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Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires: 325 milliards F Cfa pour la réhabilitation de huit villes secondaires (Les travaux prévus pour démarrer en mars 2025)

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Visant à pallier le manque d’exutoires pour les voiries, le Papvs augure d’un  aménagement plus équilibré du territoire national Visant à pallier le manque d’exutoires pour les voiries, le Papvs augure d’un aménagement plus équilibré du territoire national

Les préparatifs pour l’exécution à bon escient du Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires (Papvs) vont bon train, mais des efforts sont encore nécessaires pour accélérer certaines procédures et garantir un démarrage effectif des travaux en mars 2025.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 déc. 2024 à 08h00 Durée 3 min.
#Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires

Le Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires du Bénin (Papvs), soutenu par la Banque africaine de développement (Bad), progresse de manière satisfaisante, avec des résultats visibles attendus après la phase d’étude en cours. Le Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats (Eer) - octobre 2024, publié par la Bad, souligne que le processus de passation des marchés est en bonne voie, avec la validation des termes de référence (Tdr) pour des études cruciales telles que la gestion des déchets, l'entretien des ouvrages et la mise en place d’une plateforme de gestion des plaintes, y compris celles liées à la violence basée sur le genre (Vbg). Ces étapes sont essentielles pour assurer la durabilité et l’efficacité des infrastructures à construire, estime le rapporteur Zounoubaté N'Zombié, chargé de projet à la Bad.

En septembre 2024, l’appel d’offres pour la construction de collecteurs et l’aménagement de voirie dans les villes d’Abomey et Bohicon a été lancé, avec une réception des offres qui était prévue pour novembre 2024. À Porto-Novo et Ouidah, le dossier d’appel d’offres international (Daoi) pour les travaux a été soumis à la Bad pour approbation, et le processus avance malgré quelques ajustements techniques nécessaires. Le suivi et l’évaluation des offres pour les études hydrologiques et hydro-climatiques, indispensables à la gestion des risques d’inondation, ont également progressé.

Le programme a pris en compte les aspects environnementaux et sociaux avec la mise en œuvre des plans d’action pour la réinstallation des personnes affectées par les travaux (Pap), une démarche lancée avec une sensibilisation accrue sur les indemnités à percevoir. Ce programme, en lien avec la gestion des risques d’inondation, vise aussi à mettre en place un système d’alerte et de prévention des inondations qui sera renforcé par les résultats des études hydrologiques en cours.

Contraintes majeures 

Malgré ces avancées, plusieurs défis administratifs, logistiques et techniques majeurs persistent, retardant le démarrage effectif des travaux. Un des principaux obstacles concerne la mise en place de l’Unité de gestion du programme (Ugp), notamment le retard dans la livraison du matériel informatique indispensable au bon fonctionnement de l’unité. Des mesures ont été prises pour accélérer la réception des équipements, mais les retards dans la livraison ont occasionné des perturbations administratives, selon le rapport.

En outre, le délai entre la validation des études et le démarrage des travaux a nécessité une réactualisation de certaines données techniques, notamment à Porto-Novo, où des ouvrages initialement planifiés dans le cadre du plan de développement de l’assainissement (Pda) sont désormais intégrés dans d'autres projets. Ce changement a retardé la préparation des dossiers d’appel d’offres, ainsi que la finalisation des procédures administratives.

Les retards dans l’obtention des avis de non-objection (Ano) pour certaines procédures administratives sont également un défi majeur. Le programme attend encore des décisions sur certaines offres pour garantir le lancement des travaux dans les délais prévus. Il est donc crucial que ces processus administratifs soient accélérés pour respecter le calendrier fixé pour le début des travaux en mars 2025.

Les retards observés dans la passation des marchés et la livraison de matériel impactent directement la réalisation de ces objectifs. Les efforts pour surmonter ces obstacles et maintenir une bonne gestion sont cruciaux pour la réussite globale du programme.

Bien que le programme soit confronté à des obstacles, il reste bien positionné pour atteindre ses objectifs à long terme. Le Papvs devrait contribuer à transformer le paysage urbain des villes secondaires du Bénin, améliorant ainsi la qualité de vie des populations et leur résilience face aux inondations. La réussite de ce programme demeure possible grâce à des ajustements continus, à une coordination renforcée et à une gestion proactive des risques.

Un projet stratégique pour le développement harmonieux

Le Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires du Bénin (Papvs) vise à améliorer la gestion des eaux pluviales et renforcer la résilience des villes face aux inondations. Prévu de juillet 2023 à décembre 2027, le programme nécessite un investissement de 325 milliards F Cfa pour la réhabilitation de huit villes secondaires du pays, à savoir Porto-Novo, Sèmè-Podji, Abomey-Calavi, Ouidah, Abomey, Bohicon, Parakou et Natitingou.

Il est structuré en trois grandes composantes. La première concerne la réalisation d’infrastructures de drainage des eaux pluviales, avec la construction de collecteurs primaires et secondaires, des travaux de voirie et de caniveaux, ainsi que la réhabilitation d’écoles et de centres de santé. La deuxième composante met l’accent sur la gestion des déchets et la prévention des risques d’inondation, avec l’aménagement d’infrastructures adaptées, comme des bassins de rétention d’eau et des périmètres maraîchers. La troisième composante se concentre sur la gestion, le suivi et l’évaluation du programme, en particulier sur la mise en place des mécanismes de gestion des plaintes et des dispositifs de contrôle.

Chaque composante comporte des enjeux considérables en matière de coordination, de mobilisation des ressources et de respect des délais. Le respect des délais, la gestion des retards et la mobilisation des ressources humaines et matérielles seront essentiels pour garantir l'achèvement du programme dans les temps et selon les normes prévues.