La Nation Bénin...
Jusque-là mené dans
l’informel, le débat sur la révision de la Constitution et/ou du Code électoral
avec en toile de fond la question des députés et maires qui parraineront les
candidats à l’élection présidentielle de 2026, sera officiellement abordé au Parlement.
La décision de la 9e législature est imminente.
Les députés et maires
actuels parraineront-ils les candidats à l’élection présidentielle de 2026 ? Ou
ce privilège sera carrément dévolu aux prochaines mandatures des élus du peuple
et maires ? La question constitue le plat de résistance de la première session
extraordinaire de l’année 2024 du Parlement qui s’ouvre à l’hémicycle, mercredi
21 février prochain. Les travaux vont durer quinze jours au plus, conformément
à la loi, avec douze dossiers à l’ordre du jour.
La révision de la
Constitution et la modification du Code électoral dans la perspective des
élections générales de 2026 y sont inscrites avec dix autres points. Ainsi, ce
débat sur la relecture ou non des lois électorales mené, jusque-là notamment
dans les médias et sur les réseaux sociaux, s'invite désormais au Parlement. La
question sera abordée de façon sérieuse et formelle par les députés. Les
parlementaires décideront du sort de ces deux dossiers inscrits. Le premier
dossier concerne la proposition de loi portant révision de la Constitution
introduite par le député Assan Séïbou, président du groupe parlementaire Bloc
républicain (Br). Le second a trait à la proposition de loi portant
modification du Code électoral déposée par l’honorable Aké Natondé, président
du groupe parlementaire Union progressiste Le Renouveau (Up-R). La décision de
la plénière des députés par rapport aux deux propositions de loi pourra fixer
définitivement l’opinion publique sur laquelle des mandatures des députés et
des maires sera habilitée à parrainer les candidats à l’élection présidentielle
de 2026.
Sur la question, les deux
propositions de loi suggèrent des approches différentes mais visant in fine le
même objectif à savoir : satisfaire aux principes de l’égalité et de légitimité
des députés et maires devant parrainer les candidats à l’élection présidentielle
au Bénin tel que ordonné par la Cour constitutionnelle dans sa décision Dcc
n°24-001 du 4 janvier 2024. Assan Séïbou préconise dans son initiative la
correction surtout de l’article 153 de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990
portant Constitution de la République du Bénin telle que modifiée par la loi
n°2019-40 du 7 novembre 2019 en vigueur. Il propose en résumé la réorganisation
de l’ordre du calendrier électoral de sorte à organiser l’élection
présidentielle avant les législatives et communales dès 2026. Ce qui voudra
dire implicitement que ce sont les députés et maires actuels qui vont parrainer
en 2026 le duo-candidat à l’élection du président de la République et du
vice-président de la République. La proposition de loi du président du Groupe
parlementaire Br est déjà affectée à la commission en charge des Lois de
l’Assemblée nationale.
Dilemme
La proposition d’Aké
Natondé a été déposée sur la table du président de l’Assemblée nationale, Louis
Vlavonou, mercredi 15 février dernier. Elle sera affectée normalement, mercredi
21 février prochain, à la commission en charge des Lois à l’ouverture des
travaux. La solution que propose le président du Groupe parlementaire Up-R à la
décision Dcc n°24-001 du 4 janvier 2024 de la Cour constitutionnelle à travers
la modification du code électoral est que le parrainage des candidats à
l’élection présidentielle de 2026 soit fait par les députés et maires qui
seront élus à l’issue des législatives/communales couplées en 2026. Aussitôt
élus, ils pourront parrainer les candidats à la présidentielle. Cela, si
l’option de la révision de la Constitution initiée par son collègue Assan
Séïbou, ne passait pas et que l’ordre actuel du calendrier actuel prévu dans la
Constitution est maintenu pour les élections générales de 2026. L’inscription
des deux propositions de loi à l’ordre du jour de la session extraordinaire apparaît
comme une sorte de dilemme que doivent régler les députés. Les députés vont-ils
décider de s’exclure eux-mêmes du parrainage des candidats à la présidentielle
de 2026 et donner cette chance aux élus de la 10e législature alors qu’ils ne
sont pas sûrs de renouveler leur mandat et d’y appartenir ? Ou bien
décideront-ils de réviser la Constitution pour se mettre au cœur du jeu des
parrainages en 2026 ? L’on attend de voir l’option qui sera retenue à l’issue
des débats au Parlement. L’heure de vérité semble indubitablement sonner pour
la question de révision de la Constitution et/ou du Code électoral en lien avec
la décision Dcc n°24-001 du 4 janvier 2024.