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Résolutions de la 14e assemblée générale du Coraf: Nouvelle approche pour le financement de la recherche agricole

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Une place de choix sera faite au secteur privé dans le financement  de la recherche agricole au terme des assises de Cotonou Une place de choix sera faite au secteur privé dans le financement de la recherche agricole au terme des assises de Cotonou

La quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale du Coraf s’est achevée mercredi 17 avril dernier à Cotonou sur des engagements à mieux impliquer le secteur privé dans le développement et la diffusion des innovations agricoles. La nouvelle approche met l’accent sur une synergie d’actions pour booster la recherche au service de la sécurité alimentaire.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 avr. 2024 à 05h15 Durée 3 min.
#Résolutions de la 14e assemblée générale du Coraf

Le financement de la recherche agricole par le secteur privé devrait connaître un boom dans l’espace du Coraf dans l’avenir et les réformes engloberaient davantage la génération et la divulgation des technologies et innovations au-delà du simple fonctionnement des instituts de recherche. C’est du moins l’espoir nourri par les délégués à la quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale (Ag-14) du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) au terme des assises tenues du 15 au 17 avril dernier à Cotonou.

Procédant à la clôture des travaux, le professeur Eléonore Yayi Ladékan, ministre béninois de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a salué la qualité des échanges qui se sont déroulés autour du thème « Accroître la collaboration avec le secteur privé en Afrique de l’Ouest et du Centre afin d’atténuer l’impact des crises climatique, sanitaire et sécuritaire sur l’agriculture ». Face aux soubresauts multiples ayant des implications sur la sécurité alimentaire et la conservation des ressources génétiques, note-t-elle, les efforts devront être intensifiés pour une synergie favorisant le financement du développement et de la vulgarisation des technologies agricoles. Le rapport présenté par Dr Adolphe Adjanohoun, directeur général de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab), met l’accent sur des mesures incitatives et le développement d’un modèle de financement durable impliquant le secteur public, le secteur privé, les organisations paysannes, les partenaires techniques et financiers.

Les Communautés économiques régionales (Cer) devront œuvrer à mettre en place un observatoire qui sera un instrument de programmation, de suivi et de vérification des activités de recherche et à affirmer davantage le statut du Coraf en tant que bras opérationnel. Leur représentant, Dr Honoré Tabuna, en prend acte et exhorte les nouveaux dirigeants du Conseil à faire preuve d’un leadership affirmé et à assurer un marketing institutionnel impliquant les communicateurs spécialistes, les sportifs, les artistes, tout en réitérant la disponibilité et le soutien des organisations sous-régionales à l’atteinte de ses objectifs.

Changer de paradigme

Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane, représentante de la Banque mondiale, chef de file des partenaires techniques et financiers, insiste sur l’accélération au niveau financier des activités pour assurer un bon taux de consommation des crédits alloués. Elle souhaite l’institutionnalisation des charges indirectes dans les projets pour mieux contribuer à l’autonomie financière du Coraf et éviter les crises financières notées par le passé. La consolidation des techniques et des acquis permettrait de faire rayonner aux niveaux régional et international les centres d’excellence, moteurs de la transformation structurelle de l’économie agricole africaine, soutient-elle.

L’Ag-14 met l’accent sur la multiplication des banques de gènes pour garantir la conservation, la souveraineté et la sécurité des ressources génétiques, la dotation d’un système régional moderne de suivi-évaluation des données à mettre à la disposition des systèmes nationaux de recherche agricole (Snra). Le Coraf devra renforcer sa stratégie de communication et de visibilité auprès des communautés, des utilisateurs et des leaders politiques, rapporte Dr Adjanohoun.

Par ailleurs, les participants soulignent la nécessité d’aligner les thématiques de recherche sur les besoins des utilisateurs qui doivent être impliqués tout au long du processus et d’inclure les élus locaux, les organisations des producteurs et les utilisateurs finaux dans les formulations des politiques de base et les programmes de formation. Il est aussi question de réaliser des études d’impact des projets et innovations sur la productivité du secteur agricole, la balance commerciale, l’accroissement des recettes de l’Etat et la création d’emplois  et de richesse en vue d’attirer les investissements dans la recherche agricole.

Les autorités politiques sont invitées à remédier à la déperdition des ressources humaines, en soutenant davantage la recherche et en trouvant les voies et moyens pour retenir les chercheurs sur place et éviter la fuite des cerveaux.