La Nation Bénin...
La
quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale du Coraf s’est achevée
mercredi 17 avril dernier à Cotonou sur des engagements à mieux impliquer le
secteur privé dans le développement et la diffusion des innovations agricoles.
La nouvelle approche met l’accent sur une synergie d’actions pour booster la
recherche au service de la sécurité alimentaire.
Le
financement de la recherche agricole par le secteur privé devrait connaître un
boom dans l’espace du Coraf dans l’avenir et les réformes engloberaient
davantage la génération et la divulgation des technologies et innovations
au-delà du simple fonctionnement des instituts de recherche. C’est du moins
l’espoir nourri par les délégués à la quatorzième session ordinaire de
l’assemblée générale (Ag-14) du Conseil ouest et centre africain pour la
recherche et le développement agricoles (Coraf) au terme des assises tenues du
15 au 17 avril dernier à Cotonou.
Procédant
à la clôture des travaux, le professeur Eléonore Yayi Ladékan, ministre
béninois de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a salué
la qualité des échanges qui se sont déroulés autour du thème « Accroître la
collaboration avec le secteur privé en Afrique de l’Ouest et du Centre afin
d’atténuer l’impact des crises climatique, sanitaire et sécuritaire sur
l’agriculture ». Face aux soubresauts multiples ayant des implications sur la
sécurité alimentaire et la conservation des ressources génétiques, note-t-elle,
les efforts devront être intensifiés pour une synergie favorisant le
financement du développement et de la vulgarisation des technologies agricoles.
Le rapport présenté par Dr Adolphe Adjanohoun, directeur général de l’Institut
national des recherches agricoles du Bénin (Inrab), met l’accent sur des
mesures incitatives et le développement d’un modèle de financement durable
impliquant le secteur public, le secteur privé, les organisations paysannes,
les partenaires techniques et financiers.
Les
Communautés économiques régionales (Cer) devront œuvrer à mettre en place un
observatoire qui sera un instrument de programmation, de suivi et de
vérification des activités de recherche et à affirmer davantage le statut du
Coraf en tant que bras opérationnel. Leur représentant, Dr Honoré Tabuna, en
prend acte et exhorte les nouveaux dirigeants du Conseil à faire preuve d’un
leadership affirmé et à assurer un marketing institutionnel impliquant les
communicateurs spécialistes, les sportifs, les artistes, tout en réitérant la
disponibilité et le soutien des organisations sous-régionales à l’atteinte de
ses objectifs.
Changer de paradigme
Dr
Aifa Fatimata Ndoye Niane, représentante de la Banque mondiale, chef de file
des partenaires techniques et financiers, insiste sur l’accélération au niveau
financier des activités pour assurer un bon taux de consommation des crédits
alloués. Elle souhaite l’institutionnalisation des charges indirectes dans les
projets pour mieux contribuer à l’autonomie financière du Coraf et éviter les
crises financières notées par le passé. La consolidation des techniques et des
acquis permettrait de faire rayonner aux niveaux régional et international les
centres d’excellence, moteurs de la transformation structurelle de l’économie
agricole africaine, soutient-elle.
L’Ag-14
met l’accent sur la multiplication des banques de gènes pour garantir la
conservation, la souveraineté et la sécurité des ressources génétiques, la
dotation d’un système régional moderne de suivi-évaluation des données à mettre
à la disposition des systèmes nationaux de recherche agricole (Snra). Le Coraf
devra renforcer sa stratégie de communication et de visibilité auprès des
communautés, des utilisateurs et des leaders politiques, rapporte Dr
Adjanohoun.
Par
ailleurs, les participants soulignent la nécessité d’aligner les thématiques de
recherche sur les besoins des utilisateurs qui doivent être impliqués tout au
long du processus et d’inclure les élus locaux, les organisations des
producteurs et les utilisateurs finaux dans les formulations des politiques de
base et les programmes de formation. Il est aussi question de réaliser des
études d’impact des projets et innovations sur la productivité du secteur
agricole, la balance commerciale, l’accroissement des recettes de l’Etat et la
création d’emplois et de richesse en vue
d’attirer les investissements dans la recherche agricole.
Les
autorités politiques sont invitées à remédier à la déperdition des ressources
humaines, en soutenant davantage la recherche et en trouvant les voies et
moyens pour retenir les chercheurs sur place et éviter la fuite des cerveaux.