptées aux réalités locales, visant à améliorer le document.
D’où l’organisation par l’Association béninoise de droit de la famille et ses
partenaires d'un colloque scientifique international, du 18 au 20 décembre, sur
le thème: « Le Code des personnes et de la famille, 20 après : quels droits
pour quelles familles béninoises ? ».
«
Les travaux de ce colloque scientifique permettront d'identifier les faiblesses
qui subsistent, malgré les réformes engagées dans le domaine du droit de la
famille et des relations personnelles, et de proposer des pistes
d'amélioration, de révision ou d'adaptation, en cohérence avec nos cultures et
valeurs, puis d'évaluer les réformes intervenues avec leurs conséquences», a
rappelé la représentante du maire de la ville de Cotonou.
Pour
l’ensemble des acteurs de droit, il est indéniable que l’adoption de ce Code a
révolutionné les pratiques à l’époque, et propulsé le Bénin sur la voie de la
modernisation. « L'un des aspects les plus marquants de ce Code a été son
approche inclusive et sa prise en compte des changements sociaux, notamment en
ce qui concerne la reconnaissance des droits des femmes et des enfants. Ce Code
a permis de rééquilibrer certaines situations inégales et d'affirmer le droit
de chaque individu à une protection égale devant la loi. C'est une avancée dont
nous devons être fiers, mais qui doit également nous rappeler que beaucoup
reste à faire pour garantir une justice pleinement équitable pour tous,
notamment pour les groupes les plus vulnérables », a souligné Me Gwladys
Campbell, présidente de la Chambre des notaires du Bénin, à l’ouverture des
travaux.
De
2004 à aujourd’hui, le chemin parcouru est long et les défis sont aussi de
taille. L’une des missions des participants à ce colloque est de faire des
propositions visant à renforcer l’existant. « Ensemble, nous avons la
conviction qu'en unissant nos efforts, nous pourrons apporter les réponses
pertinentes et innovantes aux questions complètes auxquelles les familles sont
confrontées », assure Salimane Issifou, directeur national de Sos Villages
d'Enfants au Bénin.
Récemment,
le Bénin a révisé le Code, ouvrant la voie à des pratiques modernes. Entre
autres, une mère peut désormais attribuer son patronyme à son enfant.
Représentant la ministre des Affaires sociales, Agnès Badou a salué
l’initiative de l’Abdf et rappelé une partie des innovations apportées au Code
lors de sa modification en 2021. Tout comme ses prédécesseurs au pupitre, elle
espère de ce colloque des propositions et recommandations qui permettront de
porter plus haut l’étendard national en matière de droit des personnes et de la
famille. « Le format pluridisciplinaire du présent colloque est une approche
novatrice […] C'est l'occasion plus que jamais d'apporter chacune et chacun vos
précieuses contributions au paysage de la famille béninoise dans son contexte
actuel et face à ses défis dans son environnement local », a-t-elle indiqué.
Durant les trois jours du colloque, les participants venus de divers pays africains et occidentaux vont mener des travaux de groupes sur cinq sous-thèmes à savoir : le contentieux familial, la famille en droit comparé et en droit international privé, la famille vue par les autres droits et les autres sciences, la famille face aux défis du droit.